Les manifestations du 10 mai : bilan et perspectives

Les commémorations et manifestations du 10 mai : bilan des trois premières éditions, et propositions du CPME pour 2009

Les propositions du Comité pour la mémoire de l’esclavage

Le 10 mai est la « journée des mémoires de la traite négrière, de l’esclavage et de leurs abolitions » depuis 2006, sur proposition du comité pour la mémoire de l’esclavage. Comme l’indiquait le Président de la République dans son allocution du 30 janvier 2006, le 10 mai "honore le souvenir des esclaves et commémore l’abolition de l’esclavage". La France est le premier Etat et demeure le seul qui à ce jour ait déclaré la traite négrière et l’esclavage "crime contre l’humanité", et à avoir décrété une journée nationale de commémoration sur ce thème. Le 10 mai est la date anniversaire de l’adoption à l’unanimité par le Sénat, en deuxième et dernière lecture, donc de l’adoption définitive par les élus du peuple, de la loi de 2001 reconnaissant la traite et l’esclavage comme un crime contre l’humanité. Dans son rapport de 2005, le CPME a retracé les argument qui ont conduit à privilégier cette journée et son intitulé : « Portée citoyenne : cette date permet à la communauté nationale de faire sienne la démarche qui a conduit à l’adoption de cette loi. C’est l’occasion de mettre en lumière le travail des descendants d’esclaves, de souligner les étapes de la lente prise de conscience qui, un siècle et demi plus tard, a permis la condamnation du crime et de marquer l’importance, pour la République française, d’assumer cet acte de reconnaissance. Dans les écoles, l’enseignant peut travailler à faire découvrir le passé pour atteindre une conscience universelle de l’esclavage. L’enfant est amené à comprendre le processus qui a conduit à l’adoption de cette loi.Portée universelle : cette loi s’appuie dans ses attendus sur l’émergence d’un nouveau droit autour de la notion de crime contre l’humanité. Cette notion est centrale. Elle permet de porter sur la traite négrière et l’esclavage un regard contemporain qui s’appuie sur une longue histoire du droit humanitaire. Elle ouvre ainsi une porte sur les mouvements de réappropriation de l’histoire de la traite et de l’esclavage autant dans les collectivités d’outre-mer et en France métropolitaine que sur les continents africain et américain et dans le monde asiatique. Elle permet de sortir cette commémoration de son confinement ultramarin.La date du vote (10 mai 2001) a été préférée à celle de la promulgation de la loi (21 mai 2001) pour souligner l’importance du geste : ce sont les représentants du peuple qui, par leur vote, font les lois de la République. Le travail des commissions et les débats parlementaires témoignent de l’effort collectif pour trouver le terrain commun le plus juste. Ce qui est historique, c’est l’aboutissement d’une procédure législative, portée par un mouvement associatif important et, plus largement, par un débat mondial autour des droits inaliénables de la personne humaine. Ce que le vote du 10 mai démontre, c’est aussi la capacité du débat démocratique et citoyen à créer un espace de conciliation et de réparation. Finalement, avec ce vote, la France renoue avec une tradition humaniste, à laquelle se rattache celles et ceux qui combattent la servitude et cherchent à construire un monde plus juste.La date du 10 mai offre plusieurs avantages : la prise en compte de la globalité du fait esclavagiste ; c’est l’aboutissement d’un mouvement et d’une réflexion large et internationale sur les effets de la traite et de l’esclavage. Elle permet plusieurs entrées dans la mémoire de l’esclavage : par le présent des discriminations raciales, par le présent d’une réflexion sur l’Afrique, par le lien fait avec les luttes des Africains-Américains, des Caribéens, des Brésiliens, des Africains pour une reconnaissance de cette première globalisation du monde opérée par la traite et l’esclavage.Ainsi, en proposant de retenir le 10 mai comme jour consacré aux Mémoires de la traite négrière, de l’esclavage et de leurs abolitions, ce n’est pas seulement une référence au passé qui a déterminé les membres du CPME. En mettant l’accent sur nos réalités contemporaines, ce choix met en valeur les contributions actuelles des sociétés issues de l’esclavage. C’est à partir du présent que nous nous tournons vers le passé pour imaginer un avenir plus juste".

