Presse et internet


- _actu.html]

-  Libé/Bordeaux, « Moi arrière arrière petite fille d’esclave… », 11 mai 2008, article de Laure Espieu http://www.libebordeaux.fr/libe/2008/05/moi-arrire-arri.html

Extrait : « Je suis venue dans ce lieu précis pour saluer la mémoire des millions d’Africains et d’Africaines qui ont été déportés vers les Amériques ». Samedi matin, la gouverneure générale du Canada, représentante de la reine d’Angleterre, et descendante d’esclaves haïtiens, était à Bordeaux pour une cérémonie de commémoration. Réunis sur les quais, officiels et anonymes ont observé une minute de silence devant la plaque installée en 2006. Avant de jeter une brassée de tulipes blanches dans le fleuve. Dans son discours, Michaëlle Jean a appelé à ce que la mémoire « ne se perde pas dans la nuit des temps », invitant l’assemblée à ne « jamais relâcher la vigilance devant le moindre signe d’intolérance ». « Ensemble, en ce jour solennel, faisons la promesse de tout mettre en branle pour que désormais et en tout lieu, les forces de la fraternité triomphent des forces de la destruction et de la haine », a-t-elle conclu avec beaucoup d’émotion. Alain Juppé, pour sa part, n’a pas occulté la place centrale de Bordeaux dans le commerce triangulaire : « Notre cité a été entre le XVIIe et la deuxième moitié du XIXe siècle un port négrier très actif. Il nous faut aujourd’hui avoir le courage de regarder en face cette page terrible de notre histoire », soulignait-il".

Articles nationaux et internationaux

- L’Humanité

Pour le 10 mai, le journal a édité plusieurs articles, et sorti un hors série, 1848-2008 Esclavage, l’histoire inavouée (achat possible en ligne sur le site du quotidien) avec de nombreux articles d’historiens, personnalités politiques, artistes... avec un DVD, "Retour à Gorée". Reportages au Brésil, en Haïti, à La Martinique, au Bénin, au Burkina Faso, à Bordeaux, Nantes… Entretiens avec Édouard Glissant, Youssou N’Dour, Lilian Thuram, Christine Taubira, Maryse Condé, Françoise Vergès, Marcel Dorigny, Daniel Voguet, Max-Jean Zins, Aminata Traoré… Des documents : l’intégralité du Code noir, extraits du débat à la Convention (1794), le décret d’abolition de 1848…

Parmi eux :

- Un entretien avec F. Vergès, présidente du comité pour la mémoire de l’esclavage, article par Ixchel Delaporte, paru le 9 mai 2008 : "L’histoire de l’esclavage fait partie de l’histoire nationale"

http://www.humanite.fr/2008-05-09_Politique_-L-histoire-de-l-esclavage-fait-partie-de-l-histoire-nationale

La journée de commémoration approche. Aimé Césaire vient de décéder. Cette journée lui est dédiée. Selon vous, quelle portée aura ce 10 mai ?

Françoise Vergès. Dédier à Aimé Césaire ce 10 mai est un geste fortement symbolique, mais c’est aussi signaler l’actualité de Césaire. Ses réflexions sur une civilisation qui ne questionne pas son coeur sombre sont toujours d’actualité, comme ses réflexions sur la différence et la démocratie. C’est cette dimension qu’il faut aussi valoriser à travers le 10 mai.

Certains craignent une institutionnalisation de cette journée de commémoration. Qu’en pensez-vous ?

Françoise Vergès. Cette opinion s’appuie sans doute sur une méconnaissance de la diversité des manifestations organisées en France métropolitaine et dans l’outre-mer. C’est la troisième édition du 10 mai, et chaque année, on assiste à une véritable appropriation de cette date par des associations, des écoles, des collectivités, des institutions. C’est le signe d’un besoin, d’une attente de la société qui veut comprendre pourquoi on parle tant de la traite et de l’esclavage, qui veut mieux comprendre l’actualité des questions qui lui sont associées : racisme, héritages d’inégalité. Il y a un vrai désir d’apprendre. Plus particulièrement, on ne peut à la fois vouloir qu’une date soit décrétée et regretter qu’elle le soit. Un des objectifs du 10 mai, et ceci dans l’esprit de la loi dite loi Taubira, est d’encourager la diffusion par tous les moyens de l’histoire de la traite, de l’esclavage et de leurs abolitions. Cela passe en partie par des institutions, dont l’école, l’université, les médias. Pour ce qui est des cérémonies officielles, le mouvement culturel et social qui a lutté pour qu’une loi soit adoptée souhaitait la reconnaissance par les plus hautes instances de l’État du crime, de ses conséquences et de ses héritages. C’est une dimension politique et symbolique qui a sa fonction. Finalement, la résistance à l’hégémonie de l’institutionnalisation passe par la mobilisation des associations, chercheurs, enseignants, groupes, individus, qui développent des initiatives.

Comment analysez-vous l’évolution de la prise de conscience collective sur ce sujet ?

