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En 2007, une cérémonie exceptionnelle a réuni à Paris le président de la République sortant, M. Jacques Chirac, et le président de la République élu, M. Nicolas Sarkozy.

Sont recensées les manifestations notables ayant eu lieu sur l’ensemble en France.

Articles de cette rubrique


Paris, jardin du Luxembourg. Inauguration : Le cri, l’écrit de Fabrice Hyber
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Le matin du 10 mai 2007, le président de la République, Jacques Chirac, et le président nouvellement élu quatre jours auparavant, Nicolas Sarkozy, ont inauguré ensemble le monument créé par Fabrice Hyber Le cri, l’écrit, pour commémorer l’esclavage dans le jardin du Palais du Luxembourg. La veille, au conseil des ministres, J. Chirac s’était exprimé sur l’esclavage moderne (voir annexe du présent rapport).

La cérémonie s’est déroulée en présence des deux présidents de l’Assemblée et du Sénat, des ministres de l’intérieur, de l’outre-mer, de la coopération et de la francophonie, de la culture, du tourisme, de députés et sénateurs de l’outre-mer, du comité pour la mémoire de l’esclavage, dont la présidente, Maryse Condé, du recteur de la Mosquée de Paris, de nombreux présidents et membres d’associations et institutions, d’artistes et sportifs de l’outre-mer.

Après un extrait du chant révolutionnaire La liberté des nègres interprété par Serge Hurot, la lecture de la Proclamation de Delgrès du 10 mai 1802, la déclamation par le comédien guadeloupéen Jacques Martial des dates importantes ayant marqué l’histoire de la traite négrière et l’esclavage, enfin des poèmes lus par de jeunes collégiens, Jacques Chirac a coupé le traditionnel ruban bleu-blanc-rouge entourant l’œuvre d’art. Youssou N’dour a clos la cérémonie avec une chanson rappelant l’origine des esclaves, New Africa… chanson du continent et du monde noir.

Il s’agit du premier monument national en témoignage de ce crime contre l’humanité, et de la première œuvre d’art contemporain installée dans le séculaire jardin du Luxembourg, sous l’égide du Sénat, qui vota le 10 mai 2001 à l’unanimité, en dernière lecture, la loi Taubira.

Le ministre de la culture et de la communication avait lancé une commande publique, annoncée le 10 mai 2006 par le Président de la République lors de la première journée de commémoration. A l’issue de la consultation, l’artiste retenu, de renommée internationale, fut donc Fabrice Hyber, Lyon d’or 1997 de la Biennale de Venise où il représentait la France, auteur notamment de l’Artère, monument installé fin 2006 au Parc de la Villette à Paris, et de nombreuses autres œuvres et installations empruntant aux matériaux et techniques, y compris multimédia, les plus divers.

La sculpture est en bronze polychrome de 3, 70 m de hauteur, réalisée à l’atelier Coubertin (Saint-Rémy-Lès-Chevreuse). Selon les mots mêmes du plasticien, son œuvre, constituée de trois anneaux soudés de bronze hauts de presque quatre mètres représente un symbole :

« le cri c’est la marque de l’abolition de l’esclavage mais aussi la mise en garde contre l’esclavage moderne. Le cri est de peur, de larmes mais aussi de joie. Le cri est une métaphore de cet asservissement qui a été aboli par les textes. Le cri c’est un dessin dans l’espace ; pour le jardin devant le Sénat, il fallait un écrit ! L’abolition de l’esclavage, c’est l’anneau de chaîne ouvert, l’anneau fermé c’est que tout peut recommencer, et le piétement c’est le retour aux racines, mais c’est aussi la Terre qui est un boulet… ».

Gravés à la surface, des mots : « Ailleurs – Décimé – Exterminé – Déporté – Mort – Inhumain – Valeurs – Déplacé – Esclave »…

Sur les plaques qui accompagnent l’œuvre, une liste de dates : 4 février 1797, 17 mai 1802, 27 avril 1848, 10 mai 2001, 10 mai 2006, 10 mai 2007.

© Service photographique de la Présidence de la République - D. Noizet -Tous droits réservés. Cérémonie officielle autour du monument du jardin du Luxembourg le 10 mai 2007.


