8 novembre 2012 - Paris - Ibrahima Thioub inaugure la chaire sur l’esclavage du Collège d’études mondiales de la MSH

Le Collège d’Etudes Mondiales instauré par la Fondation Maison des sciences de l’Homme a confié à l’historien sénégalais Ibrahima Thioub la responsabilité d’animer les débuts de la chaire dédiée à l’esclavage autour du thème "Traite atlantique des esclaves et transformations des cultures africaines"

IBRAHIMA THIOUB Traite atlantique des esclaves et transformations des cultures africaines

Les études sur la traite atlantique des esclaves se sont focalisées sur ses dimensions économiques, son impact démographique et politique sur les sociétés africaines. Il en a résulté des travaux de très bonne facture qui ont mis en évidence les multiples transformations induites par cette expérience historique sur l’ensemble du continent. Toutefois, en dehors de la production musicale des afro-descendants dans les Amériques, la dimension culturelle de la traite a été plutôt négligée par la recherche historique.

Ibrahima Thioub est Professeur d’Histoire à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar. Il compte aujourd’hui parmi les meilleurs spécialistes de l’histoire sociale et culturelle de l’Afrique. Depuis Dakar, où il n’a jamais cessé d’enseigner et de s’engager au sein de la communauté scientifique locale, il porte une voix originale et forte dans les débats contemporains sur la place de l’Afrique dans le monde.

Cette conférence aura lieu jeudi 8 novembre à 19h

Fondation Calouste Gulbenkian 39, bd de la Tour-Maubourg - Paris 7e

POUR LIRE OU VOIR LA CONFERENCE SUR LE SITE DE LA MSH

Voir le site du Collège d’Etudes Mondiales

http://www.college-etudesmondiales.org/

Pour lire la conférence inaugurale :

PDF - 280.5 ko

LA FONDATION MAISON DES SCIENCES DE L’HOMME

- Histoire de la fondation Maison des sciences de l’home (FMSH)

La Fondation Maison des sciences de l’homme a été conçue au début des années 1960 par Gaston Berger sur une proposition de Fernand Braudel. Elle a eu neuf membres fondateurs : André Aymard, Marcel Bataillon, Fernand Braudel, Julien Cain, Jacques Chapsal, Gabriel Le Bras, Charles Morazé, Pierre Renouvin et Jean Sarrailh.

Gaston Berger, alors directeur de l’Enseignement supérieur, venait de succéder à Lucien Febvre à la présidence de la dynamique VIe Section de l’École pratique des hautes études (EPHE), section des sciences humaines et sociales alors en pleine expansion, mais dont les centres étaient disséminés dans tout Paris.

Sur proposition de Fernand Braudel, Gaston Berger a réuni les responsables des grandes institutions scientifiques françaises afin de créer un lieu destiné aux SHS, où différentes institutions pourraient installer, côte à côte, leurs centres de recherche en sciences humaines et sociales.

L’objectif était de pouvoir disposer d’un cadre institutionnel très souple, qui permettrait à chacun de conserver son indépendance, condition de toute créativité intellectuelle.

Un pari était fait sur leur rapprochement, qui devenait une condition du dialogue entre chercheurs spécialistes de différentes disciplines et de différentes aires culturelles.

- institution originale, statut original

Combinant la souplesse de fonctionnement dans la gouvernance et le rattachement au ministère de l’Éducation nationale.

L’association loi de 1901, créée par les membres fondateurs en 1962, fut rapidement transformée (décret du 4 janvier 1963, modifié par décrets des 19 juillet 1966 et 23 février 1973) en fondation reconnue d’utilité publique, un statut qu’elle partage avec la Fondation nationale des sciences politiques (FNSP) qui a servi de modèle pour sa création.

A partir de 1968, la FMSH s’est installée dans l’immeuble dénommé "Maison des sciences de l’homme" au 54 boulevard Raspail, à l’emplacement de la prison militaire du Cherche-Midi. Sa construction même fut l’occasion d’avancées spectaculaires dans les techniques du bâtiment.Elle partage aujourd’hui l’immeuble avec l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS).

