Le 10 mai dans les médias /2006/presse et internet

Quelques exemples d’articles dont certains disponibles en ligne :

- Site Orange Caraïbes, 23 janvier 06. "Commémoration de l’esclavage : question de dates". Artcile de Dominique Urbino. Extrait : "Jacques Chirac favorable au 10 mai. Il est très probable que le Président de la République arrête d’ici au 30 janvier prochain, la date du 10 mai. Il avait souhaité, en rencontrant le comité à la mi décembre dernier, que ‘’ cette question de mémoire ‘’ soit traitée dans la sérénité et dans un esprit de rassemblement.’’ ‘’ Ce qui est en jeu, c’est d’assumer notre histoire avec ses grandeurs […] mais aussi avec ses épreuves.’’ avait t-il alors ajouté. Trois dates provoquaient les plus vifs débats, il y a encore quelques mois : celle du 10 mai, du 23 mai et celle du 27 avril, date de l’abolition de l’esclavage par Victor Schoelcher en 1848".

- Nouvelobs.com. 27 janvier 2006. "Polémique sur la date de commémoration".

Jacques Chirac doit choisir la date du jour de commémoration des victimes de l’esclavage en métropole. 10 mai ou 23 mai ? Des députés d’outre-mer font pression.

- RFO, Timothy Mirthil le 31 janvier 2006. "Les réactions des personnalités de l’Outre-mer après le choix du 10 mai comme Journée nationale de commémoration de l’Esclavage" :

Guadeloupe

Maryse Condé, écrivaine et présidente du Comité pour la Mémoire de l’Esclavage : « Désormais, il faut surtout travailler aux propositions scolaires, refaire les livres d’histoire, avoir des laboratoires de recherche, ouvrir des centres d’archives... »

Lucette Michaux-Chevry, sénatrice : « Ce texte a été une conjugaison de toutes les idéologies pour la reconnaissance officielle que l’esclavage est inadmissible. »

Victorin Lurel, député (4èmecirconscription) : « Le 23 mai, c’était commémorer davantage, à mon sens, les victimes de l’esclavage et pas forcément les abolitionnistes. L’essentiel est qu’il y eut une date et c’est une bonne date. »

Eric Jalton, député, (1ère circonscription) : « J’aurais préféré pour ma part la date du 23 mai (...) mais je ne suis pas trop critique à propos de cette date du 10 mai. »

Ary Brouisillion, mouvement guadeloupéen : « La polémique est inutile, la date du 10 mai est retenue en acte (...) Ceci dit, les forces populaires, patriotiques, les associations en Guadeloupe ou en France, le peuple, peuvent parfaitement choisir d’autres dates de mobilisation. » Serge Romana, président du Comité pour la marche du 23 mai : « Le président a rejeté de la mémoire française toute une foule de personnes, associatifs, élus, sénateurs, députés. C’est un acte d’anti-démocratisme caractérisé. »

Martinique :

Louis-Joseph Manscour, député (1èrecirconscription) : « Je n’avais pas le fétichisme de la date. Le président de la République a choisi une date tenant compte de la proposition faite par Maryse Condé, il ne nous reste qu’à nous incliner. C’est important qu’il y ait une date pour qu’on puisse commémorer la mémoire des esclaves, c’est-à-dire même à titre posthume, leur redonner leur dignité. »

Claude Lise, sénateur : « Ce qui est important, c’est qu’il y ait une date annoncée de manière solennelle par le président de la République. C’est important que la voix la plus autorisée de la France attire l’attention sur le fait que la France doit assumer tout son passé, les périodes sombres comme les périodes glorieuses. »

Serge Larcher, sénateur : « La date du 10 mai me convient parfaitement. Le président à soulevé un problème : comment se présente l’Esclavage aujourd’hui, l’Esclavage moderne ? Le combat n’est pas terminé. »

Guyane

Christiane Taubira, députée (1ère circonscription) et auteur de la Loi du 10 mai 2001 reconnaissant l’Esclavage comme crime contre l’Humanité : « Mon plus grand bonheur aujourd’hui a été d’entendre le président de la République en quelque sorte décliner la loi. Ce qui est important, c’est que l’on comprenne l’enjeu. Et l’enjeu, c’est que la France vraiment se réconcilie avec son Histoire, qu’elle en tire tous les enseignements et que dans la conscience et dans la mémoire française, on inscrive ce qui est nécessaire pour comprendre la place de ceux qui aujourd’hui sont Français mais viennent de l’ancien empire colonial français. »

La Réunion

Françoise Vergès, professeur d’Histoire à l’Université de Londres, est aussi vice-présidente du Comité pour la Mémoire de l’Esclavage : « Le 10 mai est une date qui n’appartient à personne pour pouvoir appartenir à tout le monde. »

Jean-Michel Doxiville, Collectif DOM : « Il est intéressant que l’abolition et les maltraitances qui ont eu lieu soient reconnues par le peuple français. »

- Le Nouvel Obs, 30 janvier 2006. Les réactions Voici les réactions à l’anonce du 10 mai comme date commémorative de l’abolition de l’esclavage.

François Baroin, ministre délégué à l’Outre-mer : "Le président de la République a prononcé un discours très important dans le cadre du partage de la mémoire et de la reconnaissance des parts d’ombre et de lumière dans notre Histoire. Ce qui compte, c’est que tout au long de l’année, que ce soit dans l’Education Nationale, dans les manifestations culturelles ou dans la politique ultramarine, on soit en situation d’animer la vitalité de cette mémoire pour la faire mieux connaître".

Victorin Lurel, secrétaire national à l’outre-mer du Parti socialiste regrette ce choix : "La date du 23 mai s’imposait afin de commémorer les victimes de l’esclavage et non des abolitionnistes. Le 23 mai 1848 fut le premier jour de liberté des esclaves en Martinique, le 23 mai 1998, le jour où plus de 40.000 descendants d’esclaves ont défilé silencieusement dans les rues parisiennes, et le 23 mai 2001, le jour de parution au Journal officiel de la loi abolissant l’esclavage, votée le 21 mai précédent. Cette date était soutenue par la totalité des associations d’ultramarins et par la quasi-totalité des parlementaires de l’outre-mer et des collectivités d’outre-mer".

L’écrivain Maryse Condé, qui préside le Comité pour la mémoire de l’esclavage : "Je vais veiller à ce que les paroles se traduisent en actes. Il ne faut pas simplement parler, c’est maintenant à nous d’agir. Toutes ces propositions peuvent être simplement de belles phrases qu’on dit aujourd’hui le 30 janvier et qu’on oublie le 31. Le travail est à peine commencé, il démarre. Il faut d’abord se pencher sur les livres, les programmes scolaires où la part relative à l’esclavage est totalement minorée".

Christiane Taubira députée (PRG) de Guyane à l’origine de la loi de mai 2001 reconnaissant la traite négrière et l’esclavage comme crime contre l’Humanité : "C’est une date symbolique"mais il n’existe pas de date consensuelle. Il nous faut maintenant travailler pour faire du 10 mai 2006 le départ d’un événement essentiel qui va s’inscrire dans la durée, dans la conscience française, dans la mémoire française et dans des pratiques scolaires, universitaires, culturelles de la société française".

Le Conseil représentatif des associations noires (CRAN) et la Ligue des droits de l’homme : Cette journée "est une victoire pour toutes celles et tous ceux qui depuis de nombreuses années ont (...) lutté pour que soit reconnue et célébrée cette histoire". "Ce que les esclaves ont transmis appartient au patrimoine de l’humanité". Dès lors, les deux organisations proposent "de faire du mois de mai un mois de commémoration et de célébration de ces contributions, de cette présence africaine au monde". (communiqué commun, le 30 janvier 2006)

SOS Racisme salue "un geste bienvenu de la part de l’Etat". "Au-delà des polémiques sur la date à retenir -polémiques dont nous espérons quelle se situe désormais derrière nous-, ce geste est un geste fort, particulièrement bienvenu après les blessures et les divisions provoquées par le vote de la loi du 23 février 2005" évoquant le "rôle positif" de la colonisation. (communiqué, le 30 janvier 2006)

- Témoignage, 1er février 2006 (p. 8). "L’abolition de l’esclavage commémorée par tous. Réactions réunionnaises". Jean-François Samlong, écrivain : "Il est très difficile de choisir une date de commémoration de l’abolition de l’esclavage qui satisfasse l’ensemble des peuples concernés par ce crime contre l’humanité. Tout d’abord, si on considère l’histoire de La Réunion et des Antilles, on se rend compte qu’il existe plusieurs dates importantes. Ensuite, ces dates n’ont pas la même signification historique et symbolique pour tous. Enfin, le plus important c’est que le plus grand nombre de citoyens dans les DOM, en France, en Europe, et dans le monde, prenne conscience qu’il est important pour tout homme, qu’il soit noir ou blanc, de fêter l’abolition de l’esclavage. Ne perdons pas de vue plusieurs points importants : la prise de conscience sur le plan régional, national et international quant à cette tragédie humaine ; l’idée qu’il faut montrer à tous que, malgré des conditions de vie exécrables, la population esclave, et plus tard les descendants des esclaves, ont beaucoup apporté à la France ; qu’il faut profiter de cette prise de conscience pour continuer à lutter contre les différentes formes d’esclavage dans le monde ; enfin, que le 20 décembre restera une date hautement symbolique dans l’histoire de La Réunion et qu’il faudra continuer à fêter le 20 décembre 1848 comme par le passé, dignement."

Éric Alendroit, membre associatif (Ankraké) : "Le choix d’une date de commémoration nationale de l’abolition de l’esclavage est extrêmement important et s’inscrit dans une démarche plus large d’agir pour une meilleure connaissance de l’histoire de la France. Il me paraît important de rappeler qu’on est bien sur une trajectoire unique voire exceptionnelle. C’est le résultat des nombreuses batailles menées par des associations, des politiques, des intellectuels - universitaires ou non -, par l’ensemble des forces vives pour obtenir la reconnaissance du devoir de mémoire et pour que l’esclavage soit reconnu comme "crime contre l’humanité". Ce sont toutes ces batailles qui ont abouti à la promulgation de la "loi Taubira" adoptée le 10 mai 2001. C’est une première victoire et ce n’est pas seulement la victoire de descendants d’esclaves "contre" l’État français. C’est une victoire du sens de la responsabilité et du sens de l’humanité de la France sur elle-même. C’est une étape de réconciliation avec les valeurs fondamentales de la République. Ce sont des parlementaires qui ont adopté cette loi, actant une reconnaissance au plus haut niveau par les représentants du peuple français. C’est un exemple unique, parmi toutes les nations susceptibles d’entreprendre la même démarche. Le Comité pour la mémoire de l’esclavage a été instauré par le décret du 5 janvier 2004 visant à proposer des mesures concrètes. C’est une deuxième victoire, celle du sens de la responsabilité et du sens de l’humanité que les propositions du Comité aient été retenues, notamment celle de la date du 10 mai pour une commémoration nationale. C’est une décision extrêmement importante, qu’on ne peut pas déconsidérer. Elle nous concerne. Sur la date elle-même, il y a eu plusieurs propositions. Je trouve que le 10 mai est la date la plus conforme à l’objectif poursuivi : parce qu’elle s’inscrit dans la cohérence d’une responsabilité de l’État français. Le 10 mai fait écho à la date d’adoption de la loi dit "Taubira", lui donnant une portée globale, et pas limitée à l’un ou l’autre des territoires. Aujourd’hui, d’autres États peuvent s’identifier à cette démarche, justement parce qu’elle émane de représentants élus : c’est une responsabilité française, au regard d’une partie de l’Histoire française. Ce n’est plus une affaire "localisée" dans l’Outre-mer, c’est une date de commémoration nationale. Il reste maintenant à poursuivre le travail. Le Comité a été mis en place pour 5 ans. Le choix d’une date a été l’une de ses propositions. Mais il y a aussi d’autres propositions telles que les axes de réflexion concernant l’enseignement, la recherche, la culture. On sait très bien qu’un décret ou une loi ne suffisent pas à faire changer des mentalités longtemps et fortement marquées par le déni, le silence. Il faut poursuivre un long travail de terrain. Ce travail , je l’espère, sera poussé plus loin avec l’ensemble des acteurs de terrain, les intellectuels, avec tous ceux qui ont déjà entrepris diverses initiatives en faveur d’une meilleure connaissance de la traite et de l’esclavage et de leurs abolitions. C’est ainsi que le devoir de mémoire s’exercera véritablement comme élément de structuration de tout un peuple. Pas seulement ceux qui ont vécu et subi l’esclavage, mais l’ensemble du peuple français. C’est ainsi que nous pourrons assumer collectivement notre Histoire. Il est très important de sortir du silence et de construire. Ce qui est engagé est une démarche constructive : pour la construction d’un avenir commun."

