MANIFESTATIONS > 2007 > Ile de France

En 2007, une cérémonie exceptionnelle a réuni à Paris le président de la République sortant, M. Jacques Chirac, et le président de la République élu, M. Nicolas Sarkozy.

Sont recensées les manifestations notables ayant eu lieu sur l’ensemble en France.

Articles de cette rubrique


Colloque Aide Fédération, Holiday Inn, Paris (12e)
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A l’hôtel Holiday Inn, rue de Lyon (12e), colloque "L’esclavage : histoire et mémoire partagées. Le travail de mémoire : pour un avenir commun à visage humain" de l’association AIDE Fédération

La fédération des agences internationales pour le développement (AIDE fédération), regroupement international d’associations, a pour vocation de contribuer aux actions des institutions spécialisées des Nations unies et de l’Union européenne.

Après avoir tenu une manifestation le 10 mai 2006 à Marseille, elle a lancé un appel sur internet pour une journée de réflexions et conférences le 11 mai 2007 à l’hôtel Holiday Inn parisien, "L’esclavage : histoire et mémoire partagées. Le travail de mémoire : pour un avenir commun à visage humain", en partenariat avec l’association Black Stars. Au programme :

- allocution d’ouverture par Abdelkbir El Hakkaoui, président d’AIDE Fédération ;
- interventions d’Elvire Maurouard, écrivaine et enseignante, « Comment Haïti devient-elle la première République noire ? » ; Claude Ribbe, écrivain, « L’enjeu de la mémoire » ; Kofi Yamgnane, ancien secrétaire d’Etat à l’intégration, « Le devoir de mémoire, pour une citoyenneté assumée » ; questions des participants puis allocution de clôture par Myriam Salah-Eddine, adjointe au maire de Marseille et membre du haut conseil à l’intégration ;
- projection du Voyage sans retour (1989) en présence du réalisateur Pierre Pommier et de Robert Pouderou, qui l’a aidé pour le scénario, puis débat. Ce film montre le trafic triangulaire qui a brisé des millions d’Africains. De la capture en brousse, à Gorée en face de Dakar, jusqu’aux Antilles et à Bordeaux, Nantes et la Rochelle, un conteur sénégalais évoque l’enfer de l’esclavage.

Outre celles proposées ici, de nombreuses photographies de cette conférence sont visibles sur le site d’AIDES : http://www.aide-federation.org/3/esc2007/photo/index.html.

Contact : http://www.aide-federation.org/ http://www.aide-federation.org/


 

Colloque Ecrire l’Histoire, l’histoire des noirs, Porte de Vincennes, Paris, 12e
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A la salle Maurice Ravel, porte de Vincennes (12°), le conseil représentatif des associations noires (CRAN) a organisé le 10 mai un colloque, Ecrire l’histoire, l’histoire des Noirs.

Après une conférence inaugurale de Christiane Taubira, plusieurs intervenants prirent la parole, avec des tables rondes permettant les échanges avec le public.

Etaient présents Jean-Luc Baillet (membre de la commission « Mémoires et Savoirs » du CRAN), Eric Fassin (sociologue, école nationale supérieure), Anne Lafont (historienne de l’art, université de Marne-la-Vallée), Elikia Mbokolo (historien, École des hautes études de sciences sociales, EHESS), Louis Sala-Molins (philosophe, Paris I), Pap N’Diaye (historien, EHESS), Diana Pinto (historienne, expert auprès du Conseil de l’Europe), Michelle Riot-Sarcey (historienne, Paris VIII), Juliette Smeralda (sociologue, université Marc Bloch), Benjamin Stora (historien, CNRS), Françoise Vergès (politologue, London university), vice-présidente du CPME.

Le sujet abordé était assez inédit en France. Comme l’indique le titre, il s’agissait moins de réfléchir à l’histoire des noirs en tant que telle, qu’à la manière dont elle fut traitée, ou maltraitée, depuis l’époque de l’esclavage. Les enjeux philosophiques, politiques et sociaux furent largement débattus, et comparés à ceux d’autres groupes sociaux, notamment les Arabes, les Juifs, les femmes, car il s’agit de réfléchir d’une manière générale à l’histoire de la domination sociale, telle qu’elle se vit, telle qu’elle s’écrit.