Le 10 mai a soulevé, dès son institution en 2006, l’intérêt d’un très large public. Il répond en effet à une attente forte de nos concitoyens, de connaissance et de reconnaissance, de partage d’une histoire commune. En joignant mémoire et histoire, au lieu de les opposer, la date renvoie à la longue histoire, celle de quatre siècles sur plusieurs continents, et en refusant de privilégier un groupe ou un territoire, elle favorise une approche apaisée, qui contribue au récit commun.

Dès 2006, des ministères aux universités et aux chercheurs, des collectivités locales aux associations, des musées aux organisations professionnelles, des comités d’entreprise aux écoles, dans les médias, sur Internet, de nombreuses initiatives ont témoigné de l’adhésion à la volonté de donner à cette histoire une dimension nationale, voire internationale. Des pionniers de 2006 ont renouvelé l’opération, d’autres les ont rejoints. Des associations s’en sont emparées, des collectifs d’associations se sont créés pour fédérer les initiatives et les coordonner, souvent en étroite liaison avec les services culturels des villes, qui partout jouent un rôle majeur pour cette date désormais entrée dans leur calendrier citoyen et culturel : Comité PACA pour la mémoire de l’esclavage (CPPME) à Marseille, Comité « traite négrière/esclavage » à Grenoble, le Comité du 10 mai à Montpellier et Nantes, le Comité Libres ! à Dunkerque…

La manifestation officielle nationale

La manifestation officielle nationale, pour les trois premières éditions, s’est déroulée au jardin du Luxembourg, au Sénat, où la loi du 21 mai 2001 tendant à la reconnaissance de la traite négrière et de l’esclavage comme crime contre l’humanité fut votée à l’unanimité le 10 mai 2001 en dernière lecture. Elle eut lieu en présence du Président de la République, du gouvernement, des Présidents du Sénat et de l’Assemblée, de nombreux élus et représentants d’associations, de jeunes venus de lycées et collèges. L’édition 2006 fut marquée par l’accueil, en ce jardin, de l’installation temporaire d’art contemporain de l’artiste Léa de Saint-Julien, La Forêt des Mânes , celle de 2007, par l’inauguration du premier monument national français érigé en mémoire de ce crime contre l’humanité, Le Cri, l’écrit de Fabrice Hyber.

La typologie des événements et actions menés autour de cette journée se révèle donc très diversifiée par sa nature, ses contenus, son audience, et sa durée. L’ensemble de l’hexagone, l’outre-mer, et l’étranger sont concernés.

Les actions autour du 10 mai

Cérémonies :

Le 10 mai donne lieu à des cérémonies : inauguration de monuments ou de statues, plaques, de stèles, de noms de rues ou de places, dépôt de gerbes, fleurs jetées dans les fleuves de la façade atlantique, marches de recueillement silencieuses, de la République à Bastille ou Nation pour Paris, mais aussi à Nantes, à Lyon, Grenoble, Montpellier.... Sont honorés les ancêtres, les victimes, les révoltés, les militants des abolitions, anonymes ou célèbres.

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Marche silencieuse à Lyon, 2006. © conscience collective

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Plaque posée à Grenoble en l’honneur de Toussaint Louverture, 2006

Recherche et éducation : A ces hommages empreints de gravité s’ajoute un travail sur l’histoire et la mémoire : colloques, conférences scientifiques et de vulgarisation, tables rondes, expositions d’œuvres et archives anciennes ou récentes, expositions pédagogiques, projections de documentaires ou de fictions. Les instructions données dès 2005 au sein de l’Éducation nationale, le travail des inspections, des professeurs portent leurs fruits : les ressources pédagogiques mises à disposition des enseignants mais aussi des élèves, y compris sur la toile, sont en nette augmentation, ainsi que les activités proposées à l’école et hors temps scolaire.