Yves Zoogones, directeur de l’AREP : "Si par le choix de cette date, le problème de l’esclavage ne devient pas seulement un problème de l’Outre-mer mais aussi celui de l’État français ; si ce choix permet de faire avancer une meilleure connaissance de l’Histoire, ici dans l’Outre-mer et notamment à La Réunion et sert aussi à faire avancer en France cette connaissance de l’histoire de La Réunion et des autres terres d’esclavage, pour dire à tous que le problème de l’esclavage n’est pas que le problème des descendants d’esclaves ; si cela permet de faire avancer une prise de conscience de tous sur le racisme, en rappelant que l’esclavage a été la forme matérielle de la croyance en la supériorité d’une "race" sur les autres : alors c’est très bien qu’il y ait une deuxième date de commémoration, concernant tout l’ensemble français. Le bémol serait qu’elle ne serve qu’à un dépôt de gerbe et pas mal de cinéma... Là, ce serait dommage. Nou sé désandan bann zesklav. Nou va pa pléré la-dsi pandan soisant-dis an mé si nou rapèl sa sé pou dir : zordi, koi nou fé ? C’est la suite de l’Histoire qui importe pour nous maintenant. Nous avons le devoir de regarder cette Histoire et de réfléchir dessus. L’AREP, par exemple, mène un travail sur identité/culture, particulièrement avec des jeunes candidats à la mobilité. Ce n’est pas que nous poussions à la mobilité, mais quand des jeunes ont choisi de partir, l’ANT nous les envoie. Et avant même la recherche d’emploi ou la préparation d’un budget, nous travaillons avec eux la question identitaire et culturelle. À notre niveau, nous pouvons, dans les centres de formation ou dans les quartiers, poursuivre cet effort de réflexion sur les problèmes interculturels. Je pense en particulier aux questions soulevées par les relations que nous, Réunionnais, avons avec les autres peuples de l’océan Indien : quelle reconnaissance avons-nous des Comoriens, des Malgaches ? Apprenons notre Histoire, regardons-la et demandons nous si ce que nous faisons aux autres n’est pas aussi porteur du regard dévalorisant que nous ne supportons pas pour nous-mêmes." Commémoration de l’esclavage

Nassimah Dindar : "S’interroger sur ce chapitre douloureux". Dans un communiqué publié hier, la présidente du Conseil général Nassimah Dindar s’exprime sur le choix de la date du 10 mai pour commémorer l’esclavage. "Faire le choix de fixer une date universelle pour la commémoration de l’abomination de l’esclavage sera l’occasion pour chaque Français de s’interroger sur ce chapitre douloureux de notre histoire. Une journée pour la mémoire de nos aïeux ; une journée symbolique du refus de l’oubli pour chacun d’entre nous, et ce, quelle que soit notre origine, notre religion et notre appartenance politique. Un refus de l’oubli rappelons-le, déjà commémoré chez nous chaque 20 décembre ; date qui dans le cœur de chaque Réunionnais représente de nos jours un moment de festivité pour que plus jamais nous n’ayons à revivre de tels faits. (...) Félicitons le travail accompli par le Comité pour la mémoire de l’esclavage, ainsi que l’ensemble des associations domiennes et métropolitaines pour ce combat qu’ils mènent depuis plusieurs années en faveur de ce devoir de mémoire. En tant que femme réunionnaise, j’interviendrai personnellement auprès du chef de l’État pour que cette partie de l’histoire soit inscrite dans les prochaines années dans les programmes scolaires pour une meilleure connaissance de l’Histoire de l’Outre-mer français, et donc celle de La Réunion."

- Le Télégramme, 31 janvier 2006. "10 Mai. Jour dédié à la mémoire de l’esclavage" et plusieurs autres articles.

- L’Union. 31 janvier 2006. Article d’Hervé Chabaud. Extrait : "Le choix de Jacques Chirac n’est pas une surprise. C’est une opportunité pour lui de reprendre la main sur un dossier qui a divisé et de trouver une parade à la montée des tensions communautaires. Il reste ainsi fidèle à une ligne de vérité qui durcit le ciment républicain entre les citoyens. (...) C’est l’illustration de sa volonté de ne pas entretenir de zones d’ombre sur l’Histoire qui appartient au patrimoine de la nation et s’assume dans la diversité de ses facettes. (...) Une chose est sûre : la dévaluation d’une personne selon sa couleur de peau et ses origines géographiques concourt au racisme. Que le chef de l’Etat le condamne par conviction et à la lecture de son vécu du XXe siècle comme la pire des déviations humaines est légitime mais insuffisant. Parce que le combat contre l’esclavage est encore d’actualité. La traite des êtres humains par des mafias organisées est une honte d’aujourd’hui. Si se souvenir est un devoir, combattre les négriers de maintenant l’est tout autant."

- Sud-Ouest. Article "L’important et l’accessoire", par Patrick Berthomeau. Extraits : "Chaque 10 mai, la France métropolitaine sera priée de se souvenir qu’elle fut une nation esclavagiste. Elle se rappellera qu’une part des richesses qui lui permirent d’avancer dans la voie du progrès, de faire prospérer son commerce au XVIIIe siècle, d’investir dans l’industrie naissante au XIXe, était le fruit d’une pratique inhumaine, fondée sur la déportation d’hommes et de femmes sans droits, réduits à l’état d’objets ou de bêtes de somme et seulement considérés pour leur force de travail. Les faits sont avérés, qui pourrait trouver à redire ? La décision, pourtant, n’échappera pas au soupçon d’opportunisme. Quand la réalité résiste à la prise du politique, quand le communautarisme vient piétiner les plates-bandes d’une République en mal d’intégration, la tentation est grande de parer au plus pressé et d’appeler à la rescousse une mémoire bien assoupie depuis de longues décennies. Cependant, s’il s’agit de créer un symbole, de signifier comme l’a dit hier Jacques Chirac que « nous pouvons tout nous dire sur notre histoire », la décision prend un autre sens. Elle s’inscrit dans un processus à long terme qui doit nous amener à ne pas fuir notre passé et à ne pas nous étonner qu’il ne soit pas conforme aux canons moraux qui sont désormais les nôtres"(...) "Car s’il ne devait rester que la date du 10 mai, ce serait beaucoup de bruit pour pas grand-chose. Une commémoration annuelle, cela n’engage pas très loin ; elle entre vite dans la routine et suscite au mieux des discours convenus, oubliés sitôt que prononcés. Cela a été dit et répété au moment de la polémique au sujet de l’article 4 de la loi du 23 février 2005, dont Jacques Chirac vient de demander l’abrogation : l’histoire n’est pas affaire de décrets et de lois, mais bien de recherche, de comparaison, de confrontation. Lui donner de nouveaux outils est une bonne action, le reste n’est qu’un rituel un peu creux inscrit sur un calendrier".

- L’Indépendant du Midi, 31 janvier 2006. Article de Bernard Revel. Extrait : "Les crimes du passé ne doivent pas occulter les crimes d’aujourd’hui mais au contraire les éclairer et les rendre inacceptables. Voilà pourquoi nous avons besoin de symboles comme la journée du 10 mai. A condition, bien sûr, de ne pas les transformer en vérité officielle servant des causes peu désintéressées. Ainsi, récemment, des députés ont-ils voté un texte reconnaissant, au mépris d’une grande partie de l’histoire, le "rôle positif" de la colonisation. Jacques Chirac a fort sagement rectifié cette faute historique. Les petits arrangements de la loi avec les faits du passé entravent la liberté de ceux qui sont chargés de les étudier. C’est ce que dénoncent à présent quelque six cents historiens en demandant que d’autres textes promulgués ces dernières années, notamment celui qui décrit l’esclavage en des termes jugés trop restrictifs, soient modifiés. On ne fait pas de l’histoire avec du politiquement correct. Les leçons de l’esclavage et de la colonisation sont trop sérieuses pour être confiées à des politiciens tentés d’en fixer "la juste place"."

- Le midi libre, 31 janvier 2006, article de Michel Noblecourt. Extrait : "Le chef de l’Etat n’a pas fait acte de repentance mais il a martelé que « la République est incompatible avec l’esclavage". Il a surtout insisté sur l’importance de la mémoire d’un pays, jugeant que sa "grandeur" c’est "d’assumer toute son histoire, avec ses pages glorieuses mais aussi avec sa part d’ombre". Des paroles fortes qui s’inscrivent dans la l ignée du discour’d’Hiv, le 16 juillet 1995, quand il avait reconnu la responsabilité de l’Etat français dans les déportations de juifs, ou de celui du 15 août 2004 quand il avait honoré la part des Maghrébins et des Africains à la libération de la Provence. Quitte à relancer la polémique avec les historiens - 600 d’entre eux viennent de récuser toute loi prétendant "dire une quelconque vérité officielle" - M. Chirac a souhaité que l’esclavage trouve une "juste place" dans les programmes scolaires. Mais il ne prétend pas écrire l’Histoire. Il invite les jeunes Français à regarder leur passé et à l’assumer."

- La Nouvelle République du centre-ouest. 31 janvier 2006. Article d’Hervé Cannet : "Comme il avait trouvé les mots pour reconnaître la responsabilité de l’État français dans la déportation des Juifs pendant la Deuxième Guerre mondiale, Jacques Chirac a trouvé les mots pour reconnaître la responsabilité de la France dans la pratique de l’esclavage. Il y a ainsi, dans l’histoire du pays des Droits de l’homme, des zones d’ombre qu’il n’est jamais facile d’assumer. Trop de douleur, trop de non-dits, trop de haines encore, que le temps n’efface pas. Jacques Chirac s’y essaye en trouvant le ton juste. Il est des temps où une nation a besoin de se nommer des dates pour fixer dans l’histoire, dans son histoire, des repères intangibles. La France traverse ce moment compliqué où il lui devient brutalement essentiel de déterminer quelle place son passé colonial doit avoir, doit garder dans sa mémoire collective. Au-delà des souffrances de la déportation des traites négrières, c’est la trace de ce que les esclaves ont apporté, cette " présence africaine ", qui est désormais indélébile."

- LE DAUPHINE LIBERE. 31 janvier 2006. article de Didier Pobel : "À l’époque où l’école a souvent du mal à assurer son rôle de transmission, c’est notre société tout entière qui se transforme à l’envi en "prof" d’histoire. Pas un jour ou presque sans que l’on inscrive au programme républicain un souvenir officiel, une date solennelle, sinon parfois une repentance commune. On devrait se réjouir sans réserve d’une telle volonté pédagogique de ne rien oublier, surtout lorsqu’il s’agit, comme pour la journée annuelle décrétée hier, d’évoquer - loin du récent "couac" sur la colonisation - l’une des pages les plus barbares de notre passé. Reste pourtant une condition : une aussi forte propension à regarder en arrière n’a de sens que si elle éclaire sans entraves un avenir détaché des seules préoccupations politiques. Car, enfin, ce serait quand même un comble si on finissait par devenir demain esclaves des commémorations."