Ainsi, l’analyse de Pap N’Diaye a porté sur « Les Noirs de France comme objet », celle d’Éric Fassin sur « la whiteness », Elikia Mbokolo « les noirs de France face à l’esclavage, au racisme et à la colonisation jusqu’en 1914 ». Dans l’après-midi, les deux actrices Firmine Richard et Isabelle Micottis lurent des extraits du Code noir et des textes d’Olympe de Gouges, militante révolutionnaire des droits des femmes et des esclaves. Le CRAN et de nombreux intellectuels militent pour qu’entrent au Panthéon Olympe de Gouges et la mulâtresse Solitude, autre figure historique, et féminine, de la lutte contre l’esclavage.

Illustration : affiche du 10 mai 2007.

Contact : Le CRAN conseil représentatif des associations noires 55 rue du Chateau d’Eau 75010 - Paris Tél : 08 70 28 47 07 (Tarif d’un appel local) Contact presse : presse@lecran.org Contact partenariats : partenariats@lecran.org site : http://www.lecran.org


 

Africaphonie à la Bellevilloise, Paris (20e)
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L’association Orig’in a pour objet le développement, la mise en place de projets artistiques, la production de spectacles vivants, la production de phonogrammes. Elle oeuvre à la rencontre des cultures. Son but est de faire coexister des artistes aux origines différentes pour aller vers une production commune et faire découvrir au public la richesse de cette diversité. Orig’in a produit plusieurs concerts dans des salles parisiennes reconnues. Parmi elles : La Bellevilloise, la Scène Bastille, les Etoiles, le Sentier des Halles, le Baiser Salé, le Canal Opus.

Africaphonie est une création annuelle d’Orig’in qui autour du 10 mai établit une passerelle entre les générations et les cultures pour rétablir l’échange, instaurer le partage entre des populations vivant dans un même environnement. Ce repère symbolique permet de rassembler et de générer des initiatives culturelles, économiques ou sociales. Ce festival est une plateforme de rencontre où les artistes de l’Afrique, de la Caraïbe, de l’Océan Indien, de la France et de l’Amérique expriment leur témoignage contemporain sur cette société multiculturelle à un public élargi et non initié. AFRICAPHONIE empreinte le chemin des traditions initiatiques, du conte et des musiques dites sacrées, jusqu’aux portes des créations contemporaines, du slam et des musiques actuelles.

"Africaphonie" est un mouvement culturel, dont les témoignages, expression contemporaine d’une mémoire vivante, se manifestent sur scène sous forme de · spectacles vivants, festival, tremplin musicaux… · supports audiovisuels, documentaires, courts métrages, clips vidéo… · supports musicaux, chanson, compilation… · de supports d’édition pédagogiques… pour permettre à chacun de porter un nouveau regard sur le monde qui l’entoure. L’objectif est de réunir les acteurs du monde des arts, de la vie sociale et des sciences afin que le public puisse, se reconnaître à travers cette culture métissée, et acquérir des éléments d’identification positifs pour stimuler son potentiel créatif.

En 2007, "Africaphonie" s’est tenue à la Bellevilloise, avec 15 artistes. La programmation de la première édition a mis l’accent sur les artistes de la Caraïbe : elle a accueilli plus de 500 personnes de durant quatre heures et demi se spectacle, de 20h30 à 1h30 du matin.

Les invités : Dédé Saint-Prix, Richard Borhinger, Igo Drané, Aimé Nouma, Philemon, Tiwony, Elsa Martine, Fenoamby, Gérald Toto, Magga, Mike Ibrahim, Modeste, Baron Faty, Gyver Hypman.

Les partenaires étaient TV5 Monde, Africa N°1, RFI, OK BOSS.

