Tournée du Requiem noir, de Dakar au bassin parisien

La tournée du Requiem Noir, de Dakar au bassin parisien

Après sa création au Sénégal en décembre 2006, le Rap-Oratorio, hommage à Léopold Sédar Senghor, a séjourné en Île-de-France à partir du 10 mai 2007, à l’occasion du centenaire de sa naissance et du deuxième centenaire de la loi anglaise de mars 1807 portant abolition de la traite.

"Seigneur Dieu, pardonne à l’Europe blanche !Et il est vrai, Seigneur, que pendant quatre siècles de lumièresElle a jeté la bave et les abois de ses molosses sur mes terresEt les chrétiens, abjurant Ta lumière et la mansuétude de Ton cœur,Ont éclairé leurs bivouacs avec mes parchemins, torturé mes talibés, déporté mes docteurs et mes maîtres de science.Leur poudre a croulé dans l’éclair la fierté des tatas et des collines Et leurs boulets ont traversé les reins d’empires vastes comme le jour clair, de la Corne de l’Occident jusqu’à l’Horizon oriental".(L.S.Senghor)

Honorer la mémoire des victimes de l’esclavage, rendre hommage à la vitalité des cultures issues de cette histoire par la création d’un spectacle musical est le fruit de la volonté de Pierre Lunel, ancien président de l’université Paris 8 - Vincennes - Saint Denis, délégué interministériel pour l’orientation et l’insertion professionnelles des jeunes. Il s’agissait de célébrer deux dates en même temps, séparées par un siècle, mais dont la charge symbolique est forte des mêmes valeurs : l’apport au monde de la culture afro-créole.

Léopold Sédar Senghor, né le 9 octobre 1906, a redonné avec Césaire et d’autres ses lettres de noblesse à la civilisation noire et exalté son apport à l’humanité. Un siècle auparavant, le parlement anglais votait en 1807 une loi abolitionniste appliquée avec une efficacité sensible dès la première moitié du XIXe siècle et qui servira de modèle pour tous les abolitionnistes de la traite et de l’esclavage jusqu’à la loi française inspirée par Victor Schœlcher en 1848.

Le centenaire de Senghor et le bicentenaire de l’abolition de la traite appelaient une commémoration conjointe.

Elle a débuté en décembre 2006 au Sénégal pour s’achever en juin 2007 en France. Elle mettait à l’honneur le chant choral, notamment à travers un hommage à Julien Jouga, maître de chœur et ami de Senghor, et y associait le compositeur espagnol Enrique Muñoz, le rappeur sénégalais Didier Awadi, Yandé Codou Sène, griotte attitrée de Senghor, et l’ensemble vocal Soli-Tutti dirigé par Denis Gautheyrie. Elle reposait principalement sur la création d’un oratorio - le Requiem Noir - , et intégrait un colloque, des actions pédagogiques et une exposition.

L’oratorio raconte l’histoire de la traite négrière et des abolitions en dénonçant les formes contemporaines de l’esclavage. Le spectacle s’ouvre, avec en prélude l’œuvre posthume de Julien Jouga Requiem Noir, qui donne son titre au spectacle, interprétée par trente choristes sénégalais, les solistes de l’ensemble vocal Soli-Tutti, le Didier Awadi et Yandé Codou Sène.

A cette pièce brève chantée en latin et en ouolof succédait l’0ratorio, sur un livret de Pierre Lunel et Aïssatou Diamanka Besland, écrit avec la collaboration de Sokhna Benga et Julie Peghini. En première partie, une œuvre originale pour chœurs d’Enrique Muñoz, Au sommet de la Montagne, interprétée par Soli-Tutti, les chœurs et le récitant sous la direction de Denis Gautheyrie. Yandé Codou Sène, accompagnée de ses chanteurs et percussionnistes, a assuré la transition par une prestation exceptionnelle avec des chants en langue sérère — la langue maternelle de Senghor. Pour la deuxième partie, Didier Awadi et ses musiciens ont composé une création musicale originale tournée vers « l’Afrique qui regarde en l’avenir, l’Afrique qui espère, l’Afrique qui se libère ! », avec la participation des chœurs. Au final du Rap-oratorio les chœurs sont à nouveau réunis pour une courte pièce chorale d’inspiration gospel d’Enrique Muñoz, Elégie à Martin Luther King, d’après un poème de Senghor. Plus de quatre-vingts choristes d’Île-de-France se sont retrouvés en même temps sur scène.

Participèrent au projet le ministère de la culture et du patrimoine historique de la République du Sénégal, l’organisation internationale de la francophonie (OIF), l’ambassade de France au Sénégal, le conseil régional d’Île-de-France, le ministère français chargé de la culture, les conseils généraux des Hauts-de-Seine, du Val d’Oise, du Val-de-Marne, des Yvelines, la fondation Sonatel/Sénégal, la fondation France Télécom, Air Sénégal International, avec la collaboration technique de l’institut français Léopold Sédar Senghor et du théâtre Daniel Sorano (Dakar), de l’université Paris 8-Vincennes-Saint-Denis, et de l’université Cheikh Anta Diop (Dakar) et de neuf municipalités françaises.

En effet, neuf concerts ont été donnés entre mai et juin en partenariat avec les collectivités locales : le 10 mai à Drancy (93), le 12 mai à Clichy-sur-Seine (92), le 15 mai à Bondy (93), le 22 mai à Saint-Denis, le 23 mai à Sarcelles (95), le 9 juin à Bezons (92), le 12 juin à Choisy-le-Roi, le 16 juin aux Mureaux, le 21 juin à Drancy, et le 23 juin à Meudon (92).

Parmi les actions de sensibilisation menées, le rappeur Didier Awadi a rencontré des jeunes des Mureaux pour échanger sur son parcours et son travail dans la création de Requiem Noir.

L’émission Cargo de RFO, le 17 mai, a consacré un reportage à ce spectacle, reportage encore en ligne sur le site de RFO.

Illustrations :
- affiche du spectacle.
- photographie, spectacle aux Mureaux. © Requiem noir.

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