- Les administrateurs de la FMSH

- Fernand Braudel a dirigé la FMSH jusqu’à sa disparition en 1985.
- Clemens Heller, qui l’avait assisté tout au long de cette entreprise, lui a succédé (1985-1992) et a poursuivi la même politique [voir les témoignages].
- Maurice Aymard (1992-2005), élève de Fernand Braudel et directeur d’études à l’EHESS, a particulièrement développé l’international [voir la vidéo].
- Alain d’Iribarne (2005-2009), a gardé l’esprit de "modernité" de la Fondation tout en l’accompagnant dans ce temps charnière pour la recherche en SHS [voir la vidéo]
- Michel Wieviorka, depuis juillet 2009

- Le projet initial : à la recherche d’une "grammaire des cultures"

Interdisciplinaire par vocation et dès ses origines, la FMSH s’est employée à servir de lieu d’expérimentation et de mise au point des idées, des théories nouvelles et des formes d’organisation.

De même, le projet de Fernand Braudel étant de décliner une "grammaire des cultures", la FMSH a été dès l’origine ouverte à l’ensemble du monde.

Elle s’est progressivement internationalisée au cours des deux dernières décennies. Cette internationalisation a commencé par l’Europe : alors même que l’Union européenne devenait une réalité scientifique, la chute du mur de Berlin a fait de la réunification intellectuelle de l’Europe à la fois une possibilité, une nécessité et une chance pour la recherche.

Dans le contexte de la mondialisation, et à l’instar de ses échanges constants et féconds avec l’Amérique du Nord (Etats-Unis et Canada), la FMSH a aussi été conduite à tresser des liens et à construire des réseaux avec l’Amérique latine, la rive sud de la Méditerranée, l’Afrique subsaharienne et l’Asie (Inde , Chine et Japon notamment), dont le poids ne cesse de grandir.

- Aujourd’hui, la FSHM entend jouer un rôle d’incubateur dans l’innovation

Aujourd’hui, la place de la Fondation Maison des sciences de l’homme dans le dispositif français de la recherche continue à être originale, et ses choix font d’elle un lieu de rencontres et d’échanges intellectuels particulièrement stimulant [vidéo d’Eric Godelier].

Du fait de son statut spécifique, voulu par les fondateurs, son rôle est d’innover. Comme au temps de sa création, la FMSH accueille les problématiques nouvelles qui ne trouvent pas place dans les institutions universitaires ou de recherche plus traditionnelles.

Dans cette perspective, la FMSH a toujours su apporter son concours aux diverses institutions d’accueil et de mobilité dans le monde, ses partenaires naturels, avec lesquelles elle a toujours coopéré : l’EHESS, le CNRS, la FNSP, mais aussi les fondations étrangères, ainsi que toutes les universités françaises et étrangères.

Elle a ainsi été amenée à constituer, en coordination avec l’ENS lettres et sciences humaines (Lyon), l’université de Provence (Aix-Marseille 1), la Maison des sciences de l’homme Ange Guépin et le CNRS, une fondation de coopération scientifique, support du Réseau français des instituts d’études avancées (réseau thématique de recherche avancée). Dans ce cadre, elle est le chef de file de l’Institut d’études avancées Paris/Ile-de-France créé en partenariat avec l’EHESS et l’ENS de Paris.

LE COLLEGE D’ETUDES MONDIALES

Le Collège d’études mondiales a pour ambition d’oeuvrer au renouveau et au renouvellement des sciences sociales en France.

http://www.college-etudesmondiales.org/

Le Collège d’études mondiales – le Collège – entend conjuguer ces deux registres, en développant un ambitieux projet scientifique dans un cadre institutionnel inédit.

- Penser global

Il s’agit d’analyser les grandes transformations du monde contemporain, mais aussi du passé, à la lumière d’outils intellectuels rénovés, de sortir du « nationalisme méthodologique » pour « penser global », de tenir compte de la subjectivité des acteurs et de leurs orientations culturelles.

Il s’agit aussi de reformuler les enjeux des principaux chantiers que doivent aborder les SHS en s’intéressant au changement culturel et à ses dynamiques d’une part, à la justice sociale d’autre part, et à la façon dont s’articulent, s’opposent ou se lient ces deux types de questions.

Il s’agit, autrement dit, d’établir et de mettre en place de nouveaux modes de pensée et de travail, adaptés aux changements du monde actuel.

- Trois axes structurants

Le Collège se structure autour de trois axes principaux :

- celui du « vivre ensemble » et de la démocratie ; - celui des droits de l’homme, du gouvernement de la vie et des risques « globaux » ; - celui, enfin, de la production de normes et de frontières dans un monde qui se réorganise.

