1998, La Réunion. Bwadébène. Aboli pas aboli l’esclavage ?

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Août-décembre 1998 : « Aboli pas aboli, l’esclavage ? »

Maison du volcan, Arthothèque (Réunion), avec Julien BLAINE Robèr ANDRE, commissaire de l’exposition

Sur un concept de son ami Julien Blaine, André Robèr est commissaire en 1998 de l’exposition de Mail art « Aboli pas aboli l’esclavage ? » à l’occasion du cent cinquantième anniversaire de l’esclavage dans les colonies françaises. Elle est exposée à la Réunion, ensuite en France et en Italie.

Exposition itinérante :
- août-septembre 1999, Maison du Volcan, Bourg Murat, Plaine des Cafres,
- décembre 1998-janvier 1999, Artothèque du département de la Réunion, Saint-Denis,
- juin-juillet 1999, VAC, Ventabren art contemporain, le Moulin de Ventabren, Ventabren, Bouches-du-Rhône.

Exposition produite par le Conseil général de la Réunion

Catalogue de 112 pages, illustrations en noir et blanc.

Voici comment l’exposition est présentée sur le site internet http://www.averse.com/v.a.c/aboli_99/index.html, où l’ont peut trouver également quelques images :

"Aboli, pas aboli l’esclavage ?" est la question qui a été posée à des artistes de la Réunion et à ceux du réseau international de "Mail Art" par les concepteurs du projet : l’Association pour la Diffusion de la Création Contemporaine et l’Artothèque du Conseil Général de la Réunion.

L’idée première de cette manifestation réside dans la volonté de faire s’exprimer des plasticiens sur le thème de l’esclavage dont l’île de la Réunion célèbre le 150 ème anniversaire de l’abolition. Pour le 20 décembre 1998, l’Artothèque avait proposé à 17 sculpteurs d’exprimer dans du bois d’ébène leurs sentiments par rapport à la commémoration de l’Abolition de l’esclavage. L’exposition "Bwadébène" a été décentralisée à l’Unesco et dans différentes villes, à destination des réunionnais de la diaspora en France métropolitaine.

Les expositions collectives constituent une option fondamentale de l’action de l’Artothèque du Département en matière d’expositions depuis 1995. La proposition de l’Association pour le Diffusion de la Création Contemporaine correspondait à l’intention de la structure de provoquer des plasticiens -et écrivains- de partout et d’ici une expression hors du contexte historique de la commémoration du "génocide" de milliers de Noirs réduits en esclavage, avec comme sollicitation commune l’envoi par voie postale. Associer cette forme conceptuelle des courants artistiques contemporains à la commémoration de l’Abolition de l’esclavage vient de rencontres poétiques et artistiques qui ont mis en évidence les correspondances entre la situation historique et le vocabulaire postal : affranchissement, port dû, expédition, envoi collectif...

Résultat, plus de mille envois en provenance de plus de trois cents pays ! Et quelle liberté d’expression dans une dimension sociale, historique et plastique de l’événement ! Certains y verront probablement de la naïveté, de la provocation ou bien une sorte de bonne conscience esthétique de la catastrophe. Au moins, il n’y a pas de tentative d’effacer l’oubli. "Aujourd’hui ce sont partout les mémoires artificielles qui effacent la mémoire des hommes, qui effacent les hommes de leur propre mémoire" (Jean Baudrillard, "Simulacres et Simulations").

Par cette opération, beaucoup de gens ont découvert que l’esclavage avait étendu "les tentacules" de la noirceur à l’île de le Réunion. Un terme a voulu y être mis par la voie législative, mais des systèmes coercitifs et privatifs de liberté lui ont été substitués (pour des raisons de couleurs de peau ou de différences ethniques, religieuses ou sociales).

Aboli, pas aboli

lésklavaz ?

W.Z.

décembre 1998

Illustration : oeuvre d’I.J. Pino.


 

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