- Nantes Actualités, 31 janvier 2006. "Abolition de l’esclavage : vive le 10 mai !" par Daniel MORVAN. Extraits : "Les réactions des associations au choix de Jacques Chirac. Le choix de la date pour commémorer l’abolition de l’esclavage avait nourri de vifs débats, à Nantes comme ailleurs. La décision du président Jacques Chirac de retenir le 10 mai est bien acceptée à Nantes. Deux dates historiques possibles pour commémoration de l’abolition de l’esclavage, les deux dates historiques. Celle du 4 février 1794, (16 pluviôse an II), où la Convention vote l’abolition de l’esclavage dans les colonies françaises. Ou le 27 avril 1848, date à laquelle le gouvernement français décrète l’abolition définitive de l’esclavage dans toutes les colonies et possessions françaises. Date universelle. Le Président de la République a opté pour le 10 mai, date défendue par le Comité pour la mémoire de l’esclavage, présidé par la romancière guadeloupéenne Maryse Condé. Cette date du 10 mai correspond à l’adoption définitive, en 2001, de la loi Taubira reconnaissant la traite et l’esclavage comme crimes contre l’humanité. C’est donc la plus récente des lois françaises sur cette question qui est fixée comme date universelle de commémoration. Elle ne se substitue pas aux dates qui existent déjà dans chaque département d’outre-mer : le 27 mai en Guadeloupe, le 10 juin en Guyane, le 22 mai en Martinique, le 20 décembre à la Réunion et le 27 avril à Mayotte. « Le président a choisi le 10 mai, vive le 10 mai ! » commente Yvon Chotard, président de l’association des Anneaux de la mémoire. « Nous étions plutôt favorables au 4 février, qui faisait suite à la révolte des esclaves de Saint-Domingue. Grâce à lui, la Convention sauvait la Déclaration des droits de l’Homme du ridicule, puisqu’elle donnait du sens à la devise républicaine : Liberté, Égalité, Fraternité. Maintenant, la question est : qu’allons-nous faire de cette date ? Notre souci, aux Anneaux de la mémoire, est qu’on parle de l’esclavage contemporain. » Un contenu Dieudonné Boutrin, né à Grand-Rivière et président de l’association Métisse à Nantes, préférait le 23 mai, date d’une marche qui avait réuni, en 1998 à Paris, 40 000 Français originaires des Antilles, de Guyane et de la Réunion. « L’essentiel est d’avoir une date, et de lui donner un contenu. Nous allons poursuivre notre action par le festival Histoire d’avenir, le forum de Cap Soleil les 21, 22 et 23 avril. Avec, pour point d’orgue, le jet de fleurs dans la Loire le 10 mai. » Manifestation à laquelle participera Octave Cestor, président de Mémoire de l’outre-mer et « premier black siégeant à Nantes ». Ce natif du Morne-Vert (Martinique) estime que le choix du 10 mai est un bon compromis. « Nous aurions préféré commémorer le 27 avril. Mais le 10 mai, ce n’est pas seulement la loi Taubira. C’est aussi la date où le colonel insurgé Louis Delgrès décida qu’il fallait préférer la mort à l’esclavage. » Le 10 mai 1802, débuta la bataille de Basse-Terre, au terme de laquelle l’héroïque Delgrès et ses 300 soldats se sacrifièrent en se faisant sauter dans une poudrière. Quant à l’éventualité (évoquée par Georges Sarre) d’un transfert au Panthéon des cendres de Toussaint-Louverture, chef de la révolte des esclaves haïtiens, elle paraît utopique à Octave Cestor. « Les cendres de Louverture sont dans les matériaux d’agrandissement du fort de Joux, où il fut emprisonné et où il mourut. C’est le fort de Joux qu’il faudrait transférer... »

- La presse de la Manche. 31 janvier 2006. Article de Jean Levallois. Extrait : "En décidant, hier, de faire du 10 mai une journée du souvenir et de réflexion, Jacques Chirac n’a évidemment pas l’intention de réécrire l’Histoire. Le débat est clos. L’Histoire telle qu’elle est, telle qu’elle s’est déroulée, c’est aux historiens qu’il revient de l’expliquer. Pas de choisir tel aspect par rapport à tel autre, mais de nous la restituer dans sa vérité, avec ses bons moments, ses heures de gloire et ses échecs, ou ses hontes, car il n’y aurait rien de plus pernicieux que de nous imaginer que nous sommes un peuple parfait. (...) Réfléchir aux pages sombres de la traite des noirs, c’est aussi prendre conscience que l’on peut, à tout moment, sortir des rails et tenter d’imposer sa loi à un peuple, à une catégorie sociale, à des personnes que l’on juge, du haut de notre petit orgueil, inférieurs à nous, selon des critères que nous inventons à notre guise."

- Revue du ministère de la culture et de la communication. mai 2006. Présentation du programme.

- Lettre de l’outre-mer, ministère chargé de l’outre-mer, numéro 12 du 14 mars 2006. Plusieurs articles. http://www.outre-mer.gouv.fr/outremer/files/lettre_12BD.pdf

Article du ministre, François Baroin : "Commémoration de l’esclavage"

Le 10 mai devient la journée des « Mémoires de la traite négrière, de l’esclavage et de leurs abolitions » en France métropolitaine, a annoncé Jacques Chirac, Président de la République, au Comité pour la mémoire de l’esclavage, à l’Elysée, le 30 janvier dernier.

Se félicitant de ce choix, François Baroin a invité chaque Français à partager la mémoire de l’esclavage tout au long de l’année : « que ce soit dans l’Education nationale, dans les manifestations culturelles ou dans la politique ultramarine, on doit désormais être en situation d’animer la vitalité de cette mémoire pour la faire mieux connaître. »

« Le Président de la République a prononcé un discours fondateur pour le partage de la mémoire et la reconnaissance des parts d’ombre et de lumière dans notre Histoire le 30 janvier dernier », a insisté François Baroin. « Ce qui compte c’est qu’il y ait une date et l’expression en métropole du partage de ce qui est une souffrance, une blessure. » Le 10 mai prochain, donc, la France métropolitaine honorera le souvenir des esclaves et commémorera l’abolition de l’esclavage. Proposée par le Comité pour la mémoire de l’esclavage, cette date constitue la date anniversaire de l’adoption à l’unanimité par le Sénat de la loi reconnaissant la traite et l’esclavage comme un crime contre l’humanité. Ne venant nullement se substituer aux dates qui existent déjà dans chaque département d’Outre-mer (Guadeloupe, Guyane, Martinique et La Réunion), le 10 mai 2006 verra donc fleurir des commémorations en métropole, en Outre-mer et sur le continent africain.

Evénement hautement symbolique, le 10 mai marque la volonté de faire connaître cette page d’histoire. Sur la base des propositions du Comité pour la mémoire de l’esclavage, les musées sont ainsi invités à préserver, valoriser et présenter au public les œuvres, objets et archives relatifs à la traite et à l’esclavage. Il est aussi demandé à la communauté scientifique de développer ses connaissances sur ce sujet afin d’établir la vérité et de sortir des polémiques. Par ailleurs, un centre de recherche, ouvert à tous les chercheurs mais aussi au public, sera créé (voir page 2). « L’esclavage et la traite sont pour l’humanité une tache indélébile. La République peut être fière des combats qu’elle a gagnés contre cette ignominie. En commémorant cette histoire, la France montre la voie. C’est son honneur, sa grandeur et sa force », a conclu le Président de la République.

« La République française reconnaît que la traite négrière transatlantique et l’esclavage perpétrés à partir du XVe siècle contre les populations africaines déportées en Europe, aux Amériques et dans l’Océan Indien constituent un crime contre l’humanité », dit la loi du 10 mai 2001, adoptée à l’unanimité par les élus du peuple français. La France est le seul Etat qui ait déclaré l’esclavage crime contre l’humanité. Elle mérite d’être saluée pour cela. » Maryse Condé, écrivain, présidente du Comité pour la mémoire de l’esclavage.

Article "Dans la perspective du 10 mai 2006"

Sous l’impulsion du Comité pour la mémoire de l’esclavage, le travail de reconnaissance de l’esclavage avance à grands pas. De la présentation des membres du Comité, au 1er prix de thèse « Mémoire de l’esclavage » remis en présence de François Baroin, le point sur les premières grandes avancées.

En application de la loi du 21 mai 2001 tendant à la reconnaissance de la traite et de l’esclavage en tant que crime contre l’humanité, le Comité pour la mémoire de l’esclavage a été installé en avril 2004. Sa principale mission était de proposer, après avoir procédé à la consultation la plus large, une date de commémoration annuelle, en France métropolitaine, de l’abolition de l’esclavage. Ce sera donc le 10 mai. Chargé d’identifier les lieux de célébration et de mémoire sur l’ensemble du territoire national, le Comité pour la mémoire de l’esclavage a aussi pour mission de suggérer des actions de sensibilisation du public, de proposer des mesures d’adaptation des programmes d’enseignement scolaire, de soumettre des actions de sensibilisation dans les établissements scolaires et de favoriser la création de programmes de recherche dans le domaine de la traite ou de l’esclavage.

Les principales propositions du Comité

Pour l’amélioration des connaissances : insertion de tous les aspects de l’esclavage et de la traite négrière dans les manuels scolaires en usage en France métropolitaine ; intégration de sujets liés à cette page de l’Histoire dans les programmes de recrutement ; création d’un événement culturel au sein des établissements scolaires ; diffusion de documents d’accompagnement à l’usage des professeurs des écoles et du secondaire ; création d’une semaine d’actions de sensibilisation dans les établissements scolaires autour de la date de commémoration nationale.

Dans le domaine de la recherche : création d’un Centre National d’Histoire et de Mémoire de la traite négrière, de l’esclavage et de leurs abolitions, d’un Laboratoire inter-universitaire de recherches comparatives, d’un prix annuel de thèse.

Pour le partage de la mémoire : réalisation d’un inventaire dans les collections nationales et régionales et d’un état des objets, lieux, musées et monuments relatifs à la traite négrière, l’esclavage et leurs abolitions.

Les membres du Comité :

- Maryse Condé, écrivain, professeur émérite (Université de Columbia)
- Françoise Vergès, docteur en sciences politiques, attachée à le direction culturelle de la Maison des Civilisations et de l’Unité réunionnaise
- Nelly Schmidt, docteur d’Etat, directeur de recherche au CNRS
- Christiane Falgayrettes-Leveau, directeur de la fondation Dapper, créée en 1983
- Henriette Dorion-Sébéloué, ancienne avocate, juriste d’entreprise
- Michel Dorigny, docteur de l’Université Paris I
- Gilles Gauvin, docteur en histoire
- Fred Constant, docteur d’Etat en sciences politiques, professeur à l’université Antilles-Guyane
- Claude-Valentin Marie, sociologue, démographe, membre de la Haute autorité de lutte contre les discriminations et pour l’égalité

Plus d’infos sur le site Internet : www.comite-memoire-esclavage.fr

Article sur Hubert Gerbeau, 1er prix de thèse « Mémoire de l’esclavage »

Le 31 janvier, dans les salons du ministère, en présence de François Baroin, le Comité pour la mémoire de l’esclavage a remis à l’historien Hubert Gerbeau son prix « Mémoire de l’esclavage ». Un prix créé en juin 2005, destiné à récompenser les auteurs de thèses inédites, en langue française, qui contribuent à une meilleure connaissance de la traite négrière, du système esclavagiste et des processus d’abolition. Au terme d’un travail colossal et d’une thèse de 1 500 pages - L’esclavage et son ombre. L’île Bourbon aux 19e et 20e siècles - Hubert Gerbeau est ainsi devenu le 1er lauréat. « Œuvre d’un historien de grand renom, cette thèse ouvre une voie royale, pour les années à venir aux jeunes chercheurs qui ne manqueront pas de proposer leurs travaux pour ajouter leur nom à celui d’Hubert Gerbeau », a souligné M. Dorigny lors de la remise de ce premier prix.

- La croix, 19 janvier 2006. Florence COURET "Mémoire et espoirs des Noirs en France". Jacques Chirac a retenu la date du 10 mai pour la journée annuelle de la mémoire de l’esclavage. A cette occasion, « La Croix » publie un dossier spécial de huit pages consacrées aux Noirs en France L’année 2005 aura-t-elle marqué l’émergence d’une « question noire » en France ? Les polémiques successives sur le choix de la date pour honorer la mémoire des victimes de l’esclavage, et sur la reconnaissance dans les programmes scolaires du « rôle positif » de la présence française outre-mer, puis la création, il y a seulement deux mois, d’un Conseil représentatif des associations noires auront, en tout état de cause, brutalement mis en lumière un phénomène jusqu’alors souterrain : la montée de revendications politiques, sociales et mémorielles, autour d’un élément considéré comme fédérateur, celui de la couleur de la peau.

Et pourtant, quoi de commun entre un Français d’outre-mer et un immigré venant d’Afrique subsaharienne ? Quoi de commun encore entre un musulman sénégalais et un évangélique ghanéen ? « La Croix » tente aujourd’hui de comprendre pourquoi et comment cet « agrégat » identitaire s’est formé (p. I et II). Assiste-t-on, dans l’Hexagone, à la constitution d’un communautarisme sans véritable équivalent chez nos voisins européens ? et si oui, faut-il s’en inquiéter (p. VII et VIII) ? L’écrivain Maryse Condé, présidente du Comité pour la mémoire de l’esclavage (p. VI), qui doit être reçue aujourd’hui par Jacques Chirac avant l’annonce de la date finalement retenue pour rendre hommage aux victimes de l’esclavage, parle d’une quête de « reconnaissance historique ».