Enfin, le 10 mai est l’occasion d’exprimer et de partager, à travers des spectacles, une culture commune et des émotions : théâtre, concerts, contes, lectures, danse..., qui puisent dans des traditions, mais aussi la création contemporaine. Des manifestations culturelles spécifiques ont vu le jour : le musée Dapper offre chaque année à Paris depuis 2006 « Mémoires partagées », programmation riche et variée durant presque tout le mois de mai. Des « Rencontres sur la traite et l’esclavage » se tiennent à Grenoble sur deux semaines. Le musée d’Aquitaine propose autour du 10 mai ses « Rencontres atlantiques »…

Films, livres et spectacles vivants :

Inexistants ou très rares avant 2006, les projections de films dans les cinémas, les festivals audiovisuels et de cinéma autour de ces thèmes sont devenus courants et pour certains, réguliers : « Regards sur l’esclavage » au Musée Dapper chaque année depuis 2006 dans le cadre de « Mémoires partagées », le Festival de la vidéo de recherche "Patrimoine et mémoire de l’esclavage et de la traite" accueilli au musée du Quai Branly en mai 2007. La Médiathèque des Trois-Mondes, entreprise culturelle à but non lucratif, a enrichi son catalogue de documentaires et fictions, qu’associations et institutions peuvent acquérir ou louer.

Le 10 mai est devenu, également, un rendez-vous des éditeurs et des libraires, avec la parution d’ouvrages, des séances de signatures, mais aussi des médias (presse, radio, télévision). De nombreuses émissions, documentaires, débats sont proposés chaque année. En 2007, ce fut, en outre, la diffusion, à une heure de grande écoute, sur la chaîne publique France 3, d’une fiction en cinq épisodes, Tropiques Amers de Jean-Claude Barny, vaste fresque se déroulant à Martinique, qui a connu un franc succès. Près de 4,7 millions de téléspectateurs l’ont regardée le premier soir, le 10 mai à 20h 55, contredisant ainsi les discours trop souvent ressassés sur l’absence d’intérêt du public français pour cette partie de notre histoire.

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Contenu des manifestations :

Pour le contenu, le 10 mai offre une large palette d’approches et de points de vue. Chronologie sur quatre siècles, focus sur des régions (Afrique, Antilles, Océan Indien, Europe), leurs spécificités, leurs liens complexes, sur l’histoire singulière de Haïti, sur des personnages (Saint-George, Solitude, Delgrès, Olympe de Gouges, Toussaint Louverture, Schœlcher, Rosa Parks...) ou des épisodes historiques (reconstitution du trajet d’un navire négrier ayant existé, rétablissement de l’esclavage en 1802...). L’étude des représentations collectives ou artistiques des Noirs et de l’esclavage, l’analyse du rôle économique des traites, de théories scientifiques et philosophiques servant à les justifier, des relations entre religion et esclavagisme, des difficultés rencontrées par les mouvements abolitionnistes, des conséquences des abolitions en termes d’accession à la citoyenneté et de recomposition de la vie sociale et économique, de migrations d’engagés, de séquelles, persistances et évolutions dans les mentalités... Le lien est également fait, très souvent, entre l’esclavage d’hier et ses formes contemporaines.

La durée des manifestations excède souvent la journée. A la fois pour des raisons matérielles dues aux programmations de salles et de tournées, d’expositions, pour se mobiliser le week-end quand le 10 tombe un jour de semaine, et pour donner davantage d’ampleur à l’événement. C’est de mi-avril à juin que prennent place en France les festivals, semaines ou mois consacrés à l’esclavage, mais sans exclusive, et il faut s’en féliciter. Ainsi, certains organisateurs retiennent la période située entre le 27 avril et le 10 mai, d’autres entre le 10 mai et le 21 juin (fête de la musique)... En Guyane s’est instauré un « mois de la mémoire », du 10 mai au 10 juin, date fériée de l’abolition dans ce département d’outre-mer. A La Réunion, collectivités locales et population se donnent deux rendez-vous, le 10 mai et le 20 décembre, date également de l’abolition locale, pour contribuer à construire une mémoire partagée, à prendre conscience que l’esclavage concerne toute la nation et l’humanité entière.