 

Paris. Discours du président du Sénat
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A l’issue de l’inauguration, M. Poncelet prononça un discours dans les salons du palais. Il y a rappelé qu’en 2006, le 10 mai, il avait déjà, avec le bureau du Sénat, « choisi d’honorer l’outre-mer en accueillant dans le jardin une magnifique installation de l’artiste Léa de Saint-Julien, la Forêt des Mânes, qui évoquait la diversité des origines des habitants de l’outre mer français (…). Le Sénat est aujourd’hui heureux et fier de l’inauguration de cette sculpture qui, de manière inédite et forte, a rassemblé dans l’enceinte du Sénat le président de la République dans le dernier acte de son mandat, et le président nouvellement élu pour la première célébration nationale à laquelle il participe avant la passation des pouvoirs. Cette cérémonie émouvante à laquelle nous venons d’assister a d’autant plus de sens à nos yeux qu’elle souligne le rôle éminent du Sénat, assemblée de Victor Schœlcher, dans le vote de tous les textes qui ont supprimé cette infamie (…) La chanson du chevalier de Piis, en 1794, saluait l’abolition réalisée par -je cite- notre « Sénat respectable ». Fabrice Hyber, aujourd’hui, en intitulant son oeuvre, Le cri, l’écrit a voulu montrer qu’au cri des opprimés, répondait l’écrit des lois libératrices ». Il a conclu en observant que cette oeuvre forte devient la première oeuvre d’art contemporain du jardin du Luxembourg, fait notable pour le Sénat et l’engagement de son assemblée dans la vie artistique de notre pays.

Pour lire l’intégralité du discours : voir rubrique "Discours" dans les "Ressources".

Photographies : Maryse Condé, présidente du CPME, et Claude Valentin Marie, Marcel Dorigny, Henriette Dorion-Sébéloué et roger Botte, Anne Lescot, membres du CPME sur les marches du Sénat, 10 mai 2007. © M. -H. Dumeste


 

Paris, Assemblée
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L’Assemblée nationale s’est associée, pour la deuxième année, aux célébrations du 10 mai. L’art et les enfants furent à l’honneur.

A l’invitation du président Patrick Ollier et de l’association Le Concert de Monsieur de Saint-George, deux cent cinquante collégiens venus d’Aulnay-sous-Bois, Caudebec-lès-Elbeuf, L’Île-Saint-Denis, Neuilly-sur-Marne, Rueil-Malmaison, Sedan-Bordeaux et Tremblay-en-France, réunis dans la salle des Fêtes de l’hôtel de Lassay, écoutèrent des œuvres de ce compositeur du 18e siècle, en présence de la députée Christiane Taubira, des membres du comité pour la mémoire de l’esclavage, de l’actrice Jenny Alpha, et de leurs enseignants.

L’orchestre des Archets de Paris accompagnait la soprano Carole Louis. Alain Guédé, biographe du musicien et responsable de l’association, a présenté chaque œuvre à partir d’un épisode de la vie tumultueuse du chevalier. Pour conclure, le public reprit en chœur l’air célèbre « aimons-nous ».

Né en Guadeloupe vers 1739 des amours d’une esclave et d’un planteur, Saint-George devint l’un des compositeurs les plus célèbres d’Europe (le « Voltaire de la musique », selon l’abbé Grégoire), le musicien favori de la cour, le meilleur escrimeur de France. Il s’est ensuite engagé pour défendre la République.

Photographies :
- Les membres du comité et le Président de l’Assemblée le 10 mai 2007 dans l’hôtel de Lassay. © Assemblée nationale.
- le concert et son public. © Marie-Hélène Dumeste.


 

Au musée Dapper, Paris, 16e
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Conformément à son objectif -promouvoir les cultures de l’Afrique, des Caraïbes et de leurs diasporas -, la fondation Dapper s’est impliquée dès la première édition du 10 mai avec une programmation riche et variée, autour du thème de la « mémoire partagée », en partenariat avec RFI, qui a remporté un vif succès. La manifestation a duré presque tout le mois de mai, du 2 au 20 :

- une rencontre avec Gisèle Pineau, le 2 mai : l’écrivaine évoqua les femmes qui l’ont profondément marquée. Des extraits de son dernier livre Mes quatre femmes furent lus par la comédienne d’origine guadeloupéenne Marie-Noëlle Eusèbe. Osange Silou-Kieffer, journaliste, joua le rôle de médiatrice ;