- Le Figaro. "L’abolition de l’esclavage commémorée le 10 mai" MÉMOIRE Depuis presque un an, le gouvernement cherchait une date consensuelle pour organiser une Journée nationale de commémoration. Philippe Goulliaud, 31 janvier 2006. Extraits : Le 10 mai devient le jour du souvenir de l’esclavage

- Le Figaro. (Avec AFP). 30 janvier 2006. "Le président Jacques Chirac a annoncé lundi qu’il avait retenu la date du 10 mai pour commémorer en France métropolitaine l’abolition de l’esclavage". Extraits : « Nous allons commencer à travailler. Ce n’est pas tout de dire ’il y aura une date de commémoration’, il faut surtout travailler aux programmes scolaires, refaire les livres d’Histoire, avoir des laboratoires de recherche, avoir des centres d’archives », a pour sa part déclaré Maryse Condé. Pour Christine Taubira, ancienne candidate du Parti radical de gauche (PRG) à la présidentielle de 2002, le choix de Jacques Chirac couronne un « combat pour la vérité, pour la reconnaissance, pour l’égalité des droits ».

- Libération. "Un bon point de départ pour la communauté noire Elle considère que le passé esclavagiste va pouvoir être mieux connu et partagé par les Français", par Didier ARNAUD. QUOTIDIEN : mardi 31 janvier 2006. Extrait sur le choix du 10 mai : "Certains applaudissent des deux mains. D’autres disent leur contentement de voir le jour enfin arrivé. Mais une partie de la communauté noire de France se demande ce qu’il va en résulter"...

- Le Figaro, "L’esclavage et le songe de Gorée", par Patrick de Saint-Exupéry, 08 mai 2006, (Rubrique International).

- Le Figaro, "Les esclavages oubliés de la cérémonie du 10 mai". L’analyse de Thierry Portes (Grand reporter au service Société, au Figaro), 09 mai 2006, (Rubrique Opinions).

- Le Figaro, "La France s’essaie à célébrer l’abolition de l’esclavage" T.P., 10 mai 2006, (Rubrique France).

- Le Figaro, "Quand le récit national est fragmenté par la mémoire de l’esclavage", article de Michel Wieviorka [Sociologue, directeur d’études à l’EHESS, auteur de La Tentation antisémite (Robert Laffont) et de La Violence (Balland)], 10 mai 2006, (Rubrique Opinions). Extrait : "Comme de nombreuses autres sociétés dans le monde, la nôtre est travaillée depuis la fin des années 60 par la poussée de toutes sortes d’identités particulières qui demandent à être reconnues dans l’espace public, et dont certaines – mais pas toutes – se constituent à partir de revendications mémorielles (...) Parmi les acteurs impliqués dans ces enjeux, examinons d’abord les groupes qui les soulèvent. Ils ont leurs idéologues, parfois capables de rigueur historique, mais pas nécessairement. La mémoire, en effet, n’en est pas toujours une, elle peut être adossée sur une argumentation mythique, lourde éventuellement de haine et de ressentiments, que quelques vagues références liées au passé viennent lester, pour finalement pervertir l’histoire, ou en tout cas la figer plutôt que de l’améliorer. C’est pourquoi, par contraste, il convient, par exemple, de prendre au sérieux l’action du Cran (Conseil représentatif des institutions noires de France), qui fédère plusieurs centaines d’associations et s’entoure de chercheurs, et notamment d’historiens professionnels.

Ces groupes sont tous plus ou moins tiraillés, en leur sein, par des logiques éventuellement conflictuelles, voire contradictoires : il n’est pas facile, par exemple, d’intégrer dans une même action « noire » des descendants d’esclaves antillais et ceux d’anciens colonisés africains dont les ancêtres ont peut-être contribué, en amont, à la traite négrière". (...) L’examen du comportement des autres acteurs impliqués dans ces questions, celui par exemple des responsables politiques, confirmerait aisément le sens général des remarques qui précèdent. Dans le passé, notre nation faisait l’histoire, en oubliant ses torts, et l’école républicaine intégrait tous les enfants dans le récit national. Aujourd’hui, la nation est mise en cause au fil de débats qui en débordent le cadre classique, et la République peine à intégrer tous les individus au sein d’une communauté égale, solidaire, et cimentée par un seul et même récit historique. Nous ne répondrons à de tels défis ni en rejetant systématiquement les mémoires au nom de la nation et de la République menacées, ni en cédant aux plus actives ou aux plus agressives d’entre elles. Mais en lançant les chantiers de recherche historiques nécessaires, en examinant avec les instruments de la raison les demandes mémorielles lorsqu’elles surgissent et en repensant la relation de l’histoire et de la nation".

- Le Monde. "Esclavage : commémoration sur fond de polémiques", 9 mai 2006. Benoît Hopquin (à Pointe-à-Pitre) et Jean-Baptiste de Montvalon. Article paru dans l’édition du 10.05.06

- Le Monde. "Les grands oubliés du récit national", Jérôme Gautheret. Article paru dans l’édition du 10.05.06.

- Rouge. Article de Sylvain Pattieu, 18 mai 2006 http://www.europe-solidaire.org/spip.php ?article2233

- L’Humanité. "Le silence enfin brisé", article de Jean-Paul Piérot. Extrait : "Les esclaves sont des « meubles », proclamait le Code noir de Colbert, un texte juridique dont des générations d’écoliers n’ont jamais eu connaissance. Il aura fallu attendre cent cinquante-trois ans après son abolition définitive pour que la République française reconnaisse que l’esclavage a constitué un crime contre l’humanité. Un si long silence de complaisance pour un système qui perdura illégalement dans les années qui suivirent 1848 et qui céda la place à d’autres formes de domination coloniale. « Quand on parcourt les campagnes antillaises, le cœur se serre aux mêmes endroits où se serrait le cœur de Schœlcher », déclarait en 1948 Aimé Césaire, cité alors par l’Humanité. Des centaines de milliers d’hommes, de femmes et d’enfants déportés pour aller mourir dans les plantations de canne à sucre, le pillage humain opéré en Afrique appelaient à une prise de conscience dans toute la société. Comme le dit Lilian Thuram, « on n’est pas coupable de ce qui s’est produit dans le passé, mais on le devient si l’on n’ouvre pas une réflexion intelligente sur ce passé ». Puisse cette première journée de la mémoire y contribuer". 10 mai 2006.

- L’Humanité. "Enfin, Bordeaux s’arrache d’une trop longue amnésie ", par le correspondant régional. 10 mai 2006. Extrait : "Il aura fallu attendre ce 10 mai 2006 pour que soit organisée la première manifestation officielle reconnaissant le passé négrier de la métropole girondine".

- L’Humanité. "Marie Seine", par Stéphane Coloneaux, porte-parole du PCF, secrétaire général de l’ADEN (Association de descendants d’esclaves noirs et leurs amis). Le journaliste évoque une esclave, son ancêtre Marie Seine. Extrait : "Marie Seine, être de ta descendance, en ce jour de « mémoires de la traite négrière, de l’esclavage et de leurs abolitions », m’interroge sur la portée de cette journée. Le 23 mai 1998, nous étions des milliers à assumer cette filiation. Si je ne suis pas né en esclavage, comme toi, je suis né dans la grisaille mémorielle de la France. Alors ce 10 mai fera date. Il n’y a pas de polémique inutile, et même si le choix de celle-ci continue de nous surprendre, il nous appartient d’être présents et dire, car nul ne peut le faire à notre place, à la communauté nationale ce que nous attendons de cette journée".

- L’Humanité. "Vers l’émergence d’une mémoire partagée ?". Article de Rosa Moussaoui. Extrait : "Longtemps, il a manqué des pages à l’histoire de France. Nombreuses sont celles qui manquent encore. Trois cent vingt ans après la promulgation du Code noir, la France décidait de consacrer une journée à la commémoration de la traite, de l’esclavage et de ses abolitions. Ce geste politique et symbolique, vécu comme un acte de reconnaissance par les héritiers de cette histoire de l’esclavage, par les Français noirs, répond en même temps à une impérieuse nécessité : celle de faire émerger une mémoire nationale commune, partagée, faisant sienne des mémoires jusque-là tenues dans l’ombre, à la périphérie, et prises en charge, de ce fait, par des groupes minoritaires"

- L’Humanité. Interview de Christiane Taubira, députée, par Jacqueline Sellem. 10 mai 2006. Extrait : "Ce 10 mai, de très nombreuses initiatives sont annoncées. Certaines villes m’invitent tout en précisant qu’elles n’ont pas participé à la traite négrière... Je vais y aller pour leur dire : vous n’étiez pas un port négrier, mais en France où la traite a duré deux siècles et demi, toute l’économie a forcément été impliquée, jusque dans les territoires les plus profonds. Les chantiers navals, le textile, le petit artisanat de la pacotille embarquée sur les bateaux y étaient directement liés. C’est une bataille pédagogique et politique au sens le plus noble du terme. La cohésion nationale, la perception de l’identité nationale, les chances d’inclusion de catégories de la population sont liées à cet enseignement. Lorsque cette histoire entrera dans les programmes scolaires, beaucoup de tensions tomberont. De nombreux enseignants prennent déjà des initiatives très intéressantes. Il faut créer les conditions d’un échange d’expérience, d’un partage".

- L’Humanité. « La mémoire de l’esclavage concerne tous les Français ». Entretien avec Lilian Thuram, champion du monde de foot 1998 et d’Europe 2000, défenseur de la Juventus Turin. Par Rosa Moussaoui. 10 mai 2006. Extrait : "Cette com- mémoration va contribuer à l’ouverture d’une réflexion sur ce que fut vraiment l’esclavage, sur la place qu’il a occupée dans l’histoire de France et dans l’inconscient des hommes. C’est, je crois, très important. Nous sommes tous et toutes faits d’histoire, de mémoire, notre inconscient en est imprégné (...) Cette commémoration est donc très importante pour les Français noirs, mais pas seulement. Elle est fondamentale pour toute la population, car il s’agit d’une page à part entière de l’histoire de France. Il y a actuellement tout un débat sur la place des Noirs dans la société française qui ne devrait même pas avoir lieu d’être... (...) L’histoire de ce pays est devenue compliquée. L’existence d’un système esclavagiste a influencé toute une conscience collective. Or il existe aujourd’hui des Français issus de cette histoire. Je suis moi-même antillais, issu de cette histoire de l’esclavage et de la colonisation, et je suis français. Nous sommes français avec des histoires différentes. Cela ne créerait pas de problèmes si nous avions, collectivement, une lecture honnête et détachée de cette histoire. Mais une telle lecture a trop longtemps manqué, et les souffrances se sont accumulées. Il faut cesser d’appréhender cette histoire du point de vue de tel ou tel groupe de population, pour l’aborder en tant qu’êtres humains, d’un point de vue universel. C’est la condition d’une réflexion sereine. C’est pour cela que cette commémoration ne doit pas concerner les seuls Noirs. (...) On a l’impression qu’il faudrait gérer la France comme les États-Unis. Or ce modèle américain n’est pas bon. Un tel modèle implique que les gens restent, finalement, dans une confrontation avec l’autre. Si l’on rêve d’un pays meilleur, on ne peut pas aspirer à une telle société. Un pays meilleur est un pays où chacun trouve sa place, se reconnaît français, avec ses différences. Cela implique toute une éducation. C’est à l’école que les esprits se forment. Et peu importe d’où émane cette revendication de connaître, d’inscrire dans les programmes scolaires cette histoire de l’esclavage et de la colonisation. Ce sont des questions universelles. Elles concernent tous les Français. Si nous voulons que nos enfants deviennent des hommes meilleurs, nous leur devons cet enseignement, pour éviter que les horreurs du passé ne se reproduisent".

- L’Humanité. « L’histoire de l’esclavage est celle de toute une nation ». Entretien avec Françoise Vergès, réunionnaise, professeure de sciences politiques à l’université de Londres, Françoise Vergès est vice-présidente du Comité pour la mémoire de l’esclavage. 10 mai 2006. Extrait : " Vous avez écrit de nombreux livres sur le rapport de l’esclavage au monde moderne, comment percevez-vous cette première commémoration nationale de l’abolition de l’esclavage ?