Modeste, auteur et compositeur né au Togo, chroniqueur musical sur TV5, a été à l’initiative d’un clip et du titre Africaphonie composé pour la commémoration de l’esclavage le 10 mai 2006, et diffusé sur TV5 Monde en présence de Salif Keita. Son deuxième album, EWE, a été enregistré entre novembre 2006 et janvier 2007. L’artiste a choisi le 10 mai pour le présenter en concert live à la Bellevilloise et pour la sortie numérique de son nouvel album.

Contact : www.africaphonie.com.


 

Esclaves au Paradis, Paris et ailleurs...
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L’événement international intitulé « Esclaves au paradis », organisé en collaboration avec les associations Gens de la Caraïbe et Collectif2004images, comprenait :

- une exposition photographique de Céline Anaya Gautier du 15 mai au 15 juin 2007, à l’Espace Spring Court (Paris 11e), sur les bateys de la République Dominicaine. Un batey est une plantation de canne à sucre travaillée par des travailleurs haïtiens. Quatre-vingts images révèlent des visages tracés par le temps, le temps des labeurs de l’industrie sucrière, des joies, des larmes, de la force, de la résignation. Des visages qui, loin des clichés-touristes, fixent une République Dominicaine autre. La photographe Céline Anaya Gautier et l’ingénieur du son Esteban Colomar Enguix ont pu s’introduire de mars à mai 2005, avec de très grands risques, dans la région frontalière dominico-haïtienne et dans la région de San Pedro de Macoris. Ils y ont partagé la vie des coupeurs de cannes haïtiens et des habitants des camps de travail, les « bateys », grâce à deux prêtres, Christopher Hartley et Pedro Ruquoy, présents sur le terrain pour aider et défendre ces hommes et femmes sans avenir et dénoncer leur réduction en esclavage, parfois depuis des générations. Une animation autour de ces visages, des illustrations sonores rendaient audibles les voix de ces victimes. Un colloque, Sang, sucre et sueur s’est déroulé le 16 mai 2007 à l’école nationale supérieure de chimie de Paris (Paris 5e) avec des tables rondes préparées par Jean-Marie Théodat, spécialiste des relations haïtiano-dominicaines et l’association Collectif2004images, comprenant une dizaine d’intervenants internationaux.

- un cycle de films et documentaires : The Sugar Babies de Amy Serrano le 17 mai et The Price of Sugar le 18 mai suivi de Braceros de Gérard Maximin au MK2 Parnasse (Paris 6e), en présence des réalisateurs.

- une tournée nationale à travers les FNAC Forum de Paris et Marseille et les réseaux Amnesty International et Collectif Haïti de France.

- un livre et un CD en appui à l’événement sont parus en librairie le 10 mai. Une partie des fonds sera versée à la fondation du père Hartley.

L’exposition devait se rendre à Montréal du 19 au 23 septembre 2007, dans le cadre de la 3e édition du festival international du film haïtien de cette ville d’Amérique du Nord.

Contact :

- L’événement dispose d’un site internet dédié : http://www.esclavesauparadis.org/

Collectif2004Images

13 rue de l’Arc de Triomphe

75017 Paris

Tél : 01 53 27 06 36

courriel : 2004images@free.fr

Site Internet : www.collectif2004images.org

Directrice : Anne Lescot

Illustrations :
- affiche
- une des photographies de Céline Anaya Gautier. © Céline Anaya Gautier.


 

Tournée du Requiem noir, de Dakar au bassin parisien
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La tournée du Requiem Noir, de Dakar au bassin parisien

Après sa création au Sénégal en décembre 2006, le Rap-Oratorio, hommage à Léopold Sédar Senghor, a séjourné en Île-de-France à partir du 10 mai 2007, à l’occasion du centenaire de sa naissance et du deuxième centenaire de la loi anglaise de mars 1807 portant abolition de la traite.