- une table ronde, « quel est notre besoin de mémoire ? », le 3 mai. Le trafic et l’esclavage ont mis en place des processus d’aliénation dont les séquelles subsistent, aujourd’hui encore, chez des hommes et des femmes de la Caraïbe. « Comment vivre, pour certains, avec ce sentiment de honte, voire d’infériorité ? ». Question taboue pour les uns, mais sûrement pas pour d’autres, écrivains, philosophes, penseurs, ethnopsychiatres, de plus en plus nombreux à se pencher sur ce problème. Il est temps, en effet, de reprendre confiance, d’aller voir, de plus près et au plus profond de soi, ce qu’il en est. « Comment s’approprier cette histoire douloureuse ? ». « Quelle mémoire partager et avec qui ? ». Autour de la médiatrice, Osange Silou-Kieffer, participaient notamment au débat Anne Lescot, membre du CPME, Ali Moussa Iye, chef de la section Histoire et Culture à l’UNESCO, responsable de la « Route de l’esclavage et des abolitions de l’esclavage » et Philippe Pichot, coordinateur des « Routes des abolitions » ;

- le concert du groupe Bwakoré, le 12 mai : jazz band martiniquais, venu pour l’occasion de son île, Bwakoré a proposé des compositions originales ancrées dans le patrimoine musical caribéen – biguine, bèlè – associées à la mazurka. Il revisite les standards d’Eugène Mona ou de Pierre Louiss, en associant aux musiques traditionnelles des univers sonores contemporains. Il s’est également produit à Sarcelles le 16 mai, opération montée avec le soutien de cette ville et de l’association des femmes du quartier Watteau ;

- le festival Regards sur l’esclavage, du 9 au 13 mai : alors qu’était célébré le 200e anniversaire de l’abolition de la traite par les Britanniques et que la journée du 10 mai se trouvait plus fortement encore inscrite sur le plan national, la deuxième édition du festival de cinéma « Regards sur l’esclavage » s’est consacrée à l’émergence des sociétés issues de la traite négrière, dans le Nouveau Monde, ainsi qu’aux conditions de vie et aux révoltes des esclaves. Des thèmes et des regards croisés comme autant de témoignages, autant de pièces pour reconstituer le puzzle d’une mémoire encore fragmentaire.

Sous la direction artistique de Catherine Ruelle (RFI), qui animait aussi les débats, ont eu lieu :

- un « focus » sur trois cinéastes originaires des diasporas. Charles Burnett, africain-américain, dont le travail venait récemment d’être mis en lumière par Tony Morrisson au musée du Louvre, et dont le musée Dapper fut le premier à diffuser les films en 1980. Il a présenté Niightjohn (1996) et Nat Turner (2003). Sergio Giral, cubain auteur d’une trilogie consacrée à l’esclavage et à la construction de la société cubaine, avec El Otro Francisco (1974) et Maluala (1979). John Akomfrah, britannique d’origine ghanéenne, réalisateur de Testament (sélectionné à la Semaine de la Critique - festival de Cannes, 1988) ;

- un « focus » sur les Antilles : Jean-Claude Flamand Barny, guadeloupéen, dont la série en six épisodes Tropique amers, passée sur France 3 à partir du 10 mai 2007 a rencontré un large public ;

- « les mots pour le dire », le 20 mai : attentif aux rapports que les jeunes entretiennent avec leur culture, le musée Dapper s’implique régulièrement en milieu scolaire et associatif. À son initiative, différents ateliers ont été créés. Depuis septembre 2006, les élèves de première du lycée Jean Lurçat (Paris 13e) ont mené, avec leur professeur Laurence Gadeau, une réflexion sur la maîtrise de l’expression écrite et orale à travers le conte. En novembre 2006, Jean-Claude Duverger, venu de Martinique, évoqua dans leur établissement les contes antillais et les techniques de l’oralité. Dans le cadre de la seconde édition de Mémoire partagée, les artistes SheinB, auteure, interprète, slameuse, et le comédien américain Thomas M. Pollard ont animé un atelier d’écriture avec ces mêmes élèves, les initiant à la « nouvelle poésie des maux » qu’est le slam, autour des thèmes de la colonisation, de l’esclavage et de l’histoire. Le dimanche 20 mai, le spectacle monté par ces jeunes a investi le musée pour une émouvante représentation.