Françoise Vergès. Comme un événement et une première étape de la longue histoire de l’inscription de l’esclavage dans l’histoire nationale. L’histoire de la servitude ce n’est pas seulement l’histoire des ultramarins, ni celle des descendants d’esclaves, mais celle d’un pays, d’une nation qui se prostitue et organise la traite négrière et l’esclavage. Le problème certes concerne les descendants d’esclaves, invités aujourd’hui à reprendre leur généalogie, mais il interpelle aussi tous les citoyens. Cette commémoration n’atteindra donc sa pleine dimension citoyenne que si le débat sur l’égalité s’approfondit, si l’on interroge les traces persistantes de l’esclavage dans nos sociétés contemporaines et le poids des inégalités, des discriminations qui s’y perpétuent.

La prise de conscience du rapport de l’esclavage avec notre époque n’a que quelques années. Quels sont les moments significatifs de cette sortie du silence ?

Françoise Vergès. Nous venons de commémorer les soixante ans de la départementalisation des DOM. Soixante ans de démocratie, c’est peu au regard des deux à trois siècles d’esclavage et de cent ans de colonialisme. On sait qu’en 1948, pour le centenaire de l’abolition, se produit cette rencontre à la Sorbonne de Gaston Monnerville, président du Conseil de la République, et d’Aimé Césaire. L’événement est symbolique mais sans grande répercussion. La question de l’héritage de l’esclavage n’émerge vraiment qu’à la fin des années soixante, outre-mer, alors que ces sociétés peinent à s’extraire du moule colonial et féodal. Le poids des grands propriétaires sur la vie politique est encore très sensible, mais une certaine maturation s’est produite et l’on voit apparaître dans la culture populaire, dans la musique, chez les intellectuels, une réappropriation de cette histoire, de ses figures emblématiques, de ses dates. En France métropolitaine, pourtant, l’indifférence domine. Le tricentenaire du Code noir passe inaperçu, et en 1989 pour le bicentenaire de la Révolution on évoque à peine l’esclavage. Il faut attendre 1998, l’année du cent-cinquantenaire de l’abolition, pour que le sujet gagne en importance. En même temps, on voit se nouer une tension entre le gouvernement d’alors, qui insiste sur l’abolition, et les originaires d’outre-mer qui veulent qu’on évoque l’avant et surtout l’après de cette abolition, c’est-à-dire qu’on en fasse une véritable question historique, mémorielle, culturelle et politique".

- L’Humanité, « Parce que tu es une négresse... », propos de Maryse Condé. 10 mai 2006. Article intégral : Dans mon livre de souvenirs d’enfance intitulé le Coeur à rire et à pleurer, j’ai raconté comment pour la première fois j’ai découvert l’existence de l’esclavage dont mes parents ne me parlaient jamais. Je jouais sur la place de la Victoire avec une petite béké en cachette de nos parents qui se seraient opposés à cette rencontre. Elle m’injuriait, me frappait, me brutalisait en répétant : « Je dois te donner des coups parce que tu es une négresse. » L’illogisme de l’affirmation me confondit. Quelle absurde relation existait-il entre le fait d’être noir et celui de recevoir des brimades ? J’interrogeais mes parents, mais je ne pus en recevoir aucune réponse, aucune explication. Ils manifestèrent un embarras qui me troubla. Il me fallut attendre des années pour découvrir que l’homme noir, la femme noire avaient été traités pendant des siècles comme des bêtes de somme. Le fait n’est pas exceptionnel. Si l’esclavage est présent dans la sociologie, la psychologie antillaise, le sujet reste un tabou, enseveli dans la honte et le sentiment de culpabilité. Si l’on interroge la littérature orale, rares sont les proverbes qui en font mention. La littérature écrite est elle aussi muette. Je ne peux guère citer que le livre de Léonard Sainville : Dominique, nègre esclave.

Voila pourquoi je suis heureuse et fière d’avoir participé aux travaux du Comité pour la mémoire de l’esclavage, dont une des tâches principales consiste à restituer à l’ensemble de la nation française non seulement le souvenir des souffrances qu’a endurées le peuple noir, mais qui permettra à chacun de connaître la place et l’importance de l’esclavage dans le développement des sociétés. Ce n’est pas un geste passéiste, il augure au contraire d’un avenir plus juste et plus tolérant entre tous les citoyens qui composent la France plurielle d’aujourd’hui. (*) Écrivain, professeur émérite de l’université Columbia, Maryse Condé est née en Guadeloupe. Elle est l’auteur de nombreux ouvrages.

- Libération, "Sur l’île de Gorée, la France repentante" Le président sénégalais Aboulaye Wade et la ministre française de la Coopération, Brigitte Girardin, participaient à une cérémonie de commémoration, mercredi, dans ce haut-lieu symbolique de la traite négrière. Par Marie-Laure JOSSELIN. Mercredi 10 mai 2006 Extrait : "Cette journée n’a aucunement pour but de donner une mauvaise conscience à n’importe quel pays que ce soit. » Le président du Sénégal, Abdoulaye Wade, sait recevoir. A l’occasion de la première journée de commémoration de l’abolition de l’esclavage, il a déposé une gerbe de fleurs à Gorée, l’île située au large de Dakar où étaient concentrés les esclaves africains en partance pour l’Amérique. A ses côtés, la ministre française de la Coopération, Brigitte Girardin. « Oui, la France a bel et bien profité, à l’instar d’autres pays européens, du commerce d’êtres humains, a reconnu la ministre, tout de blanc vêtue. Des hommes, des femmes, des enfants qui avaient été arrachés à leur terre d’Afrique pour être jetés à travers les océans sur des terres d’exil et de souffrance. En cela, l’esclavage est bien cette barbarie civilisée, pour reprendre l’expression d’Aimé Cesaire. » (...) Une journée de commémoration, mais des réparations, il n’a pas été question à Gorée. Argent contre pardon ? Le président sénégalais a expliqué : « Nous serions en train de vendre la mémoire de nos morts. »

- Libération. "Diagana et Mgr Vingt-Trois dans la foule du Luxembourg". REPORTAGE • Dans la foule qui attend le discours de Jacques Chirac, mercredi dans les jardins du Luxembourg, Stéphane Diagana et l’archevêque de Paris, Mgr Vingt-Trois • Deux regards sur cette première journée de commémoration de l’abolition de l’esclavage. par Didier ARNAUD. Mercredi 10 mai 2006. Extrait : Stéphane Diagana : « Je suis plus là pour soutenir les gens qui ressentent ce passé. Je pense que c’est important, il faut rappeler ces choses qui ne se trouvent pas beaucoup dans les livres d’histoire. Mais cette journée de commémoration de l’abolition de l’esclavage, c’est aussi un point de départ pour autre chose. C’est essentiel pour certaines personnes, notamment dans la communauté antillaise, pour qu’elles aillent de l’avant. Ce n’est pas mon cas. Je suis méfiant quant à l’approche communautariste pour résoudre les problèmes. Mais si cela peut donner un coup d’accélérateur au modèle républicain, c’est une bonne chose. Le lien que je fais entre ce passé (de l’esclavage) et ce présent (des discriminations), c’est le suivant : s’il n’y avait pas de discriminations aujourd’hui, il y aurait moins de revendications. Le cumul des deux crée un lien qui n’existait pas au départ. Les personnes qui sont présentes ici sont très hétérogènes, vivent les choses différemment. Dès qu’on réduit les noirs à une communauté, on passe à coté de subtilités qui sont fondamentales ». Pas loin de Stéphane Diagana, un athlète d’un autre genre, l’archevêque de Paris, Monseigneur Vingt-Trois : « C’est un événement important, une prise de conscience d’une certain nombre de moments. Si on parle du travail de mémoire, la culture historique fait défaut : ce n’est pas ce qui est le mieux développé. On a recours à des événements symboliques pour rappeler les épisodes de l’histoire. On a besoin de références. Le rôle des catholiques dans cette histoire-là ? Jean Paul 2 est allé exprès à l’île de Gorée faire une démarche de repentance. Ce n’est pas développer une conscience victimaire que de célébrer de tels événements. Savoir d’où l’on vient, cela permet d’éclairer où l’on va. »

- Libération, « Ce n’est pas un cadeau de la République », par Didier ARNAUD. QUOTIDIEN : mercredi 10 mai 2006. Elikia M’bokolo est directeur d’études à l’Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS), spécialiste d’histoire et de civilisation de l’Afrique. Extrait : "La commémoration du 10 mai, c’est l’aboutissement d’un combat, la résultante des pressions venues des DOM et de toutes les immigrations d’outre-mer et africaines. L’attention à ces questions est de plus en plus importante. Notamment depuis la loi Taubira de 2001, qui reconnaît l’esclavage. Les gens ont été vigilants, se sont rassemblés contre la loi de février 2005 sur les aspects positifs de la colonisation votée en catimini... On a l’impression que cette fête va aller dans le sens d’une réconciliation des mémoires. Ce que je crains, c’est qu’on considère ce 10 mai comme un cadeau de la République pour la mémoire des esclaves, en minorant sa signification par rapport à l’histoire de France. Je suis d’accord pour aller vers une histoire de France commune et partagée qui intègre ces éléments sur l’esclavage. Je ne suis pas sûr que les esprits soient prêts à accepter l’importance de l’histoire de l’esclavage dans l’histoire de France, dont elle a été constitutive dans sa construction comme puissance militaire, intellectuelle..."

- Libération. "10 mai : L’histoire ne se fait pas en un jour Cette première journée de commémoration de l’abolition de l’esclavage n’est qu’un point de départ pour la communauté noire", par Didier ARNAUD. QUOTIDIEN : mercredi 10 mai 2006. Extrait : "Françoise Vergès recentre le débat. Cette politologue, vice-présidente du Comité pour la mémoire de l’esclavage, se demande pourquoi « le monde de la recherche universitaire ne s’est pas saisi de cette question plus tôt ». Pour elle, seules les études tous azimuts permettront de donner des pistes pour dépasser les problèmes de discrimination. Mais cette histoire est « difficile à expliquer, dès lors qu’on dépasse l’aspect de la condamnation ». « Cette histoire de tous les Français » devrait en intéresser d’autres. Et pas seulement des Noirs. C’est peut-être cela, finalement, la prochaine étape, après le premier anniversaire du 10 mai : « Décoloriser » la question".

- Libération. "A Paris, la cérémonie n’abolit pas la discrimination Inquiets du projet de loi sur l’immigration, certains Noirs s’indignent du double discours politique". par Gilles WALLON QUOTIDIEN : mercredi 10 mai 2006

- Libération. ’Pas de repos" par Gérard DUPUY QUOTIDIEN : mercredi 10 mai 2006. Extrait : "En marquant la place de l’esclavage et de son abolition dans le calendrier, il ne s’agit pas seulement, ni principalement, de montrer de la sympathie à ceux qui s’en trouvent encore blessés. Il s’agit plutôt de dire que le pire peut voisiner avec le meilleur et qu’il n’y a pas de repos bien mérité pour des principes élémentaires. Si universellement encensés soient-ils par ailleurs".

- Métro. "Une marche pour se souvenir des esclaves" Une "marche des esclaves" a été organisée hier à Lille, à l’occasion de la première commémoration de l’abolition de l’esclavage.(11/05/2006) Article de Mathieu Pagura. A l’occasion de la première commémoration de l’abolition de l’esclavage, une vingtaine d’associations du Nord-Pas-de-Calais ont organisé hier, place de la République, à Lille, une "marche des esclaves" dans les rues du centre-ville. Directeur de l’hebdomadaire gratuit Toubab, destiné à la communauté africaine régionale, Serge Boumpoutou s’est félicité de cette première en France. "Il a fallu attendre deux siècles pour avoir la loi Taubira, mais nous sommes satisfaits. Il faut que cette commémoration soit celle de toute la République car la traite négrière est un crime contre toute l’humanité." En effet, pour beaucoup de militants, cette commémoration doit garder une portée nationale, évoquant uniquement la spécificité française de la traite négrière et de son "code noir", et non l’esclavage qui sévit aujourd’hui dans le monde. En ce sens, le choix du 10 mai n’est pas anodin puisqu’il se rappelle la révolte des Guadeloupéens contre la restauration de la traite négrière voulue par Napoléon. "L’objectif, aujourd’hui, est également de lutter à terme contre les discriminations. En effet, la perception qu’ont les individus, y compris les Noirs, vis-à-vis d’eux-mêmes, a été faussée par cette période de notre histoire. Ce devoir de mémoire est très important car il permettra à chacun de changer sa vision de l’autre, et ainsi les discriminations diminueront."

