Havre

Le Collectif Havrais pour la Commémoration des Abolitions (C.H.C.A.), créé le 4 avril 2006, a organisé quatre journées de commémoration clôturées par un concert le samedi 13 mai 2006 en la Gare Maritime.

Le programme comportait

• Des conférences : « l’esclavage et la traite occidentale (17e-19e siècle) » avec M. Saunier, maître de conférence en histoire moderne à l’Université du Havre ; « quelle place pour les minorités : être Noir et Français », avec Patrick Lozès, président national du conseil représentatif des associations noires, « Aperçu historique de l’esclavage en Mauritanie » par M. Kane, étudiant en thèse d’histoire à l’Université du Havre, « L’esclavage en Mauritanie des années 60 à aujourd’hui », par M. Ould-Jidou, étudiant en thèse d’histoire à l’université du Havre ; « 250 ans de travail non rémunéré : le débat sur la compensation de l’esclavage aux États-Unis en 1865 », avec M. Barman, professeur d’histoire contemporaine à l’Université du Havre.

• Des lectures de textes de Césaire, Brink, Richer, Sartre.

• Du théâtre, une exposition de photographies sur l’esclavage.

Le collectif a reçu un message de soutien de la vice-présidente du CPME :

TEXTE DE SOUTIEN DE Mme FRANCOISE VERGES POUR LE COMITE HAVAIS POUR LA COMMEMORATION DES ABOLITIONS Pour la première fois, cette année, la nation française se penche collectivement sur la mémoire et l’histoire de la traite négrière, de l’esclavage et de leurs abolitions. C’est un moment historique. Il aura fallu la détermination sans faille d’associations, de chercheurs, et de militants des droits humains pour que des élus puis le Parlement et enfin le gouvernement inscrivent cette histoire dans le récit national. Saluons le travail de ces associations. Nous devons cependant remonter plus loin et saluer celles et ceux sans qui cette mémoire et cette histoire n’auraient pas la force et le souffle d’un combat formidable permanent pour la liberté et l’égalité qui continue à nous inspirer : les esclaves. Certes, il faut se souvenir des conditions dans lesquelles ils furent arrachés à leur terre, jetés dans des cales de bateaux, transportés sur des terres dont ils ne connaissaient rien. Mais, il ne faut pas oublier ce qu’ils nous ont légué : des musiques, des langues, des discours, des rites qui font de notre monde ce qu’il est aujourd’hui. Faisons nôtres les noms de Delgrès, la Mulâtresse Solitude, Cimendef, Dimitile, Anchaing, Boni, noms de résistants à l’ordre esclavagiste. Ils appartiennent au panthéon universel des combattants pour la liberté. Saluons les.

Il reste certes beaucoup à faire, dans les domaines de l’enseignement et de la recherche notamment. La France est encore en retard dans ces domaines. Il faut aussi soutenir la proposition d’un Centre national de mémoire et d’histoire sur ces thèmes, car où trouver aujourd’hui, dans un seul lieu, de la documentation, des références, des informations sur l’esclavage ? Or, nous assistons à l’émergence de nouvelles formes de servitude. Nous avons tous besoin d’un tel lieu.

Il reste beaucoup à faire mais la mobilisation, dès ce premier 10 mai, d’associations, d’écoles, de villes, et l’organisation de manifestations comme la vôtre témoignent que déjà, cette histoire commence à être réappropriée par tous les citoyens. Ce n’est plus une histoire qui concernerait seuls les descendants d’esclaves. C’est l’histoire d’un pays où certains de ses citoyens sont des descendants d’esclaves mais qui devient la responsabilité de tous les citoyens.

Françoise Vergès Comité pour la mémoire de l’esclavage

Pour en savoir plus : Ci-contre, le programme.



 

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