Françoise Vergès. C’est une longue prise de conscience. Dans les années 1990, le silence commence à être levé ! Cette prise de conscience participe du questionnement sur le « mythe national », sur le récit national, qui fait partie du mythe ? Sur la fameuse « identité nationale », comment se construit-elle ? Qu’est-ce qu’être « français ». Le mouvement est parti des quatre DOM. Dans les colonies post-esclavagistes, les mémoires et cultures populaires avaient maintenu et transmis les mémoires de souffrances et de résistances quotidiennes. Les mémoires ont constitué un espace de résistance contre un récit historique qui s’écrivait en niant l’existence de cet événement. Dans les années 1960, à la suite des mouvements anticolonialistes, un mouvement culturel a émergé qui milite pour une réappropriation de cette histoire. L’esclave et le marron deviennent les caractères principaux de romans, pièces de théâtre, poèmes, chants. Les lieux de mémoire sont répertoriés, des figures héroïques sont redécouvertes : Delgrès, la mulâtresse Solitude, Dimitile, Cimendef… En France hexagonale, il faut attendre 1989 (colloques lors du bicentenaire de la Révolution française), puis les années 1990 (exposition « Anneaux de la mémoire » à Nantes ; programme UNESCO, « Route de l’esclave ») et surtout les manifestations de 1998 pour que la chape du silence - commence à se fissurer. La loi de 2001 a agi comme un déclencheur : depuis, les programmes et les manuels scolaires ont intégré cette histoire, il y a un laboratoire de recherche au CNRS, des expositions, des conférences… Il y a encore à faire mais le mouvement est engagé. Ainsi, il faut un centre de ressources et de documentation pour le grand public.

Quel rôle entend jouer le comité dans la mise en valeur de cette mémoire ?

Françoise Vergès. Le Comité pour la mémoire de l’esclavage estime que les propositions de son rapport 2005 (publié à La Découverte) constituent encore un document de référence en la matière. Il faut faire comprendre que cette histoire est nationale (quatre siècles de traite et d’esclavage organisés par la France), encourager la recherche et sa diffusion la plus large, construire un centre de documentation ouvert au grand public, valoriser les contributions de sociétés créoles à la culture, l’art et la pensée, rétablir la figure de l’esclave comme acteur de la modernité.

- Un entretien avec Lilian Thuram réalisé par Mina Kaci « L’identité du Noir commence par l’esclavage »

http://www.humanite.fr/2008-05-09_Politique_Lilian-Thuram-L-identite-du-Noir-commence-par-l-esclavage

Extrait : Le footballeur estime primordial de travailler sur l’histoire pour avoir prise sur le monde actuel. Extraits de l’entretien accordé pour notre hors-série.

Comment vous êtes-vous intéressé à la question de l’esclavage, un fait précis vous y a-t-il conduit ?

Lilian Thuram. Né aux Antilles, je suis arrivé à neuf ans en région parisienne, à Bois-Colombes. Les gosses de mon âge me surnommaient parfois la Noiraude, du nom de cette vache stupide d’un dessin animé. Je ressentais déjà une blessure, car la Noiraude signifiait la stupidité. En grandissant, j’ai voulu comprendre pourquoi le Noir véhiculait une image négative. Et, inévitablement, je suis tombé sur l’esclavage. Inévitablement ?

Lilian Thuram. J’ai cherché à comprendre la naissance de ce problème-là. Nous vivons dans une société où subsiste encore le doute sur la capacité du Noir à être à la hauteur. Inévitablement, revient la question de l’esclavage. J’ai monté, ici en Espagne, une fondation intitulée Éducation contre le racisme. Il m’arrive souvent, dans le cadre de mon association, de demander à l’assistance ce qu’elle connaît de l’histoire des Noirs. Au départ gênés, les gens ne manquent pas ensuite de répondre systématiquement que les Noirs étaient esclaves. Cette question demeure très présente dans l’inconscient collectif. L’identité du Noir commence par l’esclavage. Je discute énormément avec mes deux enfants de cette histoire pour leur éviter de se construire une identité de victime. Sans comprendre la genèse du racisme, ils peuvent s’enfermer dans la victimisation et chercher des coupables à leur situation. Ce qui ne peut permettre une discussion possible avec l’autre. Il faut faire attention à l’enfermement sur soi, qui empêche l. On vit difficilement si on réduit l’histoire des Noirs uniquement à l’esclavage, sans aucune explication.

Vos parents ne vous ont pas transmis cette histoire ?

Lilian Thuram. Non. Ni l’école, ce qui me semble plus grave. Les générations précédentes ont intégré le message négatif entourant les Noirs. Elles souffrent en silence. Ma mère a commencé à avoir peur quand elle m’a entendu m’exprimer sur ce sujet. Il faut pourtant dire les choses pour avancer. Ce sont des personnes que j’ai rencontrées tout au long de ces dernières années qui m’ont initié à cette histoire et à d’autres. Ces rencontres font que l’on s’interroge. Pour dépasser un problème, il faut le comprendre. Sinon, le mal-être et la confrontation demeureront. Je viens d’une société, la Guadeloupe, qui a connu l’esclavage. Mes enfants et moi-même venons d’une lignée où figuraient des esclaves. Je dis à mon aîné d’être fier de ses ancêtres, qui ont survécu, et de ne pas en avoir honte. Il est important qu’il sache que les Noirs n’ont pas tous été esclaves. C’est un soulagement pour lui. Les générations qui ont subi l’esclavage, la colonisation, qui voient dans le regard de l’autre qu’elles sont inférieures, se sentent victimes, tout en éprouvant parfois de la culpabilité. Parler aujourd’hui de l’esclavage permet une meilleure compréhension. On a encore du mal à entendre dire que notre pays a participé à la traite négrière. Cela dérange. On préfère l’idée que notre pays a libéré des gens. Or, pendant des siècles, la France a mis en place le Code noir. Il y a malaise. Nous sommes, je pense, devenus assez adultes pour réfléchir sur le passé et ainsi comprendre le présent et améliorer le futur. (…) L’émergence d’une mémoire nationale prenant en compte toutes les mémoires est-elle possible ?