- 20 minutes. 11 mai 2006. "Bordeaux retrouve timidement la mémoire". Article de Marion Guillot. Extraits : "Remise d’un rapport sur la traite des Noirs à Bordeaux, plaque commémorative et gerbes de fleurs blanches jetées dans la Garonne... Pour la première journée nationale de commémoration de l’abolition de l’esclavage, célébrée hier, la ville a marqué le coup. Ancien port négrier, Bordeaux s’est dotée en juillet 2005 d’un comité de réflexion et de proposition sur la traite des Noirs. Son rapport, rendu hier, sonne malheureusement creux. Pour Karfa Diallo, membre du comité et leader de l’association DiversCités, qui milite depuis dix ans pour que Bordeaux regarde son histoire en face, « le comité n’a pas assez travaillé. » Si le projet de création d’un mémorial dans la ZAC des Chartrons, « lieu de mémoire et d’échanges », a été confirmé par l’écrivain Denis Tillinac, président du comité, d’autres propositions ont été rejetées. Mentionner par exemple la participation des armateurs bordelais à la traite sur les plaques de rues qui portent leurs noms « n’était pas souhaitable, a-t-il estimé. Car on stigmatise une famille par la dénonciation. » Pour Karfa Diallo, il s’agissait au contraire d’un « travail pédagogique destiné à expliquer comment des personnes ont travaillé pour enrichir la ville ». Satisfait du « travail de reconnaissance » célébré hier, « le travail de mémoire reste à faire », a-t-il ajouté.(...).

- Mobiclic raconte l’esclavage aux 7-13 ans Le magazine multimédia Mobiclic (disponible sur CD-ROM), dans son édition de mai-juin 2006, a consacré un dossier, à l’esclavage, à l’occasion de la première commémoration du 10 mai. Sur les traces du héros de Moussa, l’itinéraire d’un esclave, les lecteurs de cette parution éditée par les Editions Milan destinée aux 7-13 ans, suivent en images et de façon très interactive les grandes étapes de la traite négrière entre l’Europe, l’Afrique et les Amériques. http://www.mobiclic.com

- dossier mis en ligne par le journal L’Express : articles sur l’esclavage négrier, le 10 mai, l’esclavage moderne, et forum sur la façon de mieux enseigner l’esclavage : http://www.lexpress.fr/info/societe/dossier/esclavage/dossier.asp ?ida=436390

- L’Expressdu 05/01/2006. "Esclavage Une journée pour mémoire" par Boris Thiolay. Extraits : "La date du 10 mai devrait être choisie pour que la France se souvienne de la traite négrière. Cela suffira-t-il à éteindre la polémique ? (...) « Le choix de la date importe moins que le contenu de la commémoration, relève de son côté l’historien guadeloupéen Frédéric Régent (Esclavage, métissage, liberté). L’essentiel est de parvenir à un débat démocratique sur ces questions. » L’universitaire rappelle cependant la force symbolique d’un autre 10 mai dans la lutte contre l’esclavage. Ce jour-là, en 1802, Louis Delgrès, colonel martiniquais de l’armée républicaine - qui préféra se suicider avec ses hommes plutôt qu’accepter le rétablissement de l’esclavage par Bonaparte - fit placarder une proclamation : « La résistance à l’oppression est un droit naturel. [Notre cause] est celle de la justice et de l’humanité. » Dans cette déclaration, Delgrès garantissait aussi aux Blancs protection et respect. Des mots d’une portée universelle".

- Entretien avec l’historien Marcel Dorigny - Fluctuat.net www.fluctuat.net/ 5282-Entretien-avec-l-historien-Marcel-Dorigny - 52k -

- Article de Télérama sur les ports, "Ports d’attaches", par Thierry Leclère http://forums.telerama.fr/forums/B060620000416.html Extraits : "La première journée commémorative de la traite des Noirs et de l’esclavage a lieu ce 10 mai. Dans les villes où s’est développé le sinistre commerce, la légitimité et la manière de se souvenir provoquent des remous. Si Nantes s’est saisie du problème depuis une quinzaine d’années, à Bordeaux, le travail acharné de militants commence seulement à porter ses fruits auprès d’édiles plutôt rétifs. Tandis que La Rochelle prend timidement conscience de cet enjeu de mémoire." (...) Karfa Diallo, « la belle idée d’une journée nationale de commémoration de l’esclavage ne doit pas refermer la porte à un travail de mémoire qui est encore loin d’être achevé ».

- Télérama. entretien avec Françoise Vergès, par Sophie Lherm. Télérama n° 2939 - 20 Juin 2006. « Il faudrait un monument » Pourquoi la question des lieux de mémoire est-elle importante concernant l’esclavage ? Parce qu’une représentation spatiale met les choses en relation, elle est plus complète qu’une date. Et puis les humains ont besoin de se recueillir. C’est pour ça que l’histoire des ports négriers français doit être réintégrée à l’histoire nationale. Il faudrait même qu’il existe un monument, dans la capitale, qui rappellent les noms des chefs marrons, les dates des grandes insurrections d’esclaves, etc. Il faudrait rendre Toussaint Louverture aussi familier que Robespierre. De tels projets n’ont-ils pas déjà été réalisés dans d’autres pays, comme la Grande-Bretagne par exemple ? Oui. Les musées de Liverpool et de Bristol en particulier sont basés sur l’histoire de ces deux ports négriers britanniques. Le Musée maritime de Greenwich a aussi consacré une partie de ses programmes à l’esclavage. Mais cela n’allait pas de soi ! Il a fallu justifier que ça avait un rapport avec l’histoire de la Marine anglaise... Quant aux Etats-Unis, les « africans-americans » se battent, eux-aussi, pour qu’il y ait, à Washington, un grand Musée de l’esclavage. Comment expliquer que l’on redécouvre seulement maintenant l’histoire des grands ports négriers français ? Tous les signes sont là, les archives sont là, elles ont toujours été là. A Nantes, toute l’architecture et les façades avec les têtes de nègre en témoignent. Nantes ne surgit pas aujourd’hui comme un port négrier ! Les signes du passé n’étaient pas cachés, il faut maintenant les expliquer. Les villes concernées n’ont rien à craindre : c’est une démarche constructive que de se réapproprier son histoire. Liverpool et Bristol ont vu leur fréquentation grimper en flèche depuis la création de ces musées dédiés à leur passé de port négrier...

- Label France, n° 63 - 2006, article "Abolition de l’esclavage : le 10 mai, un jour pour ne pas oublier" ), article de Mélina Gazsi. Extraits : (...) "Seul pays à avoir adopté un texte qui reconnaît l’esclavage comme un crime contre l’humanité, la France est aujourd’hui aussi le premier grand État occidental à commémorer officiellement et explicitement son abolition". www.diplomatie.gouv.fr/ fr/france_829/label-fr....

- Afrik.com. Article "Le 10 mai commémoré au cinéma par Christian Lara Entretien avec le réalisateur du film 1802, l’épopée guadeloupéenne, par Falila Gbadamassi, 10 mai 2006. www.afrik.com/ article9782.html

Afrik.com. "Babacar Joseph Ndiaye : « Le 10 mai est une grande victoire » Le conservateur de la Maison des esclaves de l’île de Gorée, gardien oral de l’Histoire". Mardi 9 mai 2006. Par Badara Diouf Extraits : "Le 10 mai 2006 marque, en France, la première commémoration de l’esclavage et de la Traite négrière. Babacar Joseph Ndiaye, conservateur de la Maison des esclaves de l’île de Gorée (Sénégal), invité à Paris pour l’événement, nous livre son sentiment sur la question et nous parle de son rôle en tant que gardien de la mémoire. Afrik.com : Le 10 mai s’annonce désormais comme la date officielle en France de la commémoration de l’abolition de l’esclavage. Est-ce une victoire sur la mémoire universelle de la Traite des Noirs ? Babacar Joseph Ndiaye : Certainement ! C’est une grande victoire d’un long et inépuisable combat. Si l’on compare l’incomparable crime perpétré contre la nation noire qui a perduré de 1536 à 1848, force est de reconnaître que c’est bel et bien une victoire. Sans entrer dans des comparaisons avec les camps de concentration qui ont une durée de 12 ans. Donc en tant que gardien de cette mémoire douloureuse et meurtrière, je ne peux que me réjouir de cette reconnaissance durement obtenue et de manière officielle. C’est un combat de conservateur que je mènerai jusqu’à mon dernier souffle, car c’est une mission que l’Afrique toute entière m’a confiée, de même que le monde occidental. http://goree.ifrance.com/

- Afrik.com. Article de Mame Diarra Diop, 10 mai 2006. Le journaliste a recueilli des commentaires de personnalités présentes lors de la cérémonie au jardin du Luxembourg. www.afrik.com/ article9782.html

Maryse Condé, Présidente du Comité pour la Mémoire de l’Esclavage : « On reconnaît enfin la présence, le rôle et la souffrance de nos ancêtres. Et cette reconnaissance ne doit pas s’arrêter là et prendre alors, une ampleur plus vaste dans la nation française. Nous avons élaboré un carnet de propositions au Président de la République et que nous avons publié aux éditions de la Découverte et qu’il faut absolument lire ! Vous y verrez tout ce qu’on demande pour changer la vie de la société. »

Christiane Taubira, députée de Guyane : « Je trouve que le texte d’Aimé Césaire dit par Jacques Martial et que je connais presque par cœur d’ailleurs, est un texte somptueux, qui avait exactement les mots qu’il fallait pour ce 10 Mai. Jacques Martial a donné la voix et la force qu’il fallait et sa déclamation suffisait amplement pour donner à l’événement toute son envergure et toute sa profondeur. »

Jacques Martial, comédien : « C’est une date importante. Je suis très fier d’avoir été invité pour participer à cette commémoration avec ce texte incroyable de Cahier d’un retour au pays natal. Ce 10 Mai est un moment d’ouverture. C’est l’occasion de pouvoir nommer les choses. De commencer à construire une nouvelle fraternité en connaissance de notre histoire".

Calixthe Beyala, écrivain : « J’ai dit merci au Président Chirac. Parce qu’il nous a donné à voir et à entendre quelque chose qu’on n’espérait plus, ni voir, ni entendre. C’est un jour magiqe ! C’est un jour magnifique ! J’ai senti que les ancêtres étaient présents, j’ ai senti l’amour de la terre pour la première fois, la communion avec les autres êtres humains. Nous commémorons cette date, parce qu’il y a des mouvements noirs qui, depuis des années, oeuvrent et il n’ y a pas que la loi Taubira. C’est le fruit du travail d’associations, comme le Cofad (Collectif des filles et fils d’Africains déportés), de gens qui ont sacrifié leurs vies depuis vingt cinq ans pour obtenir ce que nous obtenons aujourd’hui. Je pense à un homme comme le professeur Assani Fassassi et qui a organisé le premier colloque à l’Unesco pour la reconnaissance de l’esclavage comme crime contre l’humanité. Personne ne semble se souvenir de ça. Et moi je pense qu’il est temps d’avoir une mémoire un peu plus longue. »

Luc Saint Eloy, comédien : « C’était une cérémonie solennelle. Je suis très heureux d’être témoin de ce virage historique et avec l’extrait de Cahier d’un retour au pays natal interprété par Jacques Martial, on a eu le message le plus puissant.. Le texte d’Aimé Césaire est tellement porteur qu’à la limite, on a plus besoin de discours. Je n’ai même plus besoin de dire que Monsieur Chirac était là pour témoigner que la France s’honorait de ce geste historique et on ne peut que dire merci. Nous allons maintenant construire ensemble. Avec cette date, la France commence enfin à regarder son passé et j’ai envie de dire qu’elle peut nous remercier aussi pour ça. Car tant de fois, nous avons volé au secours des valeurs républicaines de ce pays. »

- Courrier international. "FRANCE-AFRIQUE • L’esclavage est aboli, pas l’esprit du colonialisme", par Eric Glover. L’article est un florilège des réactions au 10 mai dansla presse africaine.

