1999

25 mars-29 mai 1999 : « La route de l’art sur la route de l’esclave »
Exposition itinérante ayant eu pour étape l’Artchipel, scène nationale de Guadeloupe

23 septembre 1999-17 janvier 2000 : « Regards sur les Antilles : une collection éclectique de Marcel Chatillon »
Musée d’Aquitaine, Bordeaux

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Regards sur les Antilles
Le port de bordeaux

Article paru dans L’Humanité : Depuis 1989, le fonds Marcel Chatillon a été présenté à l’occasion des manifestations commémoratives des grands événements de l’espace antillais, notamment en 1989 à Basse-Terre pour l’anniversaire de la Révolution française, et en 1992 lors de l’exposition « Voyage aux îles d’Amérique », aux Archives nationales.
Riche de près de six cents pièces (seules trois cents sont présentées au public), la collection rassemble des objets populaires, des dessins, des huiles sur toile, des livres, des cartes, des gravures et autres estampes. À travers elle, c’est tout un pan de l’histoire antillaise qui est ressuscité. Le mot n’est pas ici exagéré. Avant de l’accueillir dans ses murs, le musée d’Aquitaine ne possédait du passé négrier girondin qu’un journal de bord d’un navire de traite, un fer à esclave, des pacotilles et un fusil de traite. Plutôt maigre comme butin, lorsqu’on connaît la place tenue par le Port de la Lune dans le commerce colonial.
La cartographie est un des points forts de cette exposition. Telle cette gravure aquarellée anonyme de la Guadeloupe qui figura dans l’Atlas de Boisseau en 1643. C’est une des plus anciennes représentations de l’île. De nombreux dessins et aquarelles offrent des vues de paysages exotiques, ainsi que des premières villes coloniales. Jan Kip réalise en 1653 une Vue de Fort Royal de la Martinique (Fort-de-France), comme il apparaît de l’entrée du port, appelé Cul-de-Sac-Royal, en portant spécialement son attention sur la forteresse alors en construction. Un portrait équestre de Toussaint Louverture sur son cheval Bel-Argent rappelle les liens étroits qui existèrent entre le général de la guerre d’indépendance d’Haïti et l’Aquitaine. Il est à noter qu’à la différence des grandes figures du commerce négrier bordelais, qui disposent chacune d’un cours, d’une avenue ou d’une rue rappelant leur mémoire, le père de l’indépendance haïtienne ne bénéficie que d’une impasse.
Des objets hétéroclites viennent parachever cette bigarrure exotique tel ce Pendule au Nègre au ventre proéminent.
Catalogue réalisé par la Réunion des musées nationaux

Note de l’éditeur
Le docteur Marcel Chatillon, qui a successivement exercé en Guyane et à la Guadeloupe, a rassemblé depuis quarante ans tout ce qui évoque les Antilles à travers des œuvres exécutées essentiellement en France et dans les pays anglo-saxons. Tableaux, dessins et gravures composeront au musée d’Aquitaine un panorama varié qui s’étend de l’évocation des paysages à celle des « habitations » (plantations) et de la société à l’histoire.
Le catalogue permet de saisir l’intérêt que le collectionneur a porté à l’évocation des gens de couleur de ces pays, voire au-delà : une série de serrures dogon du Mali, dont le type se retrouvera à Marie Galante, le portrait de Madame de Fontenelle, de l’école de Nattier, accompagnée de son négrillon...
Dans l’évocation historique, il conviendra de noter la rareté de certains documents sur les abolitions de l’esclavage, la Révolution haïtienne et l’antagonisme franco-britannique...

Novembre 1999 : « La longue marche »
Savoie. Réalisée par de jeunes Réunionnais, l’exposition a occupé les murs de la salle d’étude durant une semaine. Composée de vingt panneaux, elle a été élaborée par l’Association des Réunionnais du Dauphiné, à l’occasion du centenaire de l’abolition de l’esclavage.
D’une exceptionnelle qualité graphique, avec des textes très accessibles, elle permettait de « prendre conscience de l’horreur de l’esclavage et du fait que cet esclavage continue encore dans le monde sous diverses façons ».

1999 : exposition sur l’esclavage
Lycée Gambier, Lisieux

20 décembre 1999-20 mars 2000 : « Les femmes et l’esclavage » - Une exposition d’Ann Marie Valencia
Musée de Villèle, la Réunion
« Grâce à son exposition au musée de Villèle, sur le thème « Les femmes et l’esclavage », Ann Marie Valencia ouvre une porte sur une facette peu connue de cette période difficile que notre île a vécue jusqu’à la libération de 1848.
Les femmes ont pourtant joué un rôle essentiel dans le peuplement de notre île et dans l’émergence de son identité culturelle multiple. L’Histoire, bien souvent, n’a retenu d’elles que quelques noms, des figures marquantes de la période esclavagiste, qu’elles fussent issues du bon côté du joug, telle Ombline Desbassayns, ou du mauvais côté, comme Héva fuyant aux côtés d’Anchaing la férule des maîtres et des commandeurs.
L’immense majorité des femmes ayant subi dans leur chair le poids de ces années d’obscurantisme a cependant sombré dans un anonymat d’où Ann Marie Valencia les sort pour rappeler, si besoin était, leur contribution à la naissance de la société réunionnaise qui est la nôtre en cette fin de siècle.
Les toiles de l’artiste, par leur puissance, recollent une partie de notre histoire brisée et permettent à ces anonymes de s’incarner et de retrouver une présence réelle dans notre cœur. Le lien rompu se reforme et aide à mieux assumer le passé pour construire l’avenir. »
Jean-Luc Poudroux, président du Conseil général

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Réunionnaise
Gertrude Panon-Desbassayns, 1787-1878 (11 x 13 cm) Crédit photo : J. Kuyten

 

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