"Seigneur Dieu, pardonne à l’Europe blanche !Et il est vrai, Seigneur, que pendant quatre siècles de lumièresElle a jeté la bave et les abois de ses molosses sur mes terresEt les chrétiens, abjurant Ta lumière et la mansuétude de Ton cœur,Ont éclairé leurs bivouacs avec mes parchemins, torturé mes talibés, déporté mes docteurs et mes maîtres de science.Leur poudre a croulé dans l’éclair la fierté des tatas et des collines Et leurs boulets ont traversé les reins d’empires vastes comme le jour clair, de la Corne de l’Occident jusqu’à l’Horizon oriental".(L.S.Senghor)

Honorer la mémoire des victimes de l’esclavage, rendre hommage à la vitalité des cultures issues de cette histoire par la création d’un spectacle musical est le fruit de la volonté de Pierre Lunel, ancien président de l’université Paris 8 - Vincennes - Saint Denis, délégué interministériel pour l’orientation et l’insertion professionnelles des jeunes. Il s’agissait de célébrer deux dates en même temps, séparées par un siècle, mais dont la charge symbolique est forte des mêmes valeurs : l’apport au monde de la culture afro-créole.

Léopold Sédar Senghor, né le 9 octobre 1906, a redonné avec Césaire et d’autres ses lettres de noblesse à la civilisation noire et exalté son apport à l’humanité. Un siècle auparavant, le parlement anglais votait en 1807 une loi abolitionniste appliquée avec une efficacité sensible dès la première moitié du XIXe siècle et qui servira de modèle pour tous les abolitionnistes de la traite et de l’esclavage jusqu’à la loi française inspirée par Victor Schœlcher en 1848.

Le centenaire de Senghor et le bicentenaire de l’abolition de la traite appelaient une commémoration conjointe.

Elle a débuté en décembre 2006 au Sénégal pour s’achever en juin 2007 en France. Elle mettait à l’honneur le chant choral, notamment à travers un hommage à Julien Jouga, maître de chœur et ami de Senghor, et y associait le compositeur espagnol Enrique Muñoz, le rappeur sénégalais Didier Awadi, Yandé Codou Sène, griotte attitrée de Senghor, et l’ensemble vocal Soli-Tutti dirigé par Denis Gautheyrie. Elle reposait principalement sur la création d’un oratorio - le Requiem Noir - , et intégrait un colloque, des actions pédagogiques et une exposition.

L’oratorio raconte l’histoire de la traite négrière et des abolitions en dénonçant les formes contemporaines de l’esclavage. Le spectacle s’ouvre, avec en prélude l’œuvre posthume de Julien Jouga Requiem Noir, qui donne son titre au spectacle, interprétée par trente choristes sénégalais, les solistes de l’ensemble vocal Soli-Tutti, le Didier Awadi et Yandé Codou Sène.

A cette pièce brève chantée en latin et en ouolof succédait l’0ratorio, sur un livret de Pierre Lunel et Aïssatou Diamanka Besland, écrit avec la collaboration de Sokhna Benga et Julie Peghini. En première partie, une œuvre originale pour chœurs d’Enrique Muñoz, Au sommet de la Montagne, interprétée par Soli-Tutti, les chœurs et le récitant sous la direction de Denis Gautheyrie. Yandé Codou Sène, accompagnée de ses chanteurs et percussionnistes, a assuré la transition par une prestation exceptionnelle avec des chants en langue sérère — la langue maternelle de Senghor. Pour la deuxième partie, Didier Awadi et ses musiciens ont composé une création musicale originale tournée vers « l’Afrique qui regarde en l’avenir, l’Afrique qui espère, l’Afrique qui se libère ! », avec la participation des chœurs. Au final du Rap-oratorio les chœurs sont à nouveau réunis pour une courte pièce chorale d’inspiration gospel d’Enrique Muñoz, Elégie à Martin Luther King, d’après un poème de Senghor. Plus de quatre-vingts choristes d’Île-de-France se sont retrouvés en même temps sur scène.

Participèrent au projet le ministère de la culture et du patrimoine historique de la République du Sénégal, l’organisation internationale de la francophonie (OIF), l’ambassade de France au Sénégal, le conseil régional d’Île-de-France, le ministère français chargé de la culture, les conseils généraux des Hauts-de-Seine, du Val d’Oise, du Val-de-Marne, des Yvelines, la fondation Sonatel/Sénégal, la fondation France Télécom, Air Sénégal International, avec la collaboration technique de l’institut français Léopold Sédar Senghor et du théâtre Daniel Sorano (Dakar), de l’université Paris 8-Vincennes-Saint-Denis, et de l’université Cheikh Anta Diop (Dakar) et de neuf municipalités françaises.