Une portée nationale et internationale :

Quasiment chaque année, aussi, le 10 mai est mis en relation avec d’autres événements, anniversaires ou commémorations, en France ou dans le monde. De nouveaux musées, salles de musées ou centres d’interprétation voient le jour, preuve de la montée progressive, en Europe, dans la Caraïbe, en Afrique, en Amérique, de cette mémoire et de l’intérêt pour cette l’histoire. Ainsi, 2007, par résolution des Nations Unies, fut l’année de la commémoration de l’abolition de la traite en 1807 par l’Angleterre. De nombreux pays anglophones de la Caraïbe, à l’origine de cette résolution, ont tenu des manifestations toute l’année. Le musée de l’Empire et du Commonwealth à Bristol, ouvert en 2002, qui expose 500 ans d’histoire, des Découvertes à aujourd’hui, a accueilli l’exposition Breaking the chains. Liverpool, dotée d’une Transatlantic Slavery Gallery dans son musée maritime, dès 1994, la première du genre au monde, a créé en 2006 un centre international de recherche sur l’esclavage, lié à son université. Et le 23 août 2007, jour international fixé par l’Unesco, à l’occasion du bicentenaire de l’abolition, Liverpool a ouvert un musée international de l’esclavage, sur les quais, lieu symbolique des trafics maritimes. 2007 saluait aussi le centenaire de la naissance de Jacques Roumain (4 juin 1907 - 18 août 1944), homme politique et écrivain haïtien, qui vécut et travailla en Europe, aux États-Unis et au Mexique, auteur du roman - sans doute le plus célèbre de la littérature haïtienne- Gouverneurs de la rosée (1944) mais aussi de recueils poétiques comme Bois d’Ebène (1945), sur la douleur et les humiliations de la servitude.

En 2008 fut posée la première pierre du Memorial ACTe de Guadeloupe, équipement d’ampleur, qui rayonnera sur toute la zone. Ce fut aussi la venue en France de la Gouverneure du Canada, Michaëlle Jean, descendante d’esclaves haïtiens. Elle a participé à la célébration du 8 Mai, au début des festivités du 400e anniversaire de la ville de Québec et, enfin, à la commémoration du 10 mai, en particulier à Bordeaux, sur le quai du port de la Lune, où elle prononça un émouvant discours, avant de participer à une table ronde sur la traite et l’esclavage. « L’occasion idéale, dit-elle, de célébrer les liens profonds et de très longue date entre la France et le Canada, toute cette histoire que nous avons en partage ».

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Projet Mémorial ACTe, Guadeloupe, © Cabinet d’architecture AABMC

La place d’Aimé Césaire :

2008 fut endeuillé par la disparition d’Aimé Césaire, dont un texte poignant sur l’esclavage avait été solennellement récité par l’acteur Jacques Martial lors de la première édition du 10 mai en 2006 et dont quelques lignes extraites de Cahier d’un retour au pays natal sont inscrites sur la plaque inaugurale du monument de Fabrice Hyber. Des hommages solennels au poète, au militant de la négritude, à l’homme politique furent rendus partout en France, notamment le 10 mai, mais aussi les mois suivants. 2008 fut aussi l’année à la fois du 160e anniversaire de l’abolition de l’esclavage en France (27 avril 1848), et du 60e anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’homme, adoptée le 10 décembre 1948 par les Nations Unies à Paris. De nombreuses manifestations liant les deux célébrations se sont déroulées toute l’année d’avril à décembre. Ainsi, à cette occasion, le festival international du film contre l’exclusion et pour la tolérance y consacra sa 9e édition, au siège de l’UNESCO à Paris, en décembre.

Les propositions pour le 10 mai 2009

Les membres du CPME souhaitent que la journée nationale de commémoration des mémoires de la traite négrière, de l’esclavage et de leurs abolitions donne lieu à une manifestation gouvernementale qui fasse de cette journée une journée vivante, de recueillement et de célébration des résistances et des héritages multiples et complexes de ces quatre siècles : cultures créoles, poésie, musiques, littérature, arts, idées. Rappelant que cette histoire nationale touche plusieurs lieux du territoire, ils proposent que la cérémonie officielle se déroule à Bordeaux, en Aquitaine.