Lilian Thuram. La société est en train d’évoluer dans ce sens, guidée par des mouvements en faveur du travail de mémoire. Tout le monde, pas seulement les Noirs, éprouve le besoin de s’émanciper. Mais il faudra que les politiques prennent davantage en compte la demande de partage de la mémoire nationale, utile à toute la France. On n’est pas coupable de ce qui s’est produit dans le passé. Mais on le devient si l’on n’ouvre pas une réflexion intelligente sur ce passé.

- Entretien par Fe. N. France Ô, « Nous sommes héritiers de ceux qui ont mis fin à cette inhumanité », avec Walles Kotra, directeur des programmes de France Ô, partenaire du hors-série de l’Humanité consacré à l’esclavage. http://www.humanite.fr/2008-05-09_Politique_France-O-Nous-sommes-heritiers-de-ceux-qui-ont-mis-fin-a-cette

RFO est particulièrement concernée par les commémorations de l’abolition de l’esclavage.

Walles Kotra. Pour les Antillais-Réunionais, il est question à la fois de l’esclavage et de la République. L’histoire provient de l’esclavage, mais l’avenir est notre insertion dans la République. Et cette insertion passe par une sorte de regard apaisé sur l’histoire, y compris celle de l’esclavage. Ce qui ramène à penser que l’esclavage est aussi l’histoire de la République. C’est pour cela que RFO est assez attentive à ce sujet. France Ô rediffuse beaucoup de productions des stations d’outre-mer. Et dans ces stations la commémoration de l’esclavage reste très vivace. De fait, nous finissons par diffuser beaucoup d’émissions concernant l’esclavage. Pour nous à France Ô, c’est presque une sorte de préoccupation identitaire.

Cette commémoration prendra-t-elle plus d’importance cette année ?

Walles Kotra. Je ne sais pas si la commémoration prendra plus d’importance cette année. Mais j’espère qu’on ira plus au fond des choses. Sur notre chaîne, le mouvement s’amorce avec la rediffusion du film Tropiques amers, tourné par France Télévisions. Je crois que la télévision s’intéresse plus aujourd’hui à cet aspect sombre de l’histoire. Il y a aussi ce qui se fait à l’école qui est également intéressant. Cette année, nous déplorons la disparition d’Aimé Césaire. Si, d’un côté, ce fait n’a rien à voir avec l’esclavage, d’un autre côté, c’est la perte d’un homme qui portait une parole forte. Et cela, il faut savoir le regarder debout, les yeux ouverts, et construire l’avenir.

Quelles raisons vous ont amené à être partenaire de l’Humanité pour ce hors-série ?

Walles Kotra. Ce qui est traité dans ce hors-série rejoint complètement les préoccupations de RFO. Il y a la vérité sur l’esclavage, ce qui s’est réellement passé et qui est régi par le Code noir. Il y a aussi la lutte des gens, et des esclaves eux-mêmes. Notre héritage repose sur deux bords, car nous ne sommes pas seulement du côté des victimes. Nous sommes aussi les héritiers de ceux qui ont décrété qu’il fallait arrêter cette inhumanité. C’est bien que l’Humanité fasse cette sorte de synthèse entre ces deux aspects de l’esclavage.

Quelles seront les initiatives de RFO pour faire passer le message sur la mémoire ?

Walles Kotra. Nous avons essayé d’imaginer une programmation spécifique pour le 10 mai. À ce que nous faisons habituellement, nous avons ajouté des programmes qui traitent de l’esclavage. Il y a l’Hebdo. Un programme de commentaires de l’actualité. Le 10 mai, à midi, ce programme sera consacré à la manière dont la République rend compte de la question de l’esclavage et l’intègre. Il y a également une autre émission « spécial esclavage » en première partie de soirée. C’est Studio M, de Marie-José Alie. Le thème va tourner autour de la commémoration de l’abolition de l’esclavage avec des personnes d’origines différentes. Nous rediffusons, pour la première fois sur France Ô, la série Tropiques amers, qui raconte la vie entre le maître, les esclaves, et dans l’univers de l’habitation aux Antilles. Une autre émission, du nom d’Afrikaphonie, sera diffusée dans l’après-midi. La parole est donnée à un jeune Africain qui nous interroge sur ce que représente aujourd’hui l’esclavage, la commémoration… Avec sa musique il nous interpelle. On a coproduit avec lui un documentaire sur ce cheminement et c’est intéressant qu’il fasse, avec sa musique, ce genre de reportage à « l’intérieur de nous ».

Comment appréciez-vous la demande de commémoration et de devoir de mémoire ?