Affiches et visuel du groupe Bwakoré © Musée Dapper.


 

Au Panthéon
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Le grand maître du Grand Orient de France (GOF), Jean-Michel Quillardet, accompagné d’une délégation du conseil de l’Ordre, a tenu un rassemblement devant le Panthéon. Après un dépôt de gerbe sur la tombe de Victor Schœlcher fut inaugurée l’exposition "Francs-maçons au Panthéon" (salle Marie Curie).

Jusqu’au 21 mai, elle y a célébré le souvenir de quatre membres célèbres du GOF dont les cendres reposent en ce lieu dédié aux personnages qui ont marqué l’histoire de France. Des colonnes ont retracé les hommes, leurs histoires et leurs vies maçonniques : Victor Schœlcher, François-Marie Arouet dit Voltaire, Félix Eboué, Léon Gambetta.

L’exposition, visible en ligne, fut ensuite présentée dans le hall de l’institution à Paris .

Pour voir l’exposition en ligne sur le site internet du GODF :

http://www.godf.org/actu_detail.asp ?num=87

Illustration : affiche de l’exposition © Grand Orient de France


 

Médiathèque des Trois Mondes
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A la médiathèque des Trois Mondes (5e)

La médiathèque des Trois Mondes, entreprise culturelle à but non lucratif, favorise la diffusion en France et dans le monde de films documentaires et fictions d’Afrique, d’Asie, ou d’Amérique latine, afin de contribuer à équilibrer les regards, souvent trop occidentaux, sur les cultures de ces continents et les migrations. Son catalogue comprend plus de deux cents titres en vidéo, et des films 35 et 16 mm en distribution. Individuels et institutions peuvent y acheter des exemplaires.

La médiathèque porte bien évidemment une attention particulière au thème de la traite, de l’esclavage et de leurs abolitions, qu’il s’agisse de films évoquant l’époque négrière, ou son retentissement dans le monde d’aujourd’hui sur les trois continents concernés.

Le 10 mai fut l’occasion de proposer six DVD pour l’année 2007, sur des films qui constituent, parmi d’autres références, et qui sont souvent programmés lors des manifestations de la journée des mémoires de la traite, de l’esclavage et de leurs abolitions :

- La Ultima cena de Tomas Gutierrez Alea (120 min., 1976, Cuba), en version espagnole ou française. A la fin du XVIIe siècle, à la Havane, un riche propriétaire de sucrerie, blanc et catholique, lave les pieds de douze esclaves noirs et les réunit à sa table. Superbe reconstitution historique et parabole sur la lutte des classes, le racisme et le système colonialiste.
- Le Courage des autres de Christian Richard (92 min., 1983, fiction, Burkina Faso), en français, avec commentaires de Sotigui Kouyaté. Parmi les captifs d’un marché, un personnage mystérieux initie le jeune chef pour lui donner la force de diriger la révolte des futurs esclaves. Un des rares films sur la traite négrière de l’intérieur de l’Afrique à la côte où les bateaux occidentaux, en partance pour les Amériques, attendent leur sinistre cargaison.
- La Noire de… de Sembene Ousmane (60 min., 1966 - 1962, fiction, Sénégal), en français. Une jeune bonne sénégalaise suit ses patrons retournant dans leur pays, à Antibes. Le plaisir de la découverte de ce nouveau monde se transforme vite en déconvenue profonde. Isolement, mépris des patrons, racisme ambiant, tâches ménagères incessantes… la poussent au suicide. Un exemple d’esclavage moderne pour le premier long métrage africain. Il reçut en 1966 le Tanit d’or à Carthage, le Grand prix au Festival mondial des arts nègres et le Prix Jean Vigo.
- Little Senegal de Rachid Bouchareb (93 min., 2003, fiction, Afrique/Etats-Unis), en anglais, français, et allemand. Alloune, guide à la Maison des esclaves de Gorée, part en Amérique à la recherche de descendants de ses ancêtres, déportés comme esclaves. Un périple des plantations du Sud à Little Senegal, le quartier africain de Harlem où l’on découvre que les Afro-Américains ignorent tout de leurs racines et considèrent les Africains nouvellement arrivés comme une menace à leur intégration économique. Manderlay de Lars Von Trier (140 min., 2005, fiction, Etats-Unis), en anglais, français, et français. Une comédie morale ambiguë sur le passage d’état d’esclave à celui d’affranchi en Alabama.
- Racines de D.Greene, J. Erman, M.J. Chomsky, G. Moses (564 min., 1977, fiction, E.-U.), en français, anglais, allemand, espagnol, néerlandais, norvégien, danois, polonais et turc. L’histoire de Kunta Kinté, déporté d’Afrique en 1767 et vendu comme esclave aux Etats-Unis, qu’Alex Haley avait fait connaître au monde entier par son célèbre roman, Roots.