La situation de Bordeaux et de l’Aquitaine dans l’histoire de l’esclavage est moins connue, moins étudiée, moins valorisée que celle de Nantes. Bordeaux fut longtemps le principal port français mais son arrivée est tardive dans la traite négrière transatlantique, à partir de 1750, au contraire de Nantes. Bordeaux deviendra cependant le 2e port négrier français en nombre d’expéditions. Mais ville et région entretenaient déjà d’intenses relations avec l’Océan Indien, et surtout les Antilles, essentiellement Saint-Domingue, où de très nombreux Aquitains de toutes conditions émigrèrent, devinrent planteurs, eurent des esclaves, mais furent aussi artisans, commerçants, etc., formant une partie importante, sur une ou plusieurs générations, de cette société créole. Certains revinrent en Aquitaine, souvent avec leurs esclaves ou affranchis domestiques, puis repartirent. On estime à plusieurs centaines le nombre des personnes d’origine Africaine vivant à Bordeaux dans les années 1770, à plusieurs milliers celles ayant vécu en Aquitaine au XVIIIe siècle. Les Africains ou originaires d’Afrique ont une présence constante et ancienne à Bordeaux.

Bordeaux s’ouvre à sa mémoire, sur le modèle de Liverpool, Bristol, Nantes. La ville, le département, la région se sont déjà impliqués les années précédentes dans des actions le 10 mai autour de l’esclavage. Le musée, les archives départementales mènent un travail de fond et proposent publications, expositions (par ex. sur le vaudou au musée). La venue et le discours, le 10 mai 2008, de Madame Michaëlle Jean gouverneure du Canada, elle-même descendante d’esclaves haïtiens, nous l’avons vu plus haut, a profondément touché l’opinion avec son message de partage et de fraternité.

Ce sont ces raisons qui ont conduit le CPME à proposer que la cérémonie de la journée nationale de commémoration des mémoires de la traite négrière, de l’esclavage et de leurs abolitions ait lieu le 10 mai 2009 à Bordeaux. En soignant la communication et la préparation, en variant les approches, en proposant une cérémonie forte jointe à un programme nourri et divers touchant toute la population, commémorer le prochain 10 mai à Bordeaux contribuera à mieux faire connaître la complexité de cette histoire et à mieux faire comprendre comment elle a touché plusieurs lieux du territoire national.

Le cadre actuel des cérémonies officielles est le port de la Lune, lieu d’où partaient les navires négriers, est un lieu de mémoire grandiose, désormais classé à l’UNESCO. C’est un emblème international de rayonnement, lieu public très populaire pour les Bordelais, les habitants de la Gironde, les Aquitains et les touristes. C’est l’un principaux lieux de mémoire de l’esclavage et de la traite française et européenne, dont on sait que l’UNESCO contribue depuis des années à faire connaître et les fédérer, dans le cadre de son programme sur la Route de l’esclave.

Une série très variée de manifestations et d’actions de grande qualité se prépare déjà, dont la plus importante sera un événement culturel phare de portée nationale et internationale : la réouverture des salles du XVIIIe siècle du musée d’Aquitaine consacrées à la traite négrière, l’esclavage et leurs abolitions. La réouverture de ces salles avec l’exposition de la célèbre collection Châtillon, et une ouverture sur les apports des descendants d’esclaves à la communauté nationale dans tous les domaines, s’inscrit dans la nouvelle muséographie des musées de l’esclavage.

S’y ajouteront plusieurs jours de colloques sous l’égide des collectivités, du musée et du centre international de recherches du CNRS (CIRESC), sur le thème « libres de couleurs et affranchis ». Deux colloques, l’un pour les enfants, l’autre pour les adolescents, sont prévu, ainsi que la publication d’un ouvrage par le centre d’Archives départementales, un ouvrage destiné aux enseignants par le Centre régional de documentation pédagogique dans le cadre du réseau national du SCEREN, et une action de la région à destination des jeunes, liant mémoire et citoyenneté. Les associations prépareront comme chaque année, également, des manifestations culturelles. Il existe à Bordeaux comme dans bien d’autres villes un collectif du 10 mai.

La journée du 10 mai à Bordeaux permettrait d’associer, outre les principaux acteurs français (collectivités d’outre-mer, responsables des lieux de mémoire…), des organismes internationaux et pays étrangers : l’UNESCO au double titre de son programme La Route de l’esclave et de son programme de labellisation comme patrimoine de l’humanité ; les États de la façade atlantique et d’outre-Atlantique liés à la traite et à l’esclavage, Portugal, Espagne, Grande-Bretagne (liés par ailleurs à Bordeaux par d’autres liens historiques…), Pays-Bas, voire Suède et Danemark (ce pourrait être une première rencontre de l’ensemble des États négriers), Haïti, et un ou plusieurs pays d’Afrique.

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