Walles Kotra. On ne peut pas construire le présent et l’avenir en oubliant le passé, et pire en fermant les yeux sur ce qui s’est passé. Il faut qu’il y ait des débats. Ce qui s’est passé est notre mémoire collective aux uns et aux autres. Il faut que ce chant pour l, qui pendant longtemps est resté dans l’ombre, vienne sur la place publique. On ne peut partager l’avenir sans partager le passé.

-  Un article de Rosa Moussaoui le 9 mai, "Le passé esclavagiste de la France sort de l’oubli" :

http://www.humanite.fr/2008-05-09_Politique_Le-passe-esclavagiste-de-la-France-sort-de-l-oubli

Mémoire. Longtemps occultées dans les livres d’histoire, la traite des hommes, la violence historique faite aux peuples noirs sont peu à peu avouées. Marche des libertés demain, à Paris. Dans un discours prononcé le 28 avril 1948, à la Sorbonne, sur le centenaire de l’abolition de l’esclavage, Aimé Césaire jugeait la date de 1848 « à la fois immense et insuffisante ». Immense, parce qu’au lendemain de la révolution qui souleva le peuple de Paris et mit fin à la Monarchie de Juillet, fut proclamé le décret d’abolition, fruit de la rencontre entre les luttes des esclaves et le combat acharné d’hommes comme Victor Schoelcher. Insuffisante, parce que la République allait perpétuer d’autres formes de domination coloniale, et parce que cette seconde abolition devait ouvrir, en même temps qu’elle mettait un terme à l’esclavage dans les colonies, un long chapitre d’oubli. Un déni que résume la stupéfiante affirmation assénée le 10 mars 2000, à Pointe-à-Pitre, par le président de la République française, Jacques Chirac : « Haïti n’a pas été à proprement parler une colonie française. » Deux ans auparavant, pourtant, le 23 mai 1998, 40 000 personnes se revendiquant « descendants et descendantes d’esclaves », principalement originaires des Antilles, avaient battu le pavé parisien pour « dénoncer la politique d’oubli de l’esclavage ».

un « crime contre l’humanité »

En France, ce mouvement demandant que soit reconnue officiellement la tragédie que constitua la chasse, la capture, la déportation, la réduction en servitude, la soumission aux pires sévices et l’exploitation de millions d’êtres humains aboutit, en 2001, au vote de la loi Taubira. Ce texte, qui reconnaît la traite et l’esclavage comme un « crime contre l’humanité », fut un pas décisif pour les réinscrire dans le récit national.

L’institution, le 10 mai, d’une journée nationale de commémoration fut une brèche dans laquelle s’engouffra la société civile pour combler ce qui fut longtemps une page blanche dans la mémoire nationale. Cette date, pourtant, faisait l’objet de contestations, et c’est désormais le 23 mai qu’aura lieu la Journée nationale de commémoration de la traite, des esclavages et des abolitions. Une décision officielle saluée par le Comité de la marche du 23 mai et justifiée en ces termes par le premier ministre, François Fillon : « Cette date rappelle, d’une part, celle de l’abolition de l’esclavage en 1848, et, d’autre part, celle de la marche silencieuse du 23 mai 1998. (…) La date du 23 mai sera, pour les associations - regroupant les Français d’outre-mer de l’Hexagone, celle de la commémoration du passé douloureux de leurs aïeux. » Le 10 mai sera cependant maintenu comme journée « consacrée à l’histoire de la traite négrière,de l’esclavage et de leurs - abolitions ».

un esprit de mémoire partagée

Appelant à faire de mai le mois d’une commémoration « nomade et diffractée des abolitions » (voir ci-contre), le poète et philosophe martiniquais Édouard Glissant appelle, lui, à « accorder » des dates qui « ne concordent pas » dans une même volonté « de distinguer et de rapprocher ». Expositions, marche silencieuse, inaugurations de stèles, dépôts de gerbes, minute de silence, spectacles, parcours de la mémoire, concerts… Comme en réponse à cet appel, cette année encore, partout en France, à des dates diverses, des milliers d’initiatives commémorent cette inexcusable tragédie, dans un esprit de mémoire partagée, avec la volonté de se réapproprier cette histoire comme une histoire commune. Le point d’orgue de ces multiples manifestations citoyennes : une Marche des libertés qui partira, demain après-midi, de la place de la République pour rejoindre celle de la Bastille, en hommage aux millions d’Africains déportés et à leurs- descendants, esclaves des - Caraïbes et de l’océan Indien.

Alors que la France a offert, ces dernières années, le spectacle d’un pays malade de ses mémoires, tous ces actes, gestes et moments de dignité humaine sont salutaires. Parce que la tragique singularité de la traite occidentale, qui permit l’essor du capitalisme industriel en - Europe, reste contestée par ceux qui n’y voient que la perpétuation d’un phénomène récurrent dans l’histoire de l’humanité. Parce que les répliques contemporaines de cette histoire s’étalent sous nos yeux. Les survivances de l’idéologie raciste forgée pour justifier l’asservissement d’êtres humains par d’autres êtres humains, et dont le Code noir offre la traduction la plus cruellement aboutie. L’asphyxie du continent africain, que la traite, la colonisation et les dominations néocoloniales ont laissé exsangue, et que secouent aujourd’hui des émeutes de la faim. La vigueur d’une idéologie coloniale prompte à exalter le « rôle positif » de la colonisation. Les blessures mémorielles attisées par le déni. Mais aussi le métissage d’une société française qu’aucun ministère de l’Identité nationale ne saurait contenir.