Résolument international, soutenu par quatre prix Nobel (Herta Müller, Yuan-tseh Lee, Joseph Eugene Stiglitz et Wole Soyinka), le Collège entend créer à Paris un milieu scientifique, dense et vivant, et enraciner en France des paradigmes, des modes d’approche, des méthodes de travail et des lignes de recherche portant sur des enjeux insuffisamment explorés dans ce pays.

- Une vingtaine de chaires

Le Collège comportera à terme une vingtaine de chaires, confiées chacune à un(e) titulaire français(e) ou étranger(ère) pour une durée de trois à cinq ans, avec pour charge de développer autour de lui (ou elle) une série d’activités de recherche, de formation et de diffusion du savoir (recherche proprement dite, invitations de postdocs et de chercheurs, organisation de séminaires internationaux, groupes de travail, colloques, ateliers, etc.).

Les quinze premiers titulaires de chaires sont des personnalités scientifiques de notoriété internationale : Ulrich Beck, Craig Calhoun, Manuel Castells, Marc Fleurbaey, Michel Foucher, Nancy Fraser, René Frydman, François Jullien, Hervé Le Bras, Dominique Méda, Vin-Kim Nguyen, Ernesto Ottone, Jean-Daniel Rainhorn, Ibrahima Thioub et Imma Tubella.

- Transdisciplinarité et ouverture

Le Collège étend sa conception de l’inter- et de la pluridisciplinarité aux sciences de la nature, en particulier s’il s’agit des questions de santé globale et de risques, et fait travailler ensemble chercheurs et praticiens. C’est une communauté intellectuelle réelle, dont les membres se connaissent, se lisent et échangent, avec des moments forts de rencontre (colloque annuel, séminaire général mensuel), et dans un esprit de grande ouverture, tant vers l’international qu’en direction des chercheurs et des étudiants français.

Fonctionnement Le Collège fonctionne en partenariat avec les institutions qui relèvent de trois cercles : le premier composé de l’EHESS, l’EPHE, de l’ESCPE-Europe, l’Université Paris I-Panthéon Sorbonne, le deuxième d’une dizaine d’autres partenaires français d’enseignement supérieur et de la recherche, le troisième d’institutions étrangères.

Les séminaires proposés par le Collège, dont certains en partenariat avec une Grande École ou une Université, accueilleront dès la rentrée 2012-2013 des étudiants inscrits en doctorat et en master 2 dans les établissements associés, qui pourront valider les enseignements suivis. Les titulaires et membres des chaires participeront par ailleurs à la vie scientifique et aux activités de formation des établissements associés. De façon plus générale, les activités du Collège seront ouvertes aux étudiants, de façon à les socialiser à la recherche de niveau international, et à contribuer à leur formation par la recherche.

- Gouvernance

La gouvernance du Collège est assurée principalement par trois instances.

Un Haut Conseil, présidé par Alain Touraine et composé de personnalités prestigieuses (Fernando Henrique Cardoso, ancien président du Brésil, ancien président de l’International Sociological Association, Amy Colin, présidente de la Fondation pour les cultures de la paix, Maryse Condé, écrivain, ancien professeur à Columbia University, Leonel Fernandez, président en exercice de la République Dominicaine, Yuan Tseh Lee, prix Nobel de chimie, président de l’International Council of Science, ancien président de l’Academia Sinica de Taïwan, Wolf Lepenies, historien, ancien recteur du Wissenschaft-kolleg zu Berlin, Javier Solana, plusieurs fois ministre en Espagne, ancien Secrétaire Général de l’OTAN, et du Conseil de l’Union Européenne), donne son avis sur sa politique générale, et lors de la nomination du directeur.

Un Conseil scientifique veille à la définition du contenu des chaires et des principaux axes de travail, ainsi qu’au recrutement des titulaires de chaires.

Enfin, un Conseil de direction comportant des représentants des différents associés du Collège s’assure du respect de ses principes directeurs et réfléchit à sa stratégie institutionnelle et financière.

Le directeur est nommé par l’administrateur de la FMSH.

Actuellement, la responsabilité scientifique du projet est confiée à son promoteur, le sociologue Michel Wieviorka, actuel administrateur de la FMSH.


 

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