En effet, neuf concerts ont été donnés entre mai et juin en partenariat avec les collectivités locales : le 10 mai à Drancy (93), le 12 mai à Clichy-sur-Seine (92), le 15 mai à Bondy (93), le 22 mai à Saint-Denis, le 23 mai à Sarcelles (95), le 9 juin à Bezons (92), le 12 juin à Choisy-le-Roi, le 16 juin aux Mureaux, le 21 juin à Drancy, et le 23 juin à Meudon (92).

Parmi les actions de sensibilisation menées, le rappeur Didier Awadi a rencontré des jeunes des Mureaux pour échanger sur son parcours et son travail dans la création de Requiem Noir.

L’émission Cargo de RFO, le 17 mai, a consacré un reportage à ce spectacle, reportage encore en ligne sur le site de RFO.

Illustrations :
- affiche du spectacle.
- photographie, spectacle aux Mureaux. © Requiem noir.


 

Hommages à Aubervilliers

La municipalité a rendu un hommage à Rosa Parks et proposé, d’avril à fin mai, des manifestations sur la mémoire de l’esclavage, la lutte contre l’esclavage et le racisme :

- une exposition sur Rosa Parks, au 11 de la rue Pasteur, visible jusqu’au 11 mai ;
- l’inauguration par le maire d’une place Rosa Parks sur le parvis du marché du centre. Une plaque résume la lutte de cette Africaine-américaine qui refusa de se lever dans un bus pour laisser sa place à un Blanc ;
- une rencontre-débat, Rosa Parks et les droits civils des noirs aux Etats-Unis avant 1965 » à la salle des mariages de l’hôtel de ville.

La mairie présentait aussi deux expositions dans le hall de l’hôtel de ville :

- du 23 au 30 avril, Victor Schœlcher ;
- du 7 au 12 mai, L’esclavage, une histoire des droits de l’homme.

Enfin, le 23 mai, le service Droit des femmes et lutte contre les discriminations de la ville lançait, salle des mariages, un débat sur la place de l’histoire de l’esclavage dans la mémoire collective française, avec Mme Belmas, conseillère à l’UNESCO, M. N’Diaye, historien, M. Lozès, président du CRAN, M. Mesnard, membre du comité de vigilance face aux usages publics de l’histoire. Le peintre Michel Lemaître inaugura ensuite son exposition.


 

Hommage à Solitude à Bagneux (92)
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Inauguration d’une place de la Liberté et d’une statue en l’honneur de Solitude à Bagneux (92) : "hommage aux victimes et aux résistants de ce cauchemar qui dura plus de quatre cent cinquante ans"

Jumelée depuis 1999 avec Grand-Bourg (île de Marie-Galante, Guadeloupe), Bagneux, qui avait déjà commémoré l’esclavage le 10 mai 2006 dès la première édition, a célébré, en 2007, le combat des esclaves contre leur condition. Sur l’initiative de Jean-Claude Félix-Tchicaya, maire adjoint chargé de la jeunesse, membre fondateur du collectif Devoirs de mémoires, furent inaugurée le 10 mai 2007 une statue en mémoire de Solitude.

Le programme des manifestations

Le 10 mai

- Une gerbe a été déposée sur la plaque Victor-Schoelcher, à 18h30, square Schoelcher.

- la statue en l’honneur de Solitude a été inaugurée à 19h avenue Henri-Barbusse au niveau de la Villa Auboin sur la future place des Libertés.

- Furent exposés également des dessins des enfants des centres de loisirs et le travail réalisé avec les éléves du LEP Léonard-de-Vinci, du collège Romain-Rolland et des jeunes fréquentant le service municipal de la jeunesse en collaboration avec la Maison des Arts et la plasticienne Françoise Reiffers.

- Les films d’animation sur le thème de l’esclavage réalisés en 2006 par les jeunes cités plus haut furent également diffusés.

