Des instructions et séminaires, 2005-2007


- une circulaire du 2 novembre 2005 invita les maîtres du primaire et les professeurs de toutes les disciplines à se saisir des questions relatives à la mémoire de la traite négrière, de l’esclavage et de l’abolition. Il s’agissait de proposer aux élèves diverses activités (journées de commémoration, classes culturelles, expositions...) afin de les aider à prendre conscience de l’importance de cette réalité de notre histoire nationale (B.O. n°41 du 10 novembre 2005, circulaire n°2005-172 du 2 novembre.

http://www.education.gouv.fr/bo/2005/41/MENE0502383C.htm).

- une note de service du 4 novembre 2005 a proposé une éducation à la citoyenneté au travers de parcours civiques mêlant différentes disciplines sur un travail de toute une année scolaire. Les domaines de ces parcours : Droits - Mémoire - Solidarité - Europe. Il est ainsi précisé qu’ils sont « une occasion privilégiée pour les élèves de (…) faire un travail de mémoire dans un but pédagogique et éducatif ». En annexe figurent les jours correspondant à un travail de mémoire. Le 10 mai y a été ajouté depuis avril 2006 sur le site

[http://www.parcoursciviques.org->xxx].

Note de service n° 2005-177 du 4-11-2005, BO n°42 du 17 novembre 2005. http://www.education.gouv.fr/bo/2005/42/MENE0502390N.htm

- les 14 et 15 décembre 2005 dans le cadre de la participation française au groupe d’action internationale pour la mémoire de la Shoah, s’est tenu un séminaire européen sur le thème « Comment dire ? Comment faire ? Quelles pratiques pour enseigner des questions sensibles dans une société en évolution ? ». L’un des ateliers porta sur l’enseignement de la traite et de l’esclavage, avec la participation d’Alain Bergounioux, inspecteur général de l’éducation nationale, Nelly Schmidt, directrice de recherche au CNRS et membre du comité pour la mémoire de l’esclavage, Oruno D. Lara, directeur du centre de recherche Caraïbes-Amériques (CRCAM). Parmi les préconisations formulées : opérer la distinction entre les différentes formes de l’esclavage (Antiquité, 15e-16e s., formes de servitude actuelles) ; refondre les programmes au niveau européen, car tous les pays d’Europe ont été concernés ; établir des stages pour confronter enseignement et recherche ; recourir à l’interdisciplinarité (histoire, français, arts plastiques).

- le 30 janvier 2006, lors de la réception du comité pour la mémoire de l’esclavage, le président de la République a souhaité que la France honore le souvenir des esclaves et commémore l’abolition de l’esclavage. Sans préjudice des dates existantes spécifiques à chaque département d’outre-mer et à Mayotte, fixées en 1983 par décret, il a retenu la date du 10 mai proposée par le Comité. Il a souligné qu’au-delà de cette commémoration, l’esclavage devait trouver sa juste place dans les programmes de l’éducation nationale, à tous les niveaux. Une deuxième circulaire, du 20 avril 2006, rappela ces déclarations et préconisa donc de mettre en valeur, lors de cette journée du 10 mai, avec les élèves, les réalisations accomplies au cours de l’année, pour se recueillir et procéder à des lectures de textes. Figuraient en annexe des exemples des poèmes et autres extraits d’œuvres que les professeurs pouvaient soumettre à la réflexion des jeunes, ainsi qu’un document sur la place réservée à l’esclavage dans les programmes scolaires (B.O. n°16 du 20 avril 2006, circulaire n°2006-068 du 20 avril.

http://www.education.gouv.fr/bo/2006/16/MENE0601128N.htm

- parution le 5 mai 2006 d’un texte de la direction générale de l’enseignement scolaire reprenant les programmes du primaire et du secondaire et insistant sur la présence explicite et implicite de la question au sein des programmes. Pour l’enseignement primaire il rappelle le développement explicite de la question de l’esclavage en histoire au cycle 3. Par ailleurs le ministère explique ici la présence implicite de la question à travers l’étude de la Déclaration des Droits de l’homme et du citoyen, mais surtout d’ouvrages de littérature jeunesse mentionnés dans les documents d’application comme Deux graines de cacao d’Evelyne Brisou-Pellen, Grand-mère, ça commence où la route de l’esclavage ? de Dany Bebel-Gisler et Sur les traces des esclaves de T. Davidson. Ce même effort d’analyse s’observe au niveau du collège et du lycée pour chaque niveau et discipline (français, langues anciennes, histoire et géographie, éducation civique), y compris pour l’enseignement professionnel, examinés et commentés par ce document lui aussi disponible sur internet.

