MANIFESTATIONS > 2007 > reste du monde

En 2007, une cérémonie exceptionnelle a réuni à Paris le président de la République sortant, M. Jacques Chirac, et le président de la République élu, M. Nicolas Sarkozy.

Sont recensées les manifestations notables ayant eu lieu sur l’ensemble en France.

Articles de cette rubrique


Nouvelle-Calédonie
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Sur l’initiative du comité afro-créole et du comité 150 ans après, une stèle a été inaugurée le 10 mai place du Mwa Kaa à Nouméa. Le programme de la journée a comporté l’arrivée des délégations sur la place du Mwa Kaa, puis la coutume d’entrée par la troupe de Richard Digoué. Une danse et une lecture de deux textes ont précédé l’accueil coutumier des délégations. La cérémonie autour de la stèle s’est conclue par une danse afro-créole. Divers discours se sont tenus, des comités, du représentant de l’Etat, des représentants du Congrès, du Gouvernement, des Provinces et enfin du Sénat coutumier. Des danses africaines, antillaises, réunionnaises se sont déroulées avant le Grand Pilou, qui a scellé le pacte entre les communautés. La foule s’est disloquée après la coutume d’au revoir.

Radio Djiido a relayé cet évènement en direct sur les ondes. L’émission "l’invité du jeudi" a suivi la clôture de la commémoration en direct de la place du Mwa Kaa. Des photographies de la manifestation sont visibles sur son site internet.

Contact : http://www.radiodjiido.nc/forum www.radiodjiido.nc/forum/viewtopic.php ?t=299&sid=1b547084142d46f338b876dc3d485629 -

Illustration : © Comité afro-créole, Nouvelle-Calédonie.


 

Sénégal
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Une cérémonie officielle d’ouverture à Gorée

En présence de l’ambassadeur de France au Sénégal, le maire de Gorée, M. Augustin Senghor, a déposé une gerbe de fleurs sur l’esplanade des droits de l’homme, et lancé un appel solennel pour que « le devoir de mémoire (de l’esclavage et de la traite) soit reconnu et assumé en tant que tel de par le monde entier, par toutes les nations ». Henriette Zoughébi, élue de la région Île-de-France, s’était rendue à Gorée pour l’événement.

Programme de mobilité « Inter Pares »

Brigitte Girardin, ministre déléguée à la coopération, au développement et à la francophonie, avait proposé, dans son discours de Gorée le 10 mai 2006, de créer deux chaires croisées sur la traite négrière et l’esclavage. La mémoire de l’esclavage a donc été le premier thème retenu dans le cadre du nouveau programme de mobilité, intitulé « Inter Pares », mis en place par la Direction générale de la coopération internationale et du développement (DGCID) du ministère des affaires étrangères (MAE).

Le Premier Festival International du Conte et de la Parole, « Esclavages et traites négrières »

Il s’est tenu à Gorée du 10 au 12 mai 2007, dans le cadre de la journée nationale décidée par le gouvernement français, à laquelle le Sénégal s’était déjà associé en 2006. Il s’agit d’une première mondiale : jamais auparavant aucun Festival n’avait été entièrement consacré au thème des Esclavages et Traites Négrières.

« Nous avons décidé d’évoquer les esclavages, plutôt que l’esclavage, pour élargir le débat. Nous voulons aborder l’esclavage qui a été antérieur à la traite tout comme les formes modernes, actuelles de l’esclavage », a déclaré à l’AFP Maya Varichon, responsable de la communication du festival.

Vingt conteurs professionnels sont venus des trois continents concernés par la traite, Africains comme Babacar Mbaye Ndaak, Bouna Bocam, Joseph N’Diaye (Sénégal), Jorus Mabiala (Congo), Manféï Obin (Côte d’Ivoire), Français, Québécois, une Amérindienne, une Afro-américaine, un Suisse, une Allemande, un Guyanais, un Antillais, un Haïtien.