- Le Point. "La Vérité sur l’esclavage", article de Catherine Golliau. Extrait : "Plus de cent cinquante ans après la signature du décret d’abolition de 1848, la France se retourne enfin sur son passé négrier. Les militants de la « négritude » ont fini par obtenir les réparations mémorielles qu’ils exigeaient de la République. Mais cet examen de conscience ne se fait pas dans la sérénité : la mémoire et l’Histoire ne font pas toujours bon ménage. Faute d’avoir été soumis plus tôt à la décantation historique, l’esclavage est devenu un sujet politique, sinon polémique. C’est une partie de l’élite noire française qui entretient depuis plusieurs années autour de cette question un véritable bouillonnement intellectuel d’où est censée sortir une identité noire rénovée. Pour ne pas en rester au face-à- face entre ressentiment et méfiance, mieux vaut examiner les faits. Que sait-on aujourd’hui de la traite négrière ? Où sont les vérités, où sont les mensonges ? Etat des lieux". L’article se poursuit avec des réponses aux questions : "Noir égale esclave ? Faux" ; "Les Européens sont-ils les seuls responsables de la traite ? Faux" ; "Le racisme crée l’esclavage ? Faux", etc.

- L’Express, 4 mai 2006. "Esclavage, encore aujourd’hui", par Eric Conan.

- Nouvel Obs.com. "Esclavage : la France face à son passé", par A. P., 10 mai 2006. Programme des manifestations et évocation de la cérémonie au jardin du Luxembourg.

- Valeurs Actuelles n° 3610 paru le 3 février 2006. Plusieurs articles après l’annonce par le Président de la République du choix du 10 mai.

- La croix, 9 mai 2006. "Les nouveaux esclaves. La France commémore mercredi 10 mai l’abolition de l’esclavage. Si cette pratique a presque disparu de la planète, le travail forcé et la traite des êtres humains se développent avec la mondialisation". Aude CARASCO, avec Gilles BIASSETTE et Marie CHARREL.

- La Voix du Nord - Mercredi 10 mai 2006. « Le Chemin de la liberté » pour dénoncer les ravages de l’esclavage".

- Dernières Nouvelles d’Alsace : plusieurs articles le 10 mai.

- Ouest France, 10 mai 2006, « Christiane Taubira, sa négritude, son combat », par Christelle GUIBERT.

- Ouest France, 10 mai 2006, "Les mémoires face à l’histoire" par Michel Wieviorka (Sociologue, directeur d’études à l’École des hautes études en sciences sociales). Extrait : « Nous devons ouvrir l’histoire, ne pas la soumettre aux récits construits d’avance de la nation et de la République, mais nous ne devons pas, pour autant, accepter sans esprit critique tout ce que prétendent les mémoires ».

- La dépêche du midi, 10 mai 2006, « ESCLAVAGE. REMISE DU RAPPORT OFFICIEL DU COMITÉ DE RÉFLEXION ET DE PROPOSITIONS SUR LA TRAITE DES NOIRS À BORDEAUX, PRÉSIDÉ PAR L’ÉCRIVAIN DENIS TILLINAC ET DÉVOILEMENT D’UNE PLAQUE COMMÉMORATIVE. Bordeaux retrouve la part noire de sa mémoire", Pierre Sauvey.

- La Dépêche. 9 mai 2006. "Demain. Commémoration. Premier rassemblement à la mémoire des esclaves". Extrait : « Au Jardin de Compans-Caffarelli, la plaque posée par La Maison de l’Afrique à Toulouse, lors de la commémoration de deux cents ans de lutte contre l’esclavage, le 4 février 1994, vient d’être rénovée par la mairie » se félicite le secrétaire général de La Maison de l’Afrique, Yao Modzinou"... http://www.ladepeche.fr/article/2006/05/09/55229-Premier-rassemblement-a-la-memoire-des-esclaves.html

- La Dépêche. 11 mai 2006. "Plus jamais esclaves...", par Béatrice Dillies : la journaliste relate l’émouvante cérémonie de la veille. http://www.ladepeche.fr/article/2006/05/11/41870-Plus-jamais-esclaves.html

- La Dépêche. 11 mai 2006. "A la mémoire des esclaves", par Gérald Camier. Programme des manifestations à Tarbes et indications historiques. http://www.ladepeche.fr/article/2006/05/11/61687-A-la-memoire-des-esclaves.html

- La Dépêche. 10 mai 2006 "Commémoration. Le souvenir de Toussaint Louverture. Abolition de l’esclavage à L’Isle-de-Noé" http://www.ladepeche.fr/article/2006/05/10/33729-Abolition-de-l-esclavage-a-L-Isle-de-Noe.html

- Est républicain, "Le premier abolitionniste", sur l’abbé Henri Grégoire, enfant du pays, prêtre lorrain et député à la Révolution, puis évêque, l’un des hommes à l’origine de l’abolition de l’esclavage en 1794. Par Patrick PEROT.

- Est républicain, "La mémoire de l’esclavage", P.P., 10 mai 2006. Sur « la route des abolitions ». Pontarlier commémore aujourd’hui l’action de Toussaint Louverture. Par Danielle ROBERT

- Est républicain, "Trente-cinq ans de commémorations à Champagney" Les habitants du village haut-saônois célèbrent depuis 1971 l’engagement de leurs ancêtres en faveur des « nègres des colonies ». Par Sébastien MICHAUX.

- Le Télégramme, "ESCLAVAGE. LE TRAVAIL DE MÉMOIRE", 10 mai 2006. "La journée de commémoration nationale de l’abolition de l’esclavage est célébrée pour la première fois, aujourd’hui, près de 160 ans après la fin de l’esclavage en France. Un travail de mémoire qui revêt un caractère encore plus intense à Nantes, ville ayant fait fortune avec la traite négrière". Extrait : « Nantes, qui a brisé voilà plus de dix ans les tabous sur la traite négrière et lancé un vaste projet de « Mémorial à l ’ abolition de l ’ esclavage » , sera l ’ une des rares villes de France au rendez-vous , aujourd’hui, de la première commémoration nationale de cette abolition . Principal port négrier français du XVII e au XIX e siècle, Nantes est , jusqu ’ à présent , le seul des ports français ayant bâti leur fortune sur la traite négrière à assumer un devoir de mémoire sur cette période sombre, encore largement occultée par Bordeaux, Le Havre ou encore La Rochelle. « Mais tous les ports bretons ont aussi profité de la traite » , rappelle Octave Cestor, conseiller municipal PS et président de l ’ association Mémoire d ’ outre-mer qui a prépar é la cérémonie d ’aujourd’hui, à laquelle participeront quelque 35 associations liées aux Droits de l ’ Homme. A Nantes, c ’ est à un « témoin vivant du passé » de la traite négrière que s ’ adresseront les participants de la cérémonie : la Loire, où seront jetées des fleurs en hommage aux victimes de la traite. Pour Octave Cestor, le fleuve, qui a porté les navires négriers et a englouti les cadavres de milliers d ’ esclaves morts durant les transports, est le dernier témoin de cette tragédie. « Nous n ’ avons pas d ’ autre lieu de recueillement, il n ’ y a que l ’ eau, la Loire est un tombeau vivant » , explique-t-il ».

- Lyonne républicain, 10 mai 2006. "Les « chemins de l’abolition » passent non loin de la Bourgogne. La Franche-Comté, la Lorraine et l’Alsace sont toutes trois terres d’abolition de l’esclavage". par V. S. Extrait : « Quatre sites, quatre histoires. Des hommes, des destins. Une seule cause : défendre la dignité de l’être humain. Emberménil, Champagney, Pontarlier : incroyable, mais vrai, l’abolition de l’esclavage a transité par ces quatre communes de l’Est de la France. Bien loin des ports négriers de la façade atlantique. Très loin des colonies. Quatre villages dans lesquels personne n’avait jamais croisé ni homme noir ni femme noire ».

- PARTI BRETONSTROLLAD BREIZHKemennadenn – Communiqué – Press ReleaseAn Oriant-Lorient le 11 mai 2006. "De la France, de l’esclavage et de la Bretagne" Le 10 mai, la France a célébré pour la première fois l’abolition de la traite négrière et de l’esclavage. Cette première fait suite aux prises de conscience de leur passé par les Français et la promulgation de lois mémorielles relatives à la traite, à l’esclavage et au colonialisme. Avoir pratiqué l’esclavage et déclaré, par la loi dite Taubira du 21 mai 2001, que c’est un crime contre l’humanité, interdit définitivement à la France de s’autoproclamer la « patrie des Droits de l’Homme », et de donner des leçons à la terre entière….Le devoir de mémoire nécessite de se souvenir que le Danemark fut le premier pays européen à abolir l’esclavage et que son abolition doit au moins autant au Royaume-Uni qu’à Victor Schoelcher dont le combat doit être reconnu au même titre que celui de l’anglais William Wilberforce. Il est malsain de laisser accroire, sans situer la traite et l’esclavage dans son contexte européen, que la France aurait implicitement ouvert la voie.Il convient aussi de rappeler que l’abolition véritable de l’esclavage en tant qu’action directe de l’état français n’a eu définitivement lieu qu’en 1962, lors de la libération de l’Algérie, où prévalait encore le statut indigène qui obligeait les peuples colonisés à des servitudes diverses non rémunérées.Il appartient à la Bretagne et aux Bretons, de garder en mémoire l’implication de leur nation dans ce phénomène européen. Alors que la Bretagne a été la première nation européenne à abolir le servage, elle est aussi pratiquement le dernier pays d’Europe à pratiquer la traite qui perdura à Nantes plus de vingt ans après l’abolition de 1848.Quand bien même la Bretagne était sous administration française, ce passé n’est pas très honorable et la Bretagne a une dette morale envers les descendants des victimes de la traite et de l’esclavage, une obligation à comprendre les traumatismes qu’ils vivent encore quelques générations après. Le cas de Dieudonné, fils d’une Bretonne et d’un descendant d’esclave donne à réfléchir. Il aurait pu être le symbole d’une réconciliation entre les communautés, il a choisi une voie bien décevante. Mais il peut encore revenir à plus de pondération.Cette prise de conscience du passé négrier breton est initiée depuis quelques années, non sans douleur, et l’on peut se réjouir qu’un espace de mémoire sur ce sujet douloureux soit consacré au château des Ducs de Bretagne. Si l’on ouvre un jour un musée de la traite à Nantes, le Parti Breton demande qu’il porte le nom de Toussaint-Louverture plutôt que celui d’un Européen.Si la prise de conscience du passé est une étape qui est doit être menée complètement, il convient également de ne pas se complaire dans la culpabilité, qui peut être aussi stérile que l’ignorance délibérée. Car le passé est intangible et il vient un moment où il faut se consacrer au futur.Les actions concrètes, qui sont souvent le fait d’associations, restent difficiles à mener dans un contexte de difficultés économiques et d’immigration mal gérée, propice au racisme. L’action en Afrique noire ou aux Caraïbes reste délicate du fait des contextes politiques. Il faut éviter l’écueil qui consiste à aider en se donnant seulement bonne conscience et persévérer dans une attitude paternaliste ou colonialiste, faute d’être suffisamment à l’écoute ou respectueux des identités. Malgré toutes ces circonstances contraires, la Bretagne doit et peut développer une collaboration économique équitable et moderne s’inscrivant dans le très long terme. Pour le Parti Breton,A. SamsonPARTI BRETON STROLLAD BREIZHBP 50403 56104 An Oriant Lorient CedexTel/fax : 02 97 64 12 76 contact@partibreton.org www.partibreton.org Date de création : Catégorie : Communiqués importants du Parti Breton pour 2006.

- Communiqué de la Communauté d’Agglomération Amiens Métropole. "Communauté d’Agglomération Amiens Métropole - L’esclavage, hier... et aujourd’hui !"

Le 10 mai est désormais la journée nationale de commémoration de l’abolition de l’esclavage. À cette occasion, plusieurs manifestations sont organisées à Amiens.

L’esclavage en France, ce fut d’abord le Code Noir qui, en 1685, condésidérait l’homme noir comme un bien, une marchandise, un service dont on pouvait disposer comme on le voulait. Sous la Révolution, c’est la première abolition de l’esclavage, très vite rétablie par Napoléon pour être de nouveau et définitivement aboli le 27 avril 1848.

Mais ce n’est que le 10 mai 2001 que le Sénat adopte une proposition de loi tendant à la reconnaissance de l’esclavage en tant que crime contre l’humanité. Une date que le président de la République a choisi de retenir comme journée commémorative. L’occasion pour les associations amiénoises de ressortissants africains d’Amiens, en collaboration avec l’OVACAM (office de la vie associative et culturelle d’Amiens Métropole), de rappeler les souffrances endurées par les peuples noirs mais aussi de mettre l’accent sur l’esclavagisme moderne. Les expositions et débats qui se tiendront cloître Dewailly évoqueront ainsi la situation de trop nombreuses femmes en France aujourd’hui, victimes de la prostitution, de mariages forcés ou encore de l’esclavage domestique, notamment des sans-papiers.