Le samedi 12 mai

- la Maison citoyenne Thierry-Ehrhard a organisé à 15h une projection du documentaire Noirs d’Arnaud Ngatcha, suivie d’un débat sur “la République au risque de l’esclavage” animé par Yves Letourneur, professeur de philosophie émérite.
- un spectacle de l’association Rayons de soleil clôtura la journée.

A propos de Solitude et de l’inauguration de la statue en son honneur

Née en Guadeloupe, cette mulâtresse, célébrée dans un roman éponyme d’André Schwarz-Bart en 1972, illustre le rôle, trop souvent oublié, joué par les femmes dans la lutte contre l’esclavage. Née d’un colon et d’une esclave, elle-même plongée dans la servitude, puis libérée par la première abolition en 1794, elle se joignit, en 1802, au commandant Delgrès et aux autres marrons, lorsque Napoléon rétablit l’esclavage. Contre les soldats du général Richepance chargé de mâter la résistance, elle combattit, les armes à la main. Retranchée avec les insurgés à Matouba, elle les vit mourir au combat les 26, 27 et 28 mai. Capturée, condamnée à mort, elle bénéficia du cruel privilège réservé à l’époque aux prisonnières enceintes : on attendit que le petit esclave naisse, pour la pendre au lendemain de son accouchement. En 1999, la commune des Abymes en Guadeloupe honora son nom en érigeant une statue à sa mémoire sur le boulevard des Héros.

Sa panthéonisation a fait l’objet, de même que celle d’Olympe de Gouges, d’une intense campagne dès le début de l’année 2007, avec des articles dans la presse et appels aux présidentiables. Aux côtés du 8 mars, journée des femmes, le 10 mai fut l’occasion, avec cette inauguration, de contribuer à la sensibilisation. A noter que le ministère de l’intérieur, en avril 2007, a donné son nom à une salle de l’Hôtel Beauveau, siège des services et du cabinet.

Invité par ses amis métropolitains pour cette occasion, Patrice Tirolien, maire de Grand-Bourg, a relaté, dans son discours, l’histoire émouvante de cette figure emblématique, et la force de l’acte choisi par la commune des Hauts-de-Seine. Il y a aussi mentionné le cas de l’esclave Gertrude à Petit-Bourg qui fut brûlée vive, de la Jamaïcaine Nanny, qui mena un combat opiniâtre à la tête des marrons et obtint la signature d’un Traité avec les Britanniques. Il a rappelé le caractère particulier de 2007, déclarée « Année de la commémoration de l’Abolition de la traite par l’Angleterre ». Saluant comme « une grande avancée la reconnaissance par la France de l’esclavage comme fait historique », et la décision de lui consacrer la journée du 10 mai, il a évoqué le travail, indispensable, des historiens, et les débats actuels autour de la colonisation.

De son côté, Marie-Hélène Amiable, maire de Bagneux, s’est félicitée que la municipalité, le conseil local de la jeunesse, la maison citoyenne, les centres sociaux et culturels se soient impliqués dans le 10 mai dès 2006, avec pour objectif de se tourner vers « ce passé que nous avons tous en commun », et d’adresser un hommage « aux victimes et aux résistants de ce cauchemar qui dura plus de quatre cent cinquante ans ». Elle a souligné la « persistance de l’esclavage dans nos sociétés contemporaines », dénonçant les discriminations qui font du nom ou de la couleur de la peau un obstacle à l’accès à un emploi ou à un logement.

La statue, composée de bois d’Afrique et de métal, est, selon son créateur, le sculpteur Nicolas Alquin, « le premier mémorial au monde dédié à tous les esclaves résistants ». L’œuvre rappelle le “Nègre de fer mis au fer dans sa propre peau“, selon les mots des artistes et de la compagnie SourouS qui ont fait revivre Solitude.