« La violence historique faite au peuple noir dans les fers de l’esclavage, comment ne pas penser que cela concerne tout le monde ? » résumait l’auteur dramatique ivoirien Koffi Kwahulé dans l’Humanité du 5 mai. Cette dimension universelle sera, en ce mois de mai, cent soixante ans après l’abolition, au coeur des commémorations.

- Un entretien de Fernand Nouvet avec Claudy Siar, de Tropiques FM :« Un traumatisme tellement présent »

La radio des originaires de l’outre-mer lance sa Marche des libertés. Tropiques FM, radio de la diversité, se prépare à commémorer comme il se doit l’abolition de l’esclavage. Pour Claudy Siar, son directeur, « c’est tout au long de l’année, à travers des épisodes radiophoniques, que la radio est engagée dans un combat pour la mémoire, et non pas seulement au moment des commémorations ». Aujourd’hui, dit-il, il faut se libérer du carcan, de l’étau, de la prison que représentent toutes les forme des discrimination. « C’est une liberté à gagner. » D’où la Marche des libertés, lancée par la radio comme initiative pour le 10 mai. « Nous avons souhaité que différents médias, différentes associations soient partenaires. Parce que nous ne voulons pas que cette initiative reste cantonnée à Tropiques FM. Nous voulons que cette marche soit vierge de toutes marque médiatique ou d’association », a fait savoir le directeur de la station.

Claudy Siar se dit personnellement concerné par l’esclavage car il est « un Africain de la Caraïbe né en France », et le peuple auquel il appartient « est né dans les fers de l’esclavage », comme bon nombre de peuples afro des Caraïbes, des Amériques et de l’océan Indien. « En cela je suis concerné », fait-il savoir, en ajoutant que Tropiques FM l’est elle aussi, « puisqu’elle émet avant tout à destination des originaires de l’outre-mer, dont la grande majorité est issue de cette histoire douloureuse et de ce crime contre l’humanité ». Cette radio de la diversité est plus qu’engagée dans le combat pour la mémoire de l’esclavage, explique son directeur. « C’est notre identité. Même si nous estimons que notre histoire ne commence pas à l’esclavage, puisque l’Afrique existait avant. » Selon Claudy Siar, ce pan d’histoire est un traumatisme tellement présent, aujourd’hui, qu’il est plus que nécessaire de commémorer. « Par respect envers nos ancêtres, envers nos contemporains et les générations futures », ajoute-t-il. Pour lui, il faut rappeler ce souvenir, faire en sorte qu’il soit enseigné, à tous. « C’est un bien commun qui ne doit plus rester dans les tiroirs de l’histoire. »

Partenaire de l’Humanité qui vient d’éditer le hors-série Esclavage, l’histoire inavouée, Claudy Siar estime que le quotidien « étant sur une problématique et une question qui touchent Tropiques FM, nous devenons de fait des partenaires naturels. Rares sont les journaux qui proposent à leur lectorat un numéro spécial consacré à l’esclavage », assure le directeur de la radio. Et d’ajouter que « de ne pas tendre vers une sorte de minimisation de ce que fut l’esclavage, pour tenter de dédouaner la France des droits de l’homme du crime commis », et de ne pas « ressortir les propos visant à tout mettre sur le dos des Africains qui ont vendu leurs frères », l’a rassuré. Au point d’avoir souhaité cette collaboration.

Selon Claudy Siar, médias et politiciens sont réticents à parler de l’esclavage de façon sereine. Il pointe, pour cela, les débats autour de la repentance. Et les historiens sortant du bois « le temps de démonter l’ampleur du crime avant de retourner à leur université, à leurs bouquins, en croyant avoir entamé la détermination de ceux qui veulent que l’on pose réellement le problème de la commémoration ». Pour Claudy Siar, « l’histoire de l’esclavage n’est pas enseignée comme elle doit l’être dans les écoles ». Et puis « ça ouvre, dit-il, la porte aux réparations. Et aux discriminations faites aujourd’hui à tous les descendants d’esclaves ».

- Un éditorial de Jean-Paul Piérot : "À la source du capitalisme"

Trop longtemps le crime contre l’humanité fut marqué du sceau du secret. Des pages blanches dans le grand livre de la mémoire collective d’une nation frappée d’amnésie : ainsi peut-on résumer le peu de cas jusqu’alors accordé dans les livres d’histoire au trafic négrier, à l’asservissement de millions d’hommes et de femmes niés dans leur humanité, triés et vendus comme du bétail, déportés de leurs terres africaines, entassés à fond de cale avant d’échouer dans les plantations de canne à sucre dans les colonies françaises, espagnoles ou britanniques de la Caraïbe. Entre la fin du XVIe et la fin du XIXe siècle, quelque dix-huit millions d’Africains, au bas mot, ont été arrachés à leur pays, à leurs familles et traversèrent, enchaînés, l’océan, en direction du « Nouveau Monde » que s’étaient partagé les grandes puissances maritimes européennes. Mais combien d’autres furent tués sur place en voulant échapper aux chasses à l’homme ? Combien périrent au cours des traversées infernales dans les navires des trafiquants ?