Le catalogue de la médiathèque peut être consulté en ligne sur www.cine3mondes.com.

Illustrations : affiches des six films.


 

Musée du Quai Branly
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Au musée du quai Branly (15e)

Le musée dispose de riches fonds iconographiques sur la traite, l’esclavage et leurs abolitions et y consacre plusieurs pages et diaporamas de son site internet.

Il participe au 10 mai depuis la première commémoration en 2006.

Cette année, il accueillait deux journées de rencontres internationales, en partenariat avec l’institut du Tout-Monde. La soirée du 10 mai au théâtre Claude Lévi-Strauss comportait lectures et musique :

- une anthologie de textes sur les esclavages et leurs abolitions, lus par des acteurs, écrivains, et artistes, dont Marianne Basler, Danielle van Bercheycke, Alain Borer, Greg Germain, Walles Kotra, Michael Lonsdale, Edwy Plenel et Abdourahman A. Waberi, au piano Olivier Glissant ;
- la nomination solennelle de héros des luttes antiesclavagistes, au piano Bernard Lubat ;
- la lecture, par l’auteur, d’extraits de Mémoires des esclavages d’Édouard Glissant, paru ce 10 mai 2007 chez Gallimard et la Documentation française ;
- un récital, Find your own voice, par Jayne Cortez accompagnée de Denardo Coleman et Albert MacDowell.

Dans le salon de lecture Jacques Kerchache, en outre, se tinrent une rencontre et une séance de signature : Une histoire de l’esclavage à partir des collections du musée par Sarah Frioux-Salgas, responsable des archives et de la documentation des collections du Quai Branly, et le Nègre de Pierre Larousse (éditions Bleu Autour), en présence de l’historienne Françoise Vergès, auteur de la préface, vice-présidente du comité pour la mémoire de l’esclavage (présidente depuis le 13 février 2008).

L’institut du Tout-Monde, créé par Edouard Glissant avec le soutien notamment du conseil régional d’Île-de-France et du ministère de l’intérieur, de l’outre-mer et des collectivités territoriales, se veut à la fois un site d’études et de recherches, un espace d’invention et de formation, un lieu de rencontres, une revue, un musée, un théâtre, et un espace dédié aux mémoires des peuples et des lieux du monde.

Illustration : couverture de l’ouvrage d’Edouard Glissant.

Programme et textes, dossier de presse de cette manifestation du 10 mai 2007 sur le site de l’institut du Tout-monde : http://tout-monde.com/activites/2007-05-10.html

Institut du Tout-Monde Siège social : Maison de l’Amérique latine 217 boulevard Saint-Germain 75007 Paris

Tél. 01 45 44 44 54 Fax : 01 45 44 44 53 E-mail : administration@tout-monde.com


 

Gare du Nord
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A la gare de Paris Nord (10e)

Le collectif DOM TOM des cheminots CGT de Paris Nord a publié dès le 20 février 2007 sur son site internet un texte, L’esclavage aboli, commémoration du 10 mai 2007.

Ce document rappelle que « les hommes naissent libres et égaux en droit », énumère les étapes historiques de 1794, 1802 et 1848 vers la liberté, et affirme le devoir d’en entretenir la mémoire par un jour équivalent en métropole à celui des dates fériées dans les départements d’outre-mer. Il insiste sur l’impérieuse nécessité de continuer à lutter contre toutes les formes d’exploitation moderne.

Voici le texte intégral de l’appel L’esclavage aboli, commémoration du 10 mai 2007 :

"En 1802, Napoléon rétablit l’esclavage. Il cède aux pressions des représentants des colons et des grandes familles enrichies par la traite des noirs qui dénoncent « leur ruine et celle de la France ».

C’est en 1848, qu’enfin Victor Schoelcher signe l’abolition de l’esclavage.