Pour en savoir plus :

- consulter la rubrique "Discours" du présent site ;
- consulter la rubrique "galerie des stèles" du présent site

- Le journal de la ville de Bagneux a consacré un dossier à cet événement et à l’oeuvre en l’honneur de Solitude, et mis en ligne l’invitation à l’inauguration, qui comporte le témoignage du scultpteur, Nicolas Alquin : BAGNEUX INFOS - MAI 07 - N°144 Journal en ligne : http://www.bagneux92.fr/actu/bagneux_infos/index_bagneux_144.html

Illustrations et photographies :
- discours et lecture devant la stèle à Solitude. Deux photographies © Mairie de Bagneux.
- la statue, © 2007 - Les Nouvelles de Bagneux. http://nouvellesdebagneux.info/Inauguration-du-monument-en-l-honneur-de-la-mulatresse-Solitude,-10-mai-2007_a79.html


 

Cergy-Pontoise (95)

Les cérémonies d’hommage aux victimes de l’esclavage et le rassemblement à la stèle "Neg Mawon", et une projection de film

Le jeudi 10 mai 2007 à 11 heures, une cérémonie en hommage aux esclaves a eu lieu dans le parc de la Préfecture au pied de la stèle "Neg Mawon", en présence du maire, Dominique Lefebvre, du préfet, Dominique Gilloy, du maire d’Eragny et du député Axel Poniatowski, avec la participation du collectif des associations (carrefour du Soleil, TRO, SAF, APR Astelle et Educavenir). Des élèves et leurs professeurs d’histoire / géographie du du collège du Moulin à Vent ont fait la lecture de texte sur l’esclavage.

A cette occasion, l’association Carrefour du Soleil a proposé, placé sous le slogan « Mémoire d’espoir », lors de la commémoration du jeudi 10 mai, parc de la préfecture, un rassemblement pour honorer la mémoire des victimes de l’esclavage, autour de la stèle Neg Mawon, et la projection du film Passage du milieu de Guy Deslauriers à 20h 30 au cinéma Royale, suivie d’un débat.

Cette association existant depuis 1994, a pour vocation première de faire connaître les valeurs de la société antillaise, notamment culturelles et historiques. Par ailleurs, elle promeut l’échange interculturel, facteur de richesses et d’un mieux-vivre ensemble.

Une exposition

Une exposition sur « les abolitions » était présentée à la Bibliothèque de l’Ecole du Point du jour, du Mardi 2 au Lundi 8 mai.

Un colloque et une conférence à l’Université de Cergy

L’université de Cergy a renouvelé son engagement avec cette année un colloque et une conférence les 9 et 10 mai, dans la salle de conférences des Chênes II. Par ailleurs le centre de recherche « Textes et francophonies » a proposé des lectures.

Après une introduction de Christiane Chaulet Achour, sur « la difficile percée de la voix des esclaves », plusieurs thèmes furent abordés par :

- Marie Frémin (universitaire), « parcours et voix d’esclaves : de quelques témoignages ».

Le but était de faire connaître l’existence de témoignages d’esclaves et de montrer leurs parcours, comme Jacobs, Douglass consul en Haïti, de Josiah Henson qui aurait servi de modèle à Harriet Beecher Stowe pour l’Oncle Tom. Il publie d’abord en 1849 La vie de Josiah Henson, ancien esclave et désormais habitant du Canada, racontée par lui-même ; puis en 1858. La Vérité plus étrange que la fiction. L’histoire de sa propre vie racontée par Josiah Henson et finalement en 1876 Uncle Tom’s Story of His Life. An Autobiography of the Rev. Josiah Henson (Mrs. Harriet Beecher Stowe’s "Uncle Tom"). From 1789 to 1876. With a Preface by Mrs. Harriet Beecher Stowe, and an Introductory Note by George Sturge, and S. Morley, Esq., M. P. Autrement dit, il endosse lui-même le personnage de fiction. Ce sujet se voulait un prolongement de ce que Lucia Dumont avait présenté le 10 mai 2006.

- Maud Vauléon (universitaire), « L’évolution d’un regard sur l’esclavage (Césaire, Glissant, Chamoiseau, Pulvar) ». Les auteurs martiniquais abordent le thème de l’esclavage et de la souffrance originelle de manières différentes au fil du temps. Cela est particulièrement visible à travers leurs oeuvres.