Engagés au lendemain de la découverte de l’Amérique, en pleine période de la Renaissance en France, ni la traite des Noirs et ni l’esclavage n’étaient alors des survivances du passé, mais un système réinventé pour les besoins de l’accumulation primitive du capital. Bordeaux et Nantes en France, Bristol et Liverpool en Angleterre, qui figurent parmi les principaux ports d’où partaient les navires chargés de marchandises humaines et revenaient avec leurs cargaisons de sucre, doivent leur essor à cet abominable trafic. Pour assurer la richesse des colons, ils ont pillé l’Afrique, l’ont saignée de ses forces vives, transformé un continent « en une sorte de garenne commerciale pour chasse aux peaux noires », comme l’a dénoncé Karl Marx. L’exploitation de l’homme par l’homme dans les colonies implantées par les Européens a atteint un niveau d’intensité sans comparaison avec toutes les formes de servitude du passé, de la Grèce antique jusqu’aux serfs du Moyen Âge. C’est donc bien le colonialisme qui a mis en place cet esclavage quasi industriel, avec l’Afrique comme réserve de main-d’oeuvre gratuite et les îles caribéennes, vite condamnées à la monoculture sucrière.

En ce 160e anniversaire de l’abolition définitive de l’esclavage par la révolution de 1848, après une première décision d’émancipation par la Révolution française, peu après abrogée par Napoléon Bonaparte, comment ne pas être frappé par la résonance de la servitude coloniale avec le monde d’aujourd’hui ? L’état actuel de l’Afrique est pour une large part la conséquence de l’économie de prédation des puissances dominantes, en vies humaines et en matières premières. L’accumulation chez les uns a été obtenue au prix de la dépossession des autres. Les rapports de domination se sont poursuivis, certes sous des formes moins inhumaines, au-delà de l’abolition de l’esclavage, fruit du combat des esclaves eux-mêmes et des personnalités courageuses, de l’abbé Grégoire à Victor Schoelcher. Les guerres coloniales, au Vietnam et en Algérie, ont traduit, avec quelle violence ! la volonté des milieux dirigeants de maintenir les peuples, sinon sous le fouet du planteur, mais sous le joug des grandes puissances.

L’ombre portée de l’esclavage colonial c’est aussi le racisme et la xénophobie, le mépris imbécile à l’égard des Africains qui marquait le discours de Nicolas Sarkozy à Dakar, en juillet 2007. Pour tenter de justifier le traitement imposé aux peuples asservis, les tenants du colonialisme n’ont eu de cesse de présenter les peuples colonisés comme des êtres inférieurs, « incapables de se projeter dans l’avenir » (Sarkozy), avec lesquels la République des droits de l’homme pouvait s’affranchir de ses propres principes. C’est ce qu’Aimé Césaire, le grand poète et militant de la négritude, appelait « la barbarie de l’Europe occidentale ». Césaire, dont l’héritage politique humaniste habitera toutes les manifestations organisées demain dans toute la France en hommage aux victimes de l’esclavage et aux combattants de l’émancipation"

-  Libération, "La traite des Noirs enseignée en primaire, annonce Sarkozy", article du 10 mai 2008. http://www.liberation.fr/actualite/societe/325672.FR.php

Libération, "Pour un centre national à la mémoire des esclavages", par Edouard Glissant, écrivain, 9 mai 2008.

Extrait : "L’Institut du Tout-Monde (...), avec l’aide de Médiapart et de 24 heures Philo, a lancé au début du mois la proposition d’une inédite commémoration nomade et diffractée, en marge des commémorations officielles, non pas seulement pour le jour du 10 mai, mais pour tous les jours de ce mois de mai, afin d’honorer les dates de toutes les abolitions (célébrées ou inconnues, arrachées par les peuples ou reçues d’office - et ceci en public ou en privé, en petits groupes ou en masse, par toutes les sortes de manifestations imaginables et par les formes d’art les plus inattendues qu’il se pourrait trouver (...)Commémoration diffractée, parce que les mémoires ne sont pas identitques, et qu’il faut cependant les rapprocher. Pour n’importe quel peuple ou n’importe quel pays, apprendre le monde, et comment il s’est fait, comment il en est arrivé à son stade actuel (comment par exemple les esclavages y ont indignement mais réellement contribué) est l’une des plus sûres manirèes, non seulement de continuer à être libre, mais aussi de participer à la vie d’un monde libre. Les mémoires des esclavages ne sont pas réexaminées pour soulever entre les peuples de nouveaux antagonismes, camouflés ou non, mais pour accueillir des groupes d’humains, hier asservis et qui se sont libérés, dans l’égal partage du passé et de l’avenir des humanités. Cela se dit dans tous les lieux du monde, et nous devons l’entendre".
- Site Mondes Francophone : le discours de Françoise Vergès, présidente du comité pour la mémoire de l’esclavage, par visioconférence avec La Réunion, le 10 mai 2008 http://www.mondesfrancophones.com/espaces/Politiques/articles/10-mai-2008

- Afrik.com, article du vendredi 9 mai 2008, par Hanan Ben Rhouma

http://www.afrik.com/article14252.html

L’article évoque les manifestations, et recueille des propos de Claudy Siar, directeur général de Tropiques FM et président de Génération consciente, et d’Alain Bidjeck, président d’Orig’in. En voici des extraits.