Il s’y ajoutait des universitaires, des hommes et femmes de lettres d’ici et d’ailleurs : Wole Soyinka, Lilian Kesteloot, Prof. Mamadou Ba, des griots, des musiciens, des danseurs et danseuses, au nombre de cinquante, la chorale de Gorée, une fanfare.

Trois jours et trois nuits durant, les spectacles de contes, d’une durée d’une heure environ, alternaient avec les interventions musicales, les chants, la danse, la parole. Le Festival se déroulait en plusieurs endroits différents de l’île de Gorée, spécialement aménagés à cet effet. De nombreux jeunes, écoliers, étudiants, lycéen et des enseignants de Gorée, de Dakar et de la région y assistèrent à côté du grand public national et étranger.

L’opération a bénéficié du soutien du Conseil régional d’Île-de-France, de l’ambassade de France à Dakar, de la mairie de Gorée, de l’Unesco et du Goethe Institut.

Illustration : affiche du premier festival international du conte et de la parole de Gorée.


 

Ile Maurice
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Potomitan, site internet de promotion des cultures et des langues créoles s’intéresse au CAPES créole, informe sur les travaux du GEREC, et propose, également, de nombreux liens, une sélection d’actualités, manifestations et ouvrages d’intérêt pour la vie créole du monde : dans les DOM, l’hexagone mais aussi l’Europe…

Il a accueilli sur ses pages un article de Khal Torabully intitulé « 10 mai 2006/2007 : un engagement pour les mémoires ».

Le but de l’auteur est « de rappeler la symbolique de cette journée et de mettre en perspective sa prégnance dans une île Maurice, et dans « un espace universel, qui conjuguera deux mémoires : celle de l’engagisme et celle de l’esclavage ».

Le paysage culturel Le Morne est un symbole universel de résistance contre l’esclavage. Le projet est d’accompagner le classement de l’Aapravasi Ghat et du Morne par un événement annuel nommé « Partage de mémoires », « afin que Maurice devienne un haut-lieu non pas de la concurrence victimaire mais d’un nécessaire dialogue entre les mémoires et histoires de l’engagisme et de l’esclavage » cet événement annuel se tiendra, sous le patronage de l’Unesco, afin d’impulser la dynamique nécessaire, résultant du classement. L’inscription du site au Patrimoine Mondial a été soumis à l’Unesco (février 2007). Son entourage a un caractère sacré que vénèrent tous les descendants d’esclaves Il a une hauteur d’environ 556 mètres. Deux canaux profonds dont celui de La Prairie et de La Passe de l’Ambulante rejoignent la haute mer et le lagon. C’est là où des bateaux d’esclaves ont traversé pour rejoindre la terre. Les esclaves marrons ont franchi ces deux passes pour retourner dans leur pays ou pour trouver la liberté.

Sur la côte Sud-Ouest il y a beaucoup d’éléments historiques et culturels restés intacts. La péninsule du Morne est un paysage culturel important qui fait parti du patrimoine national de l’île et comprend de nombreux aspects qui se fondent avec sa qualité naturelle : l’aspect tangible (les caves sur la montagne) et l’aspect intangible (dont l’histoire orale et un certain nombre d’expressions artistiques ayant un symbole fort associé à la montagne et qui concerne la résistance contre l’esclavage et des expressions de liberté). Vu l’importance de cet endroit sur le plan national, le Gouvernement mauricien a proclamé ce site “Patrimoine National“ le 24 janvier 2006 et ce paysage est protégé par le “National Heritage Fund Act” de 2003 et “Le Morne Heritage Trust Fund Act” de 2004 pour diriger et protéger le site du Morne, préserver son Symbole, encourager les recherches sur l’esclavage et le marronage. Le dossier du Morne sera débattu en juin 2008 au World Heritage Committee qui se tiendra au Canada.

Illustration : le morne. Source : site internet Potomitan.