Pour en savoir plus : Journée de commémoration : Mercredi 10 mai 15h, départ d’une marche silencieuse 16h30, démonstration de percussions africaines 18h, contes et récits autour de l’esclavage des noirs 20h, rencontre autour de l’esclavage sexuel, de la traite des femmes et du proxénétisme Cloître Dewailly. Source : News Press 10/05/2006 11:52

- Le Quotidien de la Réunion. Mercredi 10 mai 2006.« Se souvenir pour aller plus loin ». Directeur de l’Arcc (Association réunionnaise communication et culture), Patrick Nurbel participera aujourd’hui aux festivités commémorant la traite, l’esclavage et leurs abolitions dans les jardins du palais du Luxembourg. Entretien : Michel ZITTE. Extraits : – La communauté domienne de métropole avait-elle besoin de cette reconnaissance ? – Certainement. Mais je pense que le Réunionnais est plus attaché à la date du 20 décembre, jugé par certains comme beaucoup plus importante que la départementalisation. Je note également que la dynamique antillaise dépasse largement celle des Réunionnais sur ce genre de question. Cependant, on note l’arrivée d’un certain nombre d’intellectuels réunionnais dans l’espace national. Je pense à Françoise Vergès ou à Gilles Gauvin. (...) – Cette date du 10 mai est-elle, selon vous, aussi forte que le 20 décembre ?

– Tout à fait. Nous avons pris contact avec un certain nombre de compatriotes qui ont nettement confirmé leur attachement à cette date du 20 décembre. Il ne s’agit pas de bouder le 10 mai mais d’essayer d’en tirer le meilleur, car nous avons encore beaucoup à apprendre. – L’esclavage reste-t-il un sujet de conversation pour les Réunionnais de métropole ? – Oui, dans lamesure où il y a une façon de regarder l’histoire. Une façon beaucoup plus dynamique qu’à la Réunion où ces questions peuvent gêner. Oui, les Réunionnais de métropole sont très sensibles à cette question et ont surtout besoin d’aller plus loin dans leur questionnement. Regardez le travail de Gilles Gauvin sur Michel Debré. Ce n’est pas évident de parler d’une histoire qui concerne ses parents ou grands-parents. Même si on touche là à des choses sensibles, on se rend compte qu’il y a un enthousiasme très fort sur ces questions qui auraient pu gêner auparavant. Aujourd’hui l’histoire et le regard critique permettent d’aller plus loin dans la réflexion pour savoir qui nou sommes vraiment.

- Le Quotidien de la Réunion. Mercredi 10 mai 2006. "Pas de commémoration localement". Entretien avec l’historien Sudel Fuma. Extrait : "Faut-il commémorer ou négliger le 10 mai se demande ensuite Sudel Fuma ? « Deux dates dans l’année ne sont pas de trop à mon avis. On pourrait ainsi mieux sensibiliser les élèves, car ici à la Réunion le système éducatif n’a pas suffisamment pris en compte l’histoire locale ».

- Afrik.com. Mercredi 3 mai 2006. Interview de Claudy Siar : « Le 10 mai doit être une date solennelle et non une fête de la musique ! ». Polémique autour de la commémoration de l’abolition de l’esclavage. Par Fabienne Pinel. Extraits : "Le 10 mai est une date symbolique pour la France, et ce pour plusieurs raisons. Il marque le jour de l’adoption par le Parlement français de la Loi, proposée par Christiane Taubira, député de Guyane, qui reconnaît l’esclavage et la Traite des populations africaines, amérindiennes, malgaches et indiennes comme un crime contre l’humanité. Même si le texte ferme la porte à toutes formes de réparations pour les descendants des victimes, il est, néanmoins, une étape essentielle. Au terme de nombreuses tergiversations et débats, la date du 10 mai a été choisie pour commémorer l’abolition de l’esclavage. C’est donc une date républicaine : une journée pour toutes les victimes de la barbarie et de l’esclavage. L’autre raison de sa portée symbolique est historique : le 10 mai 1802, le colonel mulâtre Delgrès fomente une rébellion, matée dans le sang, contre les troupes napoléoniennes venues rétablir l’esclavage en Guadeloupe. Après 15 jours de massacres, il préfèrera se donner la mort, avec 300 de ses hommes, plutôt que de redevenir esclave..."

- Afrik.com. "Le Cran annule le concert du 10 mai place de la Bastille Le Cran préfère ne pas afficher les désaccords au sein de la communauté afro caribéenne", mardi 2 mai 2006 Sous la pression de nombreuses personnalités, associations et collectifs du monde afro caribéen en France, la manifestation du 10 mai prochain en l’honneur de l’abolition de l’esclavage, marquée par un grand concert place de la Bastille, est annulée. Explications de Patrick Lozès, Président du Comité représentatif des associations noires (Cran) à l’initiative de l’évènement. Par Fabienne Pinel. Extrait : Afrik.com : Il était reproché au Cran d’organiser un évènement festif, qui ne prenait pas la mesure de la solennité de cette première journée de commémoration du crime contre l’humanité que furent l’esclavage et la Traite des Noirs. Qu’en pensez-vous ? Patrick Lozes : Il n’y a pas d’opposition entre le recueillement et une manifestation populaire. Nous voulions une date officielle afin que cette histoire soit connue de tous et qu’elle cesse d’être tue. Il y aura de nombreuses manifestations officielles et des recueillements, tant à l’Elysée, qu’au Sénat, ou dans les écoles... Nous, nous souhaitions réaliser, en parallèle, une manifestation populaire qui puisse toucher le plus grand nombre : le but étant que notre message soit entendu par la France entière. Et un grand évènement, animé par des personnalités médiatiques, aurait aidé à la diffusion de notre histoire ! Notre ambition n’était pas de « chanter », mais bien de montrer à toute la France la tragédie de notre histoire commune : celle des Noirs et des Blancs.

- Le Quotidien 12/05/2006. Emmanuelle LOVAT, " COMMEMORATION - 10 mai 2006, journée française des mémoires de la traite négrière : Mea culpa pour la réconciliation". L’article porte sur les cérémonies de Gorée. Extraits : "Le 10 mai 2006 : une date à marquer d’une pierre blanche. Car elle a été déclarée journée des mémoires de la Traite négrière, de l’esclave et de leur abolition par la France. Une grande première dans l’histoire de cet ex-pays colonisateur. Une initiative inédite au niveau international, mais qui pourrait faire des émules parmi les autres pays qui ont pratiqué la Traite négrière (...) Esclavage qui, depuis le 10 mai 2001, a été reconnu, par voie législative, crime contre l’humanité en France. « Il faut nous pencher collectivement, avec courage et lucidité, sur cette part de passé : oui, la France a bel et bien profité, à l’instar d’autres pays européens, du commerce d’êtres humains », déclare solennellement le ministre [Mme Girardin, ministre de la coopération et de la coopération]. Le ministre français appelle à « faire acte de responsabilité », à « assumer » avec lucidité et courage ces pages sombres de l’histoire française, trop longtemps « oubliées, omises, voire occultées », reconnaît-elle. Elle rejette cependant toutes attitudes négatives et stériles qui consisteraient à « se complaire dans la culpabilité », ou à faire de l’esclavage « la seule histoire qui nous détermine ». Un point de vu partagé par le Président Abdoulaye Wade, qui « refuse de donner mauvaise conscience » ou de susciter une « haine anachronique ». Il préconise « le partage d’une mémoire double, sans concession ». Un mea culpa en règle donc, formulé par la France, qui devrait permettre de jeter de nouvelles bases, plus solides et plus saines, pour que le « dialogue des cultures », si cher au Président Senghor, devienne une réalité, souhaite le maire de Gorée. Afin que Gorée, « terre de racisme et de sang », devienne « le carrefour des peuples et terre de réconciliation entre les hommes », ajoute-t-il".

- Le Quotidien.sn. « Gorée s’est souvenue en musique » écrit à la Une.

- www.africultures.com. Le n°67 de la revue Africultures (juin 2006) a pour thème : "Esclavage, enjeux d’hier à aujourd’hui". Cette revue peut être commandée en librairie ou sur le site Internet d’Africultures. http://www.africultures.com/index.asp ?menu=revue_sommaires

- grioo.com. Nombreux articles sur ce site internet d’informations politiques et culturelles. "10 mai 2006 : Commémoration de l’Esclavage, crime contre l’Humanité. Joseph Ndiaye : « Lutter contre l’oubli ! »"09/05/2006 Extrait : "Vous serez reçu par le président Chirac à l’occasion de la Commémoration de l’Esclavage le 10 Mai, après la loi Taubira. Quel regard portez-vous sur cette date et sa symbolique ?

Je suis sensible à cette date retenue par le chef de l’état et qui vient au moment où ne s’y attendait pas. Pourquoi ? Parce que l’Europe a toujours été récalcitrante à propos de la traite négrière et cette date tombe bien à l’issue de ma lutte (et il répète plusieurs fois le mot lutte). J’ai toujours souligné que ce fut l’un des plus grands génocides que l’humanité ait connu ( Entre 15 et 20 millions d’esclaves sont partis vers les Amériques entre 1536 et 1848).On parle souvent des camps de concentration juifs. Je n’en veux pas aux juifs et en tant qu’africains, nous reconnaissons leur souffrance mais les camps de concentration n’ont pas duré plus de douze ans alors que la traite négrière a duré plus de trois cent ans et n’on en parle presque jamais. Alors moi, j’en parlerai toute ma vie !

Pensez-vous que cette date soit un geste fort ?

Oui. En célébrant la commémoration de l’esclavage avec cette date, la France a demandé pardon. Alors je pardonne, mais je n’oublie pas !"

- L’Effort camerounais. "Souvenir de l’esclavage et de son abolition : l’exemple qui vient de la France", article de Sylvestre Ndoumou. Extrait : "La France vient de poser un acte d’une grande portée historique, en décidant de célébrer le 10 mai de chaque année, des manifestations en souvenir de l’esclavage et de son abolition". http://www.leffortcamerounais.info/2006/05/index.html Journal de la conférence épiscopale du Cameroun.

- Le Soleil (Dakar). 10 mai 2006. "Le collège des maristes expose les figurines de Lamine Barro". Par MAMADOU GUÈYE. http://www.lesoleil.sn/article.php3 ?id_article=11090

- Le Soleil (Dakar). 10 mai 2006. "JOURNÉE À LA MÉMOIRE DE L’ESCLAVAGE : L’Oif salue la célébration". Par A.THIAM. http://www.lesoleil.sn

- "La marche de l’homme vers la promesse de l’universel" : exposition du sculpteur Lamine Barro. Par par Nicole Pottier [NMP]. Article [ Société ] 10 mai - 10 juin 2006 Dakar, Sénégal source : http://francais.agonia.net/index.php/article/182735/ Extrait : "Le ministre de la Culture et du Patrimoine historique classé, Mame Birame Diouf, accompagné de son collègue de l’Entreprenariat, Marie Pierre Sarr Traoré, a annoncé que cette journée est destinée à rendre hommage à tous ceux qui ont été victimes de l’esclavage dont nous devons perpétuer le souvenir de leurs souffrances. Mais, c’est aussi une leçon, ajoute-t-il, d’espérance, car elle exprime notre foi commune d’un monde voué au dialogue de la pluralité des expressions culturelles qui le composent. Le ministre a fait savoir, dans la même lancée, que cet hommage et cette espérance qui fondent la célébration du centenaire de la naissance de Senghor, chantre du dialogue interculturel, sont aussi un combat résolument engagé par la France et le Sénégal pour la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles. Le ministre a, par ailleurs, félicité Lamine Barro pour ses œuvres qui retracent les différentes étapes de l’esclavage."

- Le petit journal .com Le journal des français à l’étranger, 10 mai 2006. "La première commémoration de l’abolition de l’esclavage en France, prévue aujourd’hui, divise les associations sur la manière de célébrer l’évènement. Pendant ce temps, 40 députés UMP demandent l’abrogation d’un alinéa de la loi Taubira relatif à l’enseignement du sujet à l’école. La loi Taubira au coeur de la polémique". Dominique SALOMON. (LPJ)

- Point d’actualité http://www.pointsdactu.org/article.php3 ?id_article=252

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Lettre d'information du ministère de la culture et de la (...)

Le Quotidien de La Réunion, 10 mai 2006.
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