« C’est le 10 Mai 1802 que Louis Delgrés appela au soulèvement de la population de la Guadeloupe contre le rétablissement de l’esclavage et fit placarder sur les murs de Basse-Terre un manifeste au nom de la fraternité universelle. C’est aussi le 10 mai 2001 que le Sénat a définitivement adopté la loi dite Taubira, dont l’article premier a une portée historique puisqu’il définit pour la première fois officiellement la traite des Noirs et l’esclavage comme un crime contre l’humanité », rappelle Claudy Siar. L’esclavage existe encore dans la société française sous la « forme de la discrimination raciale, de la discrimination à l’embauche, au logement et bien d’autres formes de rejet de l’autre ». « Nous avons un passé commun avec les Français et les Européens. Il est important que le citoyen se sente concerné et se recueille », affirme Alain Bidjeck, président de l’association Orig’in. « Soyons cent mille et bien plus, à rappeler le crime de l’esclavage et à poser le problème des discriminations faites aux femmes, aux hommes et aux enfants dans notre pays », exhorte pour sa part M. Siar dans son appel à la grande marche parisienne. « Quelque soit la couleur de la peau, le sexe, la religion des personnes que l’on discrimine, nous nous devons d’être là, prêt à refuser toute forme d’injustice ». L’article rappelle que deux ans auparavant, le concert du CRAN avait été annulé sous la pression d’associations qui souhaitaient garder le côté « solennel » de la commémoration. « On ne peut pas se limiter à une manifestation solennelle », note M. Bidjeck. « Il existe plusieurs façons de s’exprimer. Le travail de mémoire à travers la culture est très important. Les artistes et leurs témoignages ont aussi leur rôle à jouer et une célébration culturelle du 10 mai est un bon moyen de se libérer de la douleur ». Conforté par le succès du festival en 2007, M. Bidjeck a décidé de renouveler l’expérience. « Ce repère symbolique permet de rassembler et de générer des initiatives culturelles, économiques et sociales (…) une manifestation culturelle créée pour célébrer l’histoire et la richesse de ces cultures dont l’origine est l’Afrique ».

- Un article sur le site de Vibrations Caraïbe, portant plus particulièrement sur la manifestations tenue rue Oudinot :

http://www.vibrationscaraibes.com/content/view/244/339/

Extrait : "L’équipe de Vibrations Caraïbes était présente à l’inauguration de l’exposition « Traite, esclavage, abolitions. Mémoire et histoire » qui se déroulait à l’hôtel de Montmorin, secrétariat d’État à l’outre mer. Les invités ont tout d’abord été accueillis par un discours d’Yves Jégo, secrétaire d’État chargé de l’outre mer, qui invita Françoise Vergès, vice-présidente du comité pour la mémoire de l’esclavage, à la présentation et au commentaire des panneaux exposés, relatant l’histoire de la traite, avec une mise en exergue des hommes, des héros ayant contribué à l’abolition dans les différentes colonies. Cette visite était organisée en trois pôles, tel un véritable pèlerinage à travers les strates de la mémoire et de l’histoire. Une chronologie est présentée, des débuts du commerce jusqu’à l’abolition définitive en 1848. Résonne encore, les noms de Pétion, Toussaint Louverture ou alors Schoecher, hérauts et héros dans la conquête de l’abolition. Enfin, après ces pérégrinations quasi spirituelles, place au cocktail et aux mondanités. De nombreuses personnalités étaient présentes, tout le monde échangeait, discutait, se ravitaillait. Il régnait une atmosphère de joie, de fête, de partage. Comme quoi commémoration et devoir de mémoire ne riment pas forcément avec larmes, ressentiment et apitoiement. « Je suis du côté de l’espérance, mais d’une espérance conquise, lucide, hors de toute naïveté ».

- Le point de vue de Daniel Voguet, avocat, responsable d’ADEN, lundi 5 mai 2008

http://www.elunet.org/spip.php ?article3179

- des articles réagissant à l’annonce du Président de la République sur la place de l’esclavage dans l’enseignement primaire au jardin du Luxembourg le 10 mai et à l’attention portée au 23 mai :