 

Grande-Bretagne
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Au Royaume-Uni, l’année entière était consacrée au bicentenaire de l’abolition de la traite en 1807, et surtout le 25 mars 2007. Année particulière donc pour l’esclavage en Europe. Le 10 mai fut l’occasion, en France, de donner à cette commémoration un écho sans doute supérieur à celui qu’elle avait eu en mars dans les médias hexagonaux, et de comparer les situations des deux pays vis-à-vis de ce pan de mémoire partagé. C’est pourquoi un détour s’imposait pour le rapport du CPME de 2007. Le CPME note l’appropriation depuis plusieurs années par les musées et les équipements culturels du Royaume Uni de la traite et de l’esclavage, à travers des galeries permanentes ou des expositions temporaires, où l’objet témoin est confronté à une installation d’art contemporain. Les musées accueillent colloques et séminaires sur ces thèmes. La recherche, nous l’avions déjà signalé dans notre rapport 2005, est bien plus avancée au Royaume-Uni où les chercheurs ont développé des approches transversales et transcontinentales. Les travaux de ces recherches nourrissent le travail des artistes, et vice versa. Nous assistons à une diffusion plus ancienne et plus large de la connaissance sur ces thèmes. Cependant, il faut aussi noter que ces thèmes ne vont pas sans controverse, notamment autour de la place du racisme créé par l’esclavage colonial, dans les discriminations contemporaines. La comparaison doit donc tenir compte de tous ces éléments : une recherche plus ancienne, plus transversale, une intégration des thèmes de la traite et de l’esclavage dans les musées, mais aussi une perception chez les descendants d’esclaves d’une menace de régression révisionniste. Le site internet de l’ambassade de France de l’autre côté du Channel a publié l’allocution du président français de la République Jacques Chirac le 30 janvier 2006, où il annonçait la création de la journée du 10 mai, mais aussi celle d’un centre national de mémoires de l’esclavage. RFI, des sites sur la toile comme lesogres.org (article de Milton Dassier le 10 mai) ont rendu compte des actions menées de l’autre côté du tunnel. Grâce à l’action d’associations de la mémoire, les ports anglais ont enfin assumé leur mémoire coloniale et esclavagiste, en touchant l’intérêt du grand public. Ce pays s’était déjà doté d’un Caribbean Center à Londres, davantage tourné vers l’actualité de cette zone, dont les migrants et immigrants sont fortement représentés au Royaume-Uni et concentrés dans certains quartiers. Plus de 50% des originaires de la Caraïbe vivant au Royaume-Uni sont dans le seul Inner London, et surtout dans le fameux quartier jamaïcain de Brixton, Lambeth. Plusieurs associations ont regretté que l’Angleterre se donne le seul rôle dans l’abolition de la traite, minimisant le rôle fondamental des captifs qui se révoltaient, qui refusaient la servitude. Elles ont aussi souligné l’absence de réflexion sur les conséquences actuelles de cette saignée du continent africain. Tony Blair, Premier ministre, sur BBC News, a affirmé que la Grande-Bretagne assume sa part de responsabilité dans l’esclavage, en regrettant qu’il fût légal à cette époque. « It is hard to believe what would now be a crime against humanity was legal at the time » (Il est difficile de croire que ce qui est aujourd’hui un crime contre l’humanité était légal à l’époque).

L’ONU pour sa part a fait du 26 novembre 2006 , par une décision, une date particulière du 25 mars.

Communiqué du 26 novembre 2006 : "L’Assemblée générale des Nations-Unies, a décidé que le 25 mars 2007 serait la Journée internationale de commémoration du bicentenaire de l’abolition de la traite transatlantique. Les États Membres ont rappelé que la traite des esclaves et les séquelles de l’esclavage sont au cœur de situations d’inégalité sociale et économique profonde, de haine, d’intolérance, de racisme et de parti pris dont continuent de pâtir à ce jour les personnes d’ascendance africaine.L’objectif de cette journée est d’honorer la mémoire de ceux qui ont péri à cause de l’esclavage, notamment en subissant les horreurs de la traversée de l’Atlantique, en se révoltant et en résistant à leur asservissement. Elle vise également à promouvoir l’enseignement aux générations futures de l’histoire et des conséquences de l’esclavage et de la traite des esclaves".