Ce 150e anniversaire de l’abolition de l’esclavage met chaque peuple des DOM face à son histoire. Histoire qu’on nous a longtemps volé, caché, car il a fallu du temps, beaucoup de temps et de luttes pour que les habitants des territoires d’Outre-Mer obtiennent un jour férié pour fêter la mise en place du décret de l’abolition de l’esclavage

La Martinique le 22 mai, la Guadeloupe le 27 mai, la Guyane le 10 août, la Réunion le 20 décembre, Mayotte le 27 avril. Nous les originaires des DOM vivant sur le sol métropolitain revendiquent avec la CGT l’équivalent.

Nous avons un devoir de mémoire à accomplir pour que les hommes vivent libres et égaux. Chaque peuple doit assumer autant son passé que le présent pour mieux assurer l’avenir.

Il y a dans l’histoire des dates, des moments symboliques, des jalons dont il faut garder en nous la mémoire. Aucune communauté humaine ne peut vivre sans cette mémoire, ni sans repère qui parlent du passé et des progrès accomplis.

Jean-Paul SARTRE soulignait que l’esclavage demeure « un énorme cauchemar ». On ne s’en libérera pas en oubliant, mais en assumant ce qui a été et en ouvrant grand les yeux sur ce qui continue d’être la bonne conscience de quelques uns et celle d’un système d’organisation sociale, dussent-elles en souffrir.

Il est à nos yeux et également d’autres raisons qui justifient en ce début de siècle qu’on ne retourne pas la page. Elles tiennent au présent. De ce fait, l’intervention humaine peut avoir prise sur elles.

Si officiellement l’esclavage ne figure plus dans la constitution d’aucun pays, il existe toujours des formes de servitude et le rapport du Bureau International du Travail montre qu’il progresse de nouveau dans le monde.

L’esclavage d’aujourd’hui est dramatique, les situations dont on nous parle relèvent de la tragédie, la plus pure. Elles sont intolérables, qu’il s’agisse de la situation d’enfants, d’esclavage pour dettes, de prostitution etc... Dans les DOM, ce n’est pas mieux, à la Réunion par exemple il suffit de se pointer dans les mairies pour voir les files d’attente, celles-ci sont principalement composées de jeunes femmes ayant des enfants en bas âges. A la Réunion,42,2 % de la population active est sans emploi.

C’est aussi le département où l’on compte le plus grand taux de RMistes, mais aussi un des départements où l’on compte le plus grand taux de personnes assujetties à l’impôt sur des grosses fortunes. Les nantis de cette fin de siècle sont incapables de regarder en face les plus pauvres, ceux qui à la base de cette société souffrent du chômage et de l’exclusion. Ces personnes qui survivent grâce à la mendicité, sont à présent critiquées par les commentateurs de la radio et de la télé. En fait, ils n’aiment pas que ces mendiants viennent leur rappeler l’inégalité de la société. Ils crient au scandale car ils ont honte de regarder en face les tares de ce système injuste.

Cet esclavage moderne qui s’amplifie, constitue un véritable affront à la conscience humaine. La vérité sur l’esclavage doit être un passage. L’esclavage, c’est la forme la plus féroce d’exploitation de l’homme par l’homme. Il a fallu seize siècles de notre ère

L’esclavage a constitué la forme la plus répandue de l’organisation du travail, la base de la structure économique et sociale qualifiant ce passé de violence et de sang. Wernes Sombart, parmi bien d’autres a pu dire parlant de l’occident « nous sommes devenus riches parce que des races entières sont mortes pour nous, c’est pour nous que des continents ont été dépeuplés.

Aidons nos compatriotes et les jeunes générations à ne pas l’oublier.

C’est le 4 février 1794 que la Convention Nationale abolit l’esclavage dans les colonies ratifiant la décision déjà prise par Santhonax à St Domingue après la révolte des esclaves à leur tête, leur chef Toussaint-Louverture.

Ce décret doit mettre en application sur l’ensemble des territoires relevant alors de la souveraineté de la République, la déclaration des droits de l’homme votée quatre ans plus tôt le 26 août 1789.