Revue de presse de Philippe Watrelot du lundi 12 mai 2008 sur le site cahiers-pedagogiques :

http://www.cahiers-pedagogiques.com/article.php3 ?id_article=3738

Extrait : "Encore une annonce... . Mais une annonce est-elle une information ? Samedi matin, lors d’une cérémonie commémorant l’esclavage, au jardin du Luxembourg à Paris, le président Nicolas Sarkozy a annoncé que « la traite des noirs, l’esclavage ainsi que leur abolition » seraient inscrits dans les programmes de l’enseignement primaire dès la prochaine rentrée scolaire. Même si on peut approuver le contenu de cette annonce, cela pose toujours la même question que formule Martin Vidberg sur son blog “ J’avoue que je suis toujours un peu mal à l’aise quand un homme politique décide du contenu d’un manuel d’histoire, même s’il s’agit du Président de la République.[...] Alors qui doit écrire les manuels d’histoire puisqu’il faut bien que quelqu’un décide ? ”. Mais au delà de l’effet d’annonce et de l’absence de mémoire des médias comme le dit une tribune de Rue89, il faut surtout rappeler que cet enseignement est déjà présent dans les programmes du primaire ! Dans les programmes de 2002, cycle des approfondissements, on lit « Histoire : “le temps des découvertes : la planète désormais accessible, mais l’apparition d’une nouvelle forme d’esclavage,” ». Ça en dit long aussi sur la manière dont se fabrique l’opinion et sur les insuffisances de la presse dans son devoir de vérification et de vigilance vis-à-vis de la communication politique".

http://www.actualitte.com/actualite/2257-esclavage-traite-noirs-programme-primaires.htm

http://poli-tic.lejdd.fr/2008/05/10/56-esclavage-une-abolition-2-commemorations

http://www.humanite.fr/1848-2008-Le-passe-esclavagiste-de-la-France-sort-de-l-oubli

http://www.gensdelacaraibe.org/index.php ?option=com_content&task=view&id=3078&Itemid=38

Presse régionale

- Le 10 mai dans le Val de Marne http://www.gensdelacaraibe.org/index.php ?option=com_content&task=view&id=3211&Itemid=38

- les manifestations à Lyon http://www.lyon-communiques.com/lyonweb/communique.php ?id=22159->http://www.lyon-communiques.com/lyonweb/communique.php ?id=22159->http://www.lyon-communiques.com/lyonweb/communique.php ?id=22159]]

- "L’esclavage aboli, Angers l’a presque ignoré". Article de Marie TOUMIT. le samedi 10 mai 2008 sur Ouest France

http://www.ouest-france.fr/2008/05/10/angers/L-esclavage-aboli-Angers-l-a-presque-ignore—53636990.html

L’article évoque les liens entre la ville et l’histoire de l’esclavage, avec l’historien Geoffrey Ratouis. A Angers, l’abolition passa quasiment inaperçue, quoique deux de ses citoyens aient été de fervents abolitionnistes : le sculpteur David d’Angers, ami de Victor Hugo ; et le commissaire de la République, Grégoire Bordillon, l’équivalent du préfet. A Cholet, l’inquiétude était plus grande, car l’industrie de la toile s’y nourrissait du commerce du coton, le décret fit peur, le coton risquait de coûter plus cher. Et l’on craignait la concurrence.

En Basse et Haute Normandie

Articles du Journal d’Elbeuf, Le Havre, Le Courrier cauchois... Pour lire la revue de presse et mieux connaître Jocelin Brudey et la pièce Cal :

http://presse.blogparty.fr/42786/Article-de-presse-Paris-Normandie-le-13-mai-2008/

Les manifestations à Marseille

- http://www.laprovence.com/articles/2007/05/07/51544-MARSEILLE.php

- www.esclavage-paca.com Rubrique Presse.

- Une rencontre avec Katia Prophète, présidente du collectif PACA pour la mémoire de l’esclavage sur le site Med-in-Marseille, par Gaël Assouma, le 17 avril 2008 : http://www.med-in-marseille.info/spip.php ?article126&var_recherche=esclavage

- Récit et analyse de la manifestation, par Gaël Assouma, le 15 mai 2008 : http://www.med-in-marseille.info/spip.php ?article145&var_recherche=esclavage

Et d’autres articles ou communiqués de presse sur l’esclavage...

- Nations Unies, le 25 mars 2008, conférence de presse sur la première commémoration de la journée du souvenir des victimes de l’esclavage et de la traite transatlantique, avec Harry Belafonte, ambassadeur de l’UNICEF, Christopher Fitzherbert Hackett, président du groupe des ambassadeurs de la communauté des pays des Caraïbes (CARICOM), Augustine Mahiga, représentant de l’Union africaine, (UA), Donald Payne, membre du Congrès américain, auteur de la loi portant création d’une commission de coordination des activités liées au 200e anniversaire de l’abolition de la traite atlantique, et Kiyo Akasaka, secrétaire général adjoint à la communication et à l’information des Nations Unies. Ils ont évoqué le Programme d’éducation et de sensibilisation des générations présentes et futures sur les causes, les conséquences et leçons à tirer des 400 années de traite, la création d’un fonds pour financer un mémorial permanent au siège des Nations Unies, la création par l’UA d’une sixième sous-région de l’Afrique regroupant la diaspora africaine dans le monde entier, la mise en place au New Jersey d’une commission chargée d’intégrer dans les manuels d’histoire la contribution des Afro-Américains à cet Etat.

http://www.un.org/News/fr-press/docs/2008/Conf080325-Esclavage.doc.htm



 

Suivez l'actualité du CNMHE
sur Facebook et Twitter

CONTACT

Président :
Frédéric REGENT

Assistante de direction
Chargée de communication:
Magalie LIMIER

CNMHE
Ministère des Outre-Mer
27 rue Oudinot 75007 PARIS

Mail : sec-cnmhe@outre-mer.gouv.fr

LIENS

Autres liens...

Accueil du site | Crédits