Illustrations :
- affiche "mémoire d’espoir", © association carrefour du soleil
- portrait de Henson.
- affiche du film de Guy Deslauriers.

Contact :

- Hôtel de ville 3, place de l’Hôtel de ville - BP 48000 Cergy 95801 CERGY-PONTOISE Cedex Tél. : 01 34 33 44 00

- Carrefour du Soleil, 5 rue du Lendemain, 95 800 CERGY http://carrefourdusoleil.free.fr/FRA/Manif/programme.html carrefourdusoleil@free.fr Info : 01 34 32 04 76 - carrefourdusoleil@free.fr


 

Champigny-sur-Marne (94)
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Plusieurs manifestations ont été initiées par la ville, les services municipaux dont la bibliothèque André-Malraux, le centre Olivier Messiaen, et les associations.

A la bibliothèque, le public adulte et enfantin put ainsi venir écouter, le temps d’un spectacle, des récits de vie, contes merveilleux et souvenirs d’enfance, d’Afrique aux Amériques, de femmes peu communes qui ont osé dire non.

La conteuse professionnelle Suzy Ronel et son complice le guitariste Serge Tamas, de la compagnie Palémanlou, proposaient « Trace(s) d’Elles, Récit-Conte des Caraïbes en musique ».

Formée à l’art du conte dès l’enfance par ses proches, Suzy Ronel fut révélée par le grand prix des conteurs de Chevilly-Larue en 1999.

Serge Tamas, médaillé d’argent au conservatoire de Cachan, formé à la guitare classique, au jazz, la composition à l’american school de Paris, aux percussions avec P. Cheriza Felenus, représenta la Caraïbe à La Journée Mondiale de l’U.N.E.S.C.O. Il accompagne depuis de nombreuses années la conteuse haïtienne Mimi Barthélémy. Il intervient régulièrement auprès des directions régionales des affaires culturelles (DRAC), bibliothèques municipales et centres culturels.

Illustrations : © http://www.zanzibart.com/suzyronel/accueil.htm. Serge Tamar et Suzy Ronel, portraits


 

Clichy-la-Garenne (92)
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Municipalité et associations veillent à restituer aux Clichois cette part de l’histoire de France que furent la traite, l’esclavage et leurs abolitions : rappel des réalités de la traite négrière, lors de débats et manifestations culturelles organisées en 2006, conférence sur l’origine des noms aux Antilles, présentée par l’association des Africains et Antillais de Clichy. Le mardi 20 mars 2007 avait eu lieu la pose de la première pierre d’une école qui portera le nom de Toussaint Louverture. La dernière école ouverte sur la commune, deux ans auparavant, portait le nom de Léopold Sedar Senghor.

Le 10 mai 2007, après un dépôt de gerbes, la projection à l’Hôtel de ville du film Toussaint Louverture, Haïti et la France de Laurent Lutaud (Same films), précéda une conférence – débat sur "Toussaint Louverture, sa vie, son oeuvre…" animée par Jean Metellus. S’y joignait une exposition en partenariat avec le conseil des étrangers, de la danse et des chants d’esclaves, une collation.

C’est autour également de Toussaint que s’articula le vendredi 11 mai : Samba Bathily Diallo, maire de Ouakam (arrondissement de Dakar), Lionel Etienne, ambassadeur d’Haïti en France, Jean Metellus, écrivain haïtien, conviés par Gilles Catoire à parrainer cette commémoration, évoquèrent le destin du premier général noir de la République, artisan de l’indépendance de son pays.

Le 12 mai, au théâtre Rutebeuf, fut donné le spectacle musical Requiem noir, conçu, mis en scène et dirigé par Pierre Lunel, en collaboration avec la direction de la coopération décentralisée et du devoir de mémoire de Clichy. L’hommage s’inscrivait dans le bicentenaire de la loi anglaise de mars 1807 portant sur l’abolition de la traite des noirs et du centenaire de la naissance de Léopold Sédar Senghor.

Illustrations :
- affiche de la manifestation du 10 mai. © Ville de Clichy.
- affiche de Requiem noir.


 

 

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