http://eduscol.education.fr/D0090/esclavage_dans_programmes_scolaires.pdf

- organisation d’un séminaire national au Carré des sciences à Paris le 10 mai 2006, consacré à la manière d’enseigner l’histoire et d’aider les élèves sur ce thème : La traite négrière, l’esclavage et leurs abolitions : mémoire et histoire. Ses actes, disponibles en ligne, parurent en mai 2007. La direction générale de l’enseignement scolaire (DGESCO) a travaillé en étroite collaboration avec l’inspection générale de l’éducation nationale et notamment son groupe histoire et géographie, ainsi qu’avec l’inspection générale de l’enseignement primaire. L’intitulé du colloque venait de la volonté de dépasser la simple commémoration pour procéder à un véritable bilan des travaux historiques relatifs à cette histoire encore relativement mal connue. Il est apparu opportun de présenter les progrès de la recherche de ces dix dernières années, afin de s’interroger sur la façon de les traduire devant les élèves. L’objectif est que les jeunes, quel que soit leur âge, soient informés à travers tous les enseignements de ces dures réalités, et se montrent vigilants lorsqu’il s’agit de faire disparaître à jamais le travail forcé et l’exploitation humaine de la surface de la Terre. Le programme, introduit par Roland Debbasch, directeur général de l’enseignement scolaire, comprenait des interventions suivantes :
- Marc Ferro, directeur d’études, École des hautes études en sciences sociales, « Les esclavages dans l’histoire européenne » ;
- Jean-Michel Deveau, professeur des universités, vice-président du comité scientifique du programme La Route de l’esclave de l’Unesco, sur « La traite transatlantique » ;
- Luiz Felipe De Alencastro, « La traite des Noirs et l’esclavage dans l’Atlantique sud, le Brésil et l’Angola » ;
- Frédéric Régent, « Blancs, demi-Blancs, libres de couleur et esclaves dans les colonies françaises avant 1848 » ;
- Nelly Schmidt, « Les abolitions de l’esclavage : quelques repères, questions et perspectives ». Laurent Wirth, inspecteur général, groupe histoire et géographie, clôtura le colloque.

Les Actes sont parus dans la collection « Les Ateliers de la DGESCO », publication de la direction générale de l’enseignement scolaire, dirigée par Lydia Bretos, directrice adjointe du CRDP de l’académie de Versailles. Le pilotage et la coordination furent assurés par le bureau de la formation continue des enseignants.

http://eduscol.education.fr/D0217/actes_traite_negriere.pdf

- une note de service du 31 novembre 2007, intitulée « Devoir de mémoire, Mémoire de la traite négrière, de l’esclavage et de leurs abolitions : 2 décembre 2007, 10 mai 2008 » a été publiée au B.O. afin de préparer les deux journées consacrées à ces thèmes dans l’année scolaire. Le directeur de l’enseignement scolaire y rappelle que « l’institution éducative accorde une place privilégiée aux réflexions sur l’histoire et sur la mémoire : à ce titre, l’acquisition des savoirs indispensables à une pleine compréhension de la traite négrière, de l’esclavage et de leurs abolitions s’inscrit dans la mission d’éducation, comme l’ont souligné les rapports de 2005 et 2006 du comité pour la mémoire de l’esclavage adressés au Premier ministre. Cette connaissance participe en effet à la formation d’esprits éclairés et de citoyens responsables en favorisant la construction d’une pensée tolérante et ouverte à autrui ». Le 2 décembre 2007, jour international de l’abolition de l’esclavage, puis le 10 mai 2008, il invite les enseignants à organiser des moments particuliers de réflexion et d’échange qui soient aussi des moments de fraternité dans le souvenir des longues et terribles « nuits sans nom » et « sans lune » qui furent celles des esclaves (Léon-Gontran Damas). Il rappelle que, conformément aux compétences sociales et civiques inscrites dans le socle commun de connaissances et de compétences, ces deux journées dédiées s’inscrivent dans le parcours d’éducation civique des élèves, et qu’il convient dans ce cadre de mener des projets structurés tout au long de l’année. « De l’école primaire jusqu’au lycée, les programmes d’enseignement prévoient l’étude de ces questions ». Il récapitule, pour chaque niveau, comment elles peuvent être abordées, et souligne que les approches transversales, au croisement des dimensions historiques, linguistiques, littéraires et artistiques, sont par ailleurs les bienvenues. « Le thème de l’esclavage pourra ainsi être abordé, par exemple, dans le cadre d’une réflexion pluridisciplinaire sur les droits de l’homme ; ou encore au sein d’un projet d’éducation artistique et culturelle centré sur l’apport créatif des cultures métisses ». Note de service n°2007-166 du 31 novembre 2007 (NOR : MENE0701788N), Devoir de mémoire (RLR : 554-9), Mémoire de la traite négrière, de l’esclavage et de leurs abolitions : 2 décembre 2007, 10 mai 2008.


 

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