Londres

Le Musée des Docklands (London Museum in Docklands), installé dans un entrepôt autrefois consacré aux produits importés des plantations caribéennes, a ouvert le 10 novembre 2007 une galerie « Sucre et Esclavage », premier lieu permanent consacré au rôle de la capitale dans la traite transatlantique et à cette forme de servitude. Le musée avait également annoncé son intention le 22 mars 2007 de présenter sa candidature à une inscription transnationale sur la liste du patrimoine mondial (projet Unesco- Route de l’Esclave avec partenaires en Afrique et en Barbade).

En 2007, le bicentenaire de l’abolition de la traite, fin de 400 ans d’esclavage, fut marqué par une série d’actions sur toute l’année. 40e anniversaire du Carnaval de Notting Hill avec costumes, photographies et vidéos, débats sur l’identité, l’impact de l’Empire et de la colonisation. Le musée de Victoria et Albert, Londres (The V&A), South Kensington, London, musée d’art et de design fondé au XIXe siècle, avait organisé en 2004 une exposition Black British Style. En 2007, le Victoria et Albert a ouvert l’exposition Uncomfortable Truths : The Shadow of Slave Trading on Art & Design, avec les œuvres de onze artistes internationaux : El Anatsui, Tapfuma Gutsa (Zimbabwe), Romuald Hazoumé (Bénin), Anissa-Jane, le vidéaste américain Michael Paul Britto, Lubaina Himid, Christine Meisner, Keith Piper, Yinka Shonibare MBE, Julien Sinzogan, Fred Wilson.

L’exposition posait des questions dérangeantes, dont les réponses ne sauraient être définitives : pourquoi l’esclavage est-il si souvent abordé comme déconnecté du présent ? pourquoi la traite transatlantique apparaît-elle comme une question « noire » plus qu’une question humaine se posant aux blancs comme aux noirs ? pourquoi des dates (et pourquoi ces dates) de commémoration ? comment entendons-nous les rôles respectifs des bourreaux et des victimes vus de notre point de vue actuel ? qu’apprendre de l’histoire de la résistance à l’esclavage ? comment l’esclavage a-t-il bénéficié (ou pénalisé) le monde où nous vivons actuellement ? etc. Pour ces artistes, l’esclavage n’appartient pas qu’au domaine de l’écrit, les œuvres d’art contribuent à sa connaissance et au débat.

L’exposition comprenait également des espaces avec des objets et illustrations sur les produits de consommation de l’élite liés à la traite, chocolat, café, tabac, sur les serviteurs noirs dans les foyers britanniques, la Grande-Bretagne et les Indes de l’Ouest, les représentations de l’esclavage et de l’abolitionnisme, l’or et les esclaves. Bristol

Bristol a ouvert en 2002 un grand musée de l’Empire et du Commonwealth, qui expose 500 ans d’histoire, de la colonisation à l’actualité, en passant par l’esclavage (Bristol compte une importante population d’origine caribéenne). Il a accueilli en 2007 l’exposition « Breaking the chains », pour laquelle est prévue une tournée internationale.

Liverpool

En 1994, Liverpool ouvre la Transatlantic Slavery Gallery dans son musée maritime, la première du genre au monde, et s’est dotée en 2006 d’un centre international de recherche sur l’esclavage, lié à son université, et le 23 août 2007, jour international fixé par l’Unesco, à l’occasion du bicentenaire de l’abolition de la traite transatlantique, d’un musée international de l’esclavage (Liverpool International Slavery Museum), sur les quais.

Illustration : Exposition "Les Vérités inconfortables". Œuvre de Yinka Shonibare. © Musée Victoria et Albert, Londres.


 

 

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