Aujourd’hui, les enjeux auxquels nous avons à faire face nécessitent une forte mobilisation des cheminots actifs et retraités sur :

• Le pouvoir d’achat des actifs et retraités ; • L’emploi, la réduction du temps de travail ; • L’abrogation des dispositions ayant crée RFF, avec la concurrence entre entreprises ferroviaires qui se met en place, les restructurations qui se multiplient, l’éclatement qui se concrétise ; • L’avenir du régime spécial de la Caisse de Prévoyance et de la Caisse de Retraite ; • La reconquête des facilités de circulation ; • Les revendications spécifiques des originaires de l’Outre-Mer.

Toutes ces revendications exigent des actions de grandes ampleurs avec la Cgt.

Créé en 1978, ce collectif inscrit depuis de nombreuses années ce thème dans ses activités et débats, aux côtés de revendications pour la continuité territoriale et l’amélioration des conditions de travail.

Illustration : logo. source : http://www.cheminots-cgt-paris-nord.fr/Renseignements_Article.php3 ?id_article=209

contact : Secteur fédéral CGT des cheminots de la région de Paris-Nord

185 rue du Faubourg Saint-Denis 75010 Paris France Courriel : secteur@cgtpno.org Téléphone : 01.42.05.99.94 (interne : 215 158) Fax : 01.42.05.99.79 (interne : 212 148)


 

Histoire et Vie, Paris
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A la maison natale de Victor Schœlcher, 132 rue Saint-Denis (Paris 10e)

Victor Schœlcher naquit en 1804 au n°132 de la rue Saint-Denis, dans le 10e arrondissement, dans une demeure aujourd’hui disparue. La société historique du 10e arrondissement, Histoire et Vies, dont le siège se situe justement au même numéro, entretient sa mémoire, en liaison avec d’autres sociétés historiques parisiennes concernées.

En 2004, le bicentenaire de sa naissance, inscrit dans le calendrier des célébrations nationales, fut marqué par des expositions, conférences, promenades guidées dans les lieux marqués par sa présence et son activité politique et militante : le 14e arrondissement qui a donné son nom à une rue en l’an 2000 et préserve les souvenirs d’Arago, autre membre du gouvernement provisoire artisan du décret d’abolition, le 20e dont le cimetière du Père Lachaise abrite les sépultures des deux hommes, le 5e arrondissement où la dépouille de Schœlcher fut transférée en 1849, le 9e arrondissement où siège le Grand Orient de France, puisque Schœlcher, comme tant de ses contemporains, appartenait à la franc-maçonnerie…

Les plaques commémoratives apposées rue Saint-Denis, hommage offert au moyen de souscriptions recueillies en 1948-49, lors du centenaire de l’abolition de l’esclavage, par un comité fédéral d’outre-mer, se trouvaient dégradées au fil du temps.

L’association Histoire et vie et la mairie du 10e se sont concertées pour les restaurer, et ont choisi de tenir l’inauguration le 10 mai 2007.

Contact : "Histoire et vie" du 10e arrondissement Société historique du 10e arrondissement affiliée à la Fédération des Sociétés historiques et archéologiques de Paris et de l’Île-de-France Pour nous rencontrer : le jeudi de 16h à 18h30 (sauf vacances scolaires et jours fériés)

Mairie du 10e, 72 rue du Faubourg-Saint-Martin 75475 Paris Cedex 10

Tél. : 01 53 72 12 97 (répondeur)

Courriel : hv10@club.fr

Site : http://hv10.org/


 

Rassemblement Place de la Nation, Paris
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Grand rassemblement à la place de la Nation (12e)

Les Associations COFFAD, MNH, Alliance Pan Africaine, ANC, Kolors, 4 Contre ADP, IACD, Collectif Alert2neg, Armada, Collectif Faty Koumba ont appelé, « pour l’Honneur et le Respect », au grand rassemblement, devenu traditionnel, du 10 mai 2007 place de la Nation en fin d’après-midi.

Le rendez-vous s’était donné Place des Antilles pour s’unir autour d’hommages rendus à de grandes figures historiques (Steve Biko, Martin Luther King, Malcom X, Nelson Mandela, Delgrès…), mais aussi afin de témoigner par des histoires, des contes, de la musique, de la danse, du chant de vécus relatifs à la circonstance. Sans oublier les discours de diverses personnalités (José Rovélas, Joby Valente) entrecoupés par les salves d’applaudissement du public et de percussions de la compagnie Ka « Bwa Bandé des Antilles ».

Illustrations : logo du comité10ami et photographies.

Contact : comité 10 mai

Contact@co10mai.org http://co10